THÈSES
THÈSES
(Bibliothèque
Université Claude Bernard Lyon 1)
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Les thèses sont disponibles en format papier jusqu'à fin 2018, et en texte intégral au format pdf sur le site de la Bibliothèque de l'Université Claude Bernard Lyon 1, depuis 2014.
– 1990 –
- CHAPOULET Marie-Thérèse épouse GIORGIO. Evolution de l'asthme aux isocyanates - A propos de 40 cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1990 - n° 72.
A partir de l'étude de 40 dossiers de patients sont dégagés les facteurs déterminants dans l'évolution de l'asthme aux isocyanates ainsi que l'intérêt de la mesure de la sensibilité bronchique.
D'un point de vue médico-légal, en France, certaines de ces dermatoses peuvent être déclarées, reconnues et indemnisées au titre de maladies professionnelles telles qu'elles sont définies dans le Code de la Sécurité Sociale.- DAUMAS Michèle. Place de la rhinomanométrie en pathologie professionnelle. (Revue de littérature). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1990 - n° 363.
Après un rappel de la législation actuelle sur les maladies professionnelles respiratoires ainsi que sur le support anatomo-physiologique, des différentes pathologies professionnelles respiratoires sont exposées avec les moyens diagnostiques. A partir d'une revue de la littérature, la place de la rhinomanométrie est étudiée tant par ses différentes techniques de réalisation que par l'apport évident qu'elle amène.
- GAY Caroline. Les atrophies cérébelleuses chez les travailleurs des polymères synthétiques. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1990 - n° 103.
Trois observations d'atrophies cérébelleuses corticales chez des travailleurs des polymères synthétiques ont été décrites.
Un des patients a été en contact avec le chlorure de vinyle et le Rhovinal B.
Un autre a été en contact avec le Nylon 66 et ses dérivés.
Enfin le dernier a été en contact avec les vapeurs de Polystyrène.
Tous les trois ont été également en contact avec des solvants organiques tels que le Toluène, le Trichloréthylène et le Perchloréthylène.
Le rôle des polymères synthétiques et des solvants dans ces atrophies cérébelleuses reste discuté. Cette nouvelle entité clinique est caractérisée par la multiplicité des agents toxiques suceptibles d'être en cause.
- GENOUD-LOUCEL Michèle. Application et critique d'une méthode d'étude des conditions de travail du personnel soignant. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1990 - n° 22.
Nous avons testé une méthode d'étude des conditions de travail du personnel soignant fondée sur des observations continues et des entretiens dans un service hospitalier.
La méthode, bien qu'ayant un intérêt formateur certain, s'est révélé en pratique beaucoup trop lourde et nous proposons des modifications d'application.- PLANTIER Pierre. Pathologie cutanée due aux résines époxydes (à propos de 112 cas). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1990 - n° 186.
Nous exposons la synthèse, les propriétés physiques et chimiques des différentes résines époxy existant sur le marché.
Nous insistons sur l'aspect technologique des résines et de leur durcissement et donnons les différentes applications industrielles pouvant être rencontrées par le médecin du travail. Puis nous rapportons et analysons une série de 112 cas cliniques d'allergie cutanée aux époxy ayant fait l'objet d'une déclaration de maladie professionnelle au Tableau 51 dans la région lyonnaise. Nous tentons enfin de démontrer que les tests épicutanés pratiqués avec les produits réellement manipulés sont plus fiables que les tests pratiqués avec les produits de la batterie standard, et que la populatton exposée au risque se révèle plus sensibilisée aux résines qu'aux durcisseurs.
– 1991 –
- AMADIEU Annie Cécile épouse RIBAULT. Une toxi infection alimentaire collective à Clostridium perfringens survenue en milieu hospitalier. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1991 - n° 381.
Nous rapportons une série de toxi infection alimentaire collective (T.I.A.C.) à Clostridium perfringens survenue dans un centre hospitalier le 31 Août 198. touchant 52 personnes faisant exclusivement partie du personnel hospitalier. Les malades hospitalisés et le personnel de la société de restauration n'ont pas été atteints.
Une enquête épidémiologique bien conduite à permis, le recensement de tous les malades, de cerner le plat responsable, et de mettre en évidence des défaillances au niveau de la chaîne froide et de la remise en température. Enfin on a retrouvé une contamination de la préparation au départ.- CARLE-VIGUIER Catherine. Les visites préalables à la reprise du travail (Enquête dans la région Lyonnaise en 1991). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1991 - n° 327.
Les visites préalables à la reprise du travail des salariés sont rares, alors qu'il s'agit d'une possibilité légale et d'un des rôles essentiels du médecin du travail: l'aide à la réinsertion professionnelle.
Nous avons procédé à une enquête auprès des médecins du travail, médecins-conseil de la sécurité sociale et médecins généralistes de la région lyonnaise.
Notre enquête confirme que la possibilité de ces visites n'est que rarement utilisée.
- Les raisons de cet échec pratique de la réglementation sont:
- L'ignorance de la possibilité des visites ou le scepticisme quant à leur intérêt.
- La difficulté de joindre les médecins du travail.
- L'absence de communication aux médecins du travail des arrêts de travail.
- Leur manque de disponibilité pour réaliser ces visites.
- Nous proposons des solutions:
- L'information des médecins traitants et des services sociaux.
- La gestion du temps des services médicaux du travail.
- L'amélioration des documents de liaison entre les services administratifs et médicaux.- EDOUARD / GEORGIN Valérie. Les médecins du travail jugés par les salariés (enquête réalisée sur un échantillon de 934 salariés de l'industrie chimique). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1991 - n° 398.
831 salariés de 10 sites de l'industrie chimique de la région Rhône-Alpes jugent leur médecin du travail de service autonome grâce à un autoquestionnaire anonyme comportant 25 questions semi-ouvertes.
La médecine du travail est globalement bien perçue.
Le suivi médical est jugé utile (70 %) et bien accepté (76 %).
Lles salariés reconnaissent la spécificité du médecin du travail qui connaît bien les risques de l'entreprise. Ils sont satisfaits de son activité médicale et restent attachés aux examens complémentaires. Ils estiment la disponibilité du médecin du travail suffisante au cabinet médical mais encore insuffisante sur le terrain. Deux salariés sur trois répondent qu'il contribue à améliorer les conditions de travail. 78 % pensent que ses avis sont pris en considération par les salariés et 52 % qu'ils le sont par les employeurs, mais la majorité des sujets souhaiteraient qu'il ait plus de pouvoirs, notamment pour améliorer les conditions de travail. Pourtant le médecin du travail a eu une influence déterminante sur la vie professionnelle d'un salarié sur trois.- FERRER Jean-François. Les brûlures par acide fluorhydrique (A propos de 16 observations recueillies à l'hôpital St-Luc de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1991 - n° 89.
Nous rapportons et analysons 16 observations personnelles et 179 cas colligés dans la littérature de brûlures cutanées par acide fluorhydrique.
Après avoir analysé l'aspect clinique de ces brûlures, nous envisageons les traitements et moyens de préventions utilisés jusqu'à ce jour.
Enfin nous proposons une conduite à tenir devant toute brûlure cutanée par acide fluorhydrique.- MANHES Pascale. Couverture vaccinale du personnel de la Faculté de Médecine de Lyon - Bilan de 12 années d'activité du service médical. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1991 - n° 391.
Nous présentons le bilan de la couverture vaccinale Tétanos-Polio du personnel de la Faculté de Médecine de Lyon (644 personnes) au 31 Décembre 1990, après 12 années d'activité du service médical.
L'enquête définit la couverture vaccinale de cette population, dans l'enfance, à l'embauche et au 31 Décembre 1990 pour l'hépatite B et la diphtérie.
Cet ouvrage permet d'observer les points forts et les insuffisances du programme, de comparer nos résultats aux statistiques nationales et de définir de nouvelles orientations de politique vaccinale pour le service médical.- MILLIER Gérard-Julien. Consommation d'alcool et de psychotropes par des patients admis dans un service d'urgences. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1991 - n° 216.
Nous avons fait une étude statistique épidémiologique chez 720 patients vus aux urgences en cours des mois de mars et avril 1990.
L'analyse des différentes catégories socio-professionnelles a permis de montrer :
- une prépondérance masculine des accidents de travail et de la prise de psychotropes parmi les accidentés du travail.
- un groupe à haut risque d'accident de travail : ce sont les hommes prenant l'association alcool-psychotropes.
– 1992 –
- CHEMIN Ollivier. L'audition des opérateurs radio-maritimes français (Etude de 162 audiogrammes). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1992 - n° 148.
Ce travail portant sur l'évaluation du déficit auditif des opérateurs radio-maritimes à partir de l'étude de 162 audiogrammes a permis de conclure :
- on retrouve un déficit auditif bilatéral augmentant avec l'âge suivant en cela l'évolution de la presbyacousie.
- les niveaux sonores théoriques déterminés à partir de la PAM standard et de l'IPA médian de la norme NFS 31-013 sont inférieurs ou égaux à 80 db(A).
Ces niveaux sonores n'exposent donc pas la population étudiée à un risque professionnel important; celui-ci ne pourra semble-t-il que diminuer à l'avenir :
- l'activité des centres est stabilisée depuis 1950.
- la télégraphie disparait progressivement.
- GABET / GAUTHIER Véronique. Etude des modalités de la participation du personnel à la conception des unités de soins. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1992 - n° 111 .
Nous exposons les différents stades d'un projet de conception à l'hôpital.
Nous proposons une démarche de conduite de projet dans laquelle toutes les compétences de l'hôpital sont mobilisées, et dans laquelle chacun s'exprime selon ses compétences : direction, concepteurs, soignants.
Le guide présenté est destiné à aider les soignants à formaliser le savoir qu'ils possèdent sur leur travail et donc à renforcer leur participation dans la conduite de projet.- LAVAL Isabelle. Etude rétrospective de 224 cas de mésothéliomes pleuraux diagnostiqués dans la région Rhône-Alpes entre 1980 et 1988. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1992 - n° 113 .
Le recueil de 224 cas de mésothéliomes pleuraux domiciliés en Rhône-Alpes, nous permet de conclure à une incidence annuelle minimum de 6,5 à 8,3 par million d'habitants dans les trois départements principaux (l'Isère, la Loire et le Rhône).
Au moins 56 % des cas ont eu une exposition professionnelle à l'amiante. De plus, l'étude révèle une insuffisance majeure du système de réparation en maladie professionnelle, puisque 21 % des cas ont été déclarés en maladie professionnelle et 12 % indemnisés.- NARGUES Philippe. Surdité professionnelle et paysagiste d'entretien. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1992 - n° 155.
Notre étude vérifie la réalité de l'exposition au bruit et estime le déficit auditif des paysagistes d'entretien.
Après un rappel sur le bruit, la physiologie cochléaire et la surdité professionnelle, nous présentons la réglementation sur la protection des travailleurs contre le bruit, la réduction du bruit des machines, les recommandations pour les médecins du travail et les bruits de voisinage.
Nous décrivons ensuite l'activité des paysagistes d'entretien.
Enfin, nous exposons notre étude audio-sonométrique avec 5 sonométries et l'analyse statistique de 347 audiogrammes.
Ces travailleurs de plein air, bien qu'exposés à des niveaux sonores importants ne sont pas indemnisables en fin de carrière de par leurs activités saisonnières et variables.
– 1993 –
- BÉNÉ Jean Marie. Intérêt du test de Rimes dans l'évaluation de l'intelligibilité en présence de bruit masquant. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1993 - n° 46.
La recherche de nouveaux tests d'intelligibilité est l'étape préalable au développement de la communication verbale à l'intérieur des véhicules.
L'auteur cherche à évaluer la place du Test de Rimes dans l'évaluation de l'intelligibilité sur une population malentendante (surdités de perception, surdités de transmission, cophoses unilatérales).
Le Test de Rimes, fondé sur l'opposition de traits acoustiques au sein de paires minimales, est plus habituellement utilisé dans l'évaluation de la parole synthétique.
Dans une première partie, les résultats du Test de Rimes sont comparés aux résultats des tests paracliniques habituellement utilisés dans l'exploration des surdités (audiométrie tonale ou vocale).
Dans une seconde partie, la dégradation de l'intelligibilité est étudiée par le Test de Rimes en présence de deux bruits masquants, correspondant à deux véhicules différents, roulant à des vitesses différentes sur deux revêtements différents. La dégradation de l'intelligibilité est étudiée de façon globale puis de façon qualitative au niveau de chaque trait acoustique.- LEFEBVRE Yves. Etude audiométrique des travailleurs des faisceaux hertziens exposés aux ultra-sons (A propos de 139 audiogrammes comprenant les hautes fréquences). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1993 - n° 5.
Nous avons recherché la nocivité éventuelle sur l'audition et particulièrement dans les hautes fréquences de l'ambiance sonore et ultra-sonore régnant dans les salles hertziennes. Concernant l'audiométrie classique :
- L'échantillon reproduit les valeurs normales de la norme NFS-31.082.
- La corrélation sonométrique selon la norme NFS 31-083 donne une exposition inférieure à 87 dB.
- Les PAM standards sont voisines des valeurs normales de la norme NFS 31-083.
- Même pour 38 ans d'exposition il n'y a pas d'indemnisation à prévoir.
Concernant les hautes fréquences :
- La perte auditive augmente avec la fréquence et s'amplifie avec l'âge de manière harmonieuse.
- L'absence de norme utilisable et de population témoin ne nous permet pas de mettre en évidence un lien entre l'exposition aux ultra-sons stables et purs et les déficits observés.- ZITAN Said. La surcharge pondérale chez les assistantes maternelles agréées. A propos de 616 dossiers (12ème circonscription du département du Rhône). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1993 - n° 350.
L'étude de 616 dossiers des assistantes maternelles agréées montre que l'obésité vraie est présente chez 29,05 %, dont 10,55 % ont une obésité moyenne, 11,36 % ont une obésité importante et 7,14 % présentent une obésité sévère.
Il existe une liaison étroite entre la surcharge pondérale des assistantes maternelles et le nombre de leurs propres enfants d'une part, et d'autre part avec le nombre d'enfants gardés.
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– 1994 –
- NEDDAM Patricia. Apport de la cytologie urinaire dans le dépistage et la surveillance des tumeurs urothéliales. A propos d'un groupe de salariés de l'industrie chimique. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1994 - n° 159.
1) Nous avons étudié rétrospectivement les modalités de la surveillance médicale vis-à-vis du risque de tumeurs de vessie d'un groupe de salariés de Rhône-Poulenc. Entre 1966 et 1991, huit cas de tumeurs urothéliales ont été diagnostiqués d'après les 743 dossiers étudiés. Seuls deux cas sur huit ont fait l'objet d'un dépistage cytologique préalable au diagnostic. Dans l'un de ces deux cas, la cytologie urinaire a montré des anomalies suspectes deux ans avant le diagnostic de tumeur de vessie. En outre, la cytologie urinaire a permis de montrer des anomalies cytologiques pour quatre des six récidives confirmées par l'histologie.
2) Nous avons interrogé par auto-questionnaire 157 anciens employés (dont 144 retraités) ayant été exposés aux aminés aromatiques. Aucune tumeur urothéliale n'est apparue après le départ de l'entreprise. La plupart des anciens exposés n'a pas poursuivi les examens cytologiques urinaires de dépistage.
Nous proposons une démarche destinée à améliorer le rendement de la cytologie urinaire dans le dépistage et la surveillance des tumeurs urothéliales.
- POENSIN Jérôme. Hépatite virale B : connaissance de la maladie, couverture vaccinale, exposition professionnelle et mesures préventives prises par le personnel de santé des Hospices Civils de Lyon (1991). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1994 - n° 6 .
Une enquête, réalisée par questionnaire, auprès de 777 membres du personnel de santé des Hospices Civils de Lyon, a déterminé le niveau de connaissance sur l'hépatite virale B, la couverture vaccinale (64,2 %), les raisons de la non vaccination, l'exposition au risque et l'application des précautions universelles.
Les résultats incitent à développer des programmes d'information centrés sur :
- la maladie et ses modes de transmission ;
- la nécessité d'une protection vaccinale accrue ;
- la mise en pratique de gestes simples et efficaces lors de la manipulation de produits et d'objets souillés par le sang.
Cette sensibilisation à l'hépatite B et aux précautions universelles, devrait permettre, avec la généralisation et l'amélioration des matériels de soins et de sécurité, de diminuer l'incidence en milieu hospitalier des accidents avec exposition au sang.
retour Thèses– 1995 –
- BADER Jean-Claude. L'audition des jeunes et les loisirs bruyants. Campagne d'information dans 46 lycées de la région Rhône-Alpes et mesure de l'audition de 2268 élèves. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° 17.
A la demande du Conseil Régional RHONE-ALPES, le Centre d'Information et de Documentation sur le Bruit et l'Institut Universitaire de Médecine du Travail de Lyon ont mené une campagne d'information et de prévention sur les dangers du bruit auprès de jeunes lycéens de classe de seconde (âge moyen 16,8 ans) dans 46 lycées de la région Rhône-Alpes au cours de l'année scolaire 1993-1994.
Cette campagne est décrite. La venue de la cellule audiométrique mobile de l'IUMT dans les lycées a permis la réalisation de 2268 audiogrammes précédés d'un questionnaire sur les antécédents ORL et les pratiques des loisirs bruyants.
Les résultats sont présentés, commentés et comparés aux données de la littérature.- CARLES Michel. Contrats Emploi-Solidarité : Bilan Médico-Sociai (Hospices civils de LYON 1993-1994). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° 267.
Nous avons étudié, à l'aide de trois questionnaires, la population des C.E.S, des H.C.L.
Le premier questionnaire portant sur l'état sanitaire et social révèle que nous avons à faire à une population jeune, féminine en majorité, d'un faibîe niveau de formation, chômeur de longue durée. Leur état de santé est révélateur du stress lié à l'emploi précaire.
Le deuxième questionnaire a permis de montrer que le principal avantage de ce contrat est de pouvoir réinsérer socialement plus que professionnellement cette population.
Le troisième questionnaire montre que 6 mois après la fin du contrat, 80 % des personnes sont au chômage.- FAURE Catherine. Devenir professionnel de 70 salariés du Bâtiment et des Travaux Publics ayant présenté une coronaropathie. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° 21.
Ce travail présente une étude sur Je devenir professionnel de 70 salariés du Bâtiment et des Travaux Publics, ayant présenté une coronaropathie.
Les caractéristiques de la population (facteurs de risque cardio-vasculaire, diagnostics, traitements) et les éléments qui influencent le pronostic professionnel ont été analysés et comparés aux données de la littérature.
- HUE Marie-Laure épouse MARCHAND. Les radiofréquences. Etude du risque ophtalmologique chez des techniciens exposés aux ondes hertziennes dans une entreprise de télécommunications. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° 15.
Nous rapportons et discutons une étude visant à évaluer le risque oculaire lié à l'exposition au rayonnement électromagnétique chez des techniciens chargés de la maintenance d'installations de télécommunications hertziennes.
Deux situations à risque ont été individualisées pour lesquelles des mesures de prévention technique sont proposées.
En ce qui concerne l'examen du cristallin, nous n'avons pas pu mettre en évidence d'anomalies pouvant être liées à l'exposition professionnelle dans les conditions de l'étude.- REYMOND Eric. Approche des relations entre âge et travail du personnel soignant non médical du Centre Hospitalier Lyon-Sud. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° 287.
Nous abordons le problème de la relation entre vieillissement et travail, en étudiant successivement :
- la population générale, notamment active ;
- le personnel des hôpitaux publics ;
- le personnel soignant non médical du Centre Hospitalier Lyon-Sud.
Pour ce dernier, nous avons confronté une analyse des contraintes, repérées par les membres du service de Médecine Préventive, aux éléments démographiques tirés du fichier informatique de la gestion du personnel au 31 juillet 1993.
Notre travail montre que certaines de ces contraintes ont un effet sur la répartition des âges des soignants entre les services, et permet de quantifier ces processus de sélection, en indiquant les effectifs manquants par rapports aux effectifs théoriques attendus.- SOLVIGNON Loïc. La bérylliose : maladie méconnue ? Bilan épidémiologique actuel en France et dans le monde. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° .
Après un rappel sur le béryllium, la berylliose, et sur les moyens actuels pour faciliter le difficile diagnostic différentiel entre berylliose chronique et sarcoïdose, nous avons rapporté et étudié le devenir en 1994 des 44 cas de maladie beryllique, aiguë et chronique, connus en France aujourd'hui. Huit autres cas dont le diagnostic reste discuté sont décrits. Une revue de la littérature dans le monde sur cette pathologie a été réalisée. Pratiquement, seuls le Royaume-Uni, le Japon, la France et les Etats-Unis font état de cas de berylliose. C'est aux USA, où a été créé le premier registre de cas en 1952 (le second étant au Royaume-Uni), que le nombre de cas est proportionnellement le plus élevé, avec des cas diagnostiqués tout récemment.
A partir de ces publications, une synthèse des données épidémiologiques concernant la maladie a été pratiquée.
La diversité d'utilisation du béryllium dans des secteurs parfois méconnus, la méconnaissance de cette pathologie par le milieu médical en France, le faible nombre de cas diagnostiqués par rapport aux autre pays disposant d'un registre, font évoquer une sous-estimation de la fréquence de la berylliose dans notre pays, amplifiée par la similitude de cette maladie avec la sarcoidose, et source d'erreurs diagnostiques fréquentes. La création d'un observatoire français de la berylliose est suggérée afin de sensibiliser les professionnels concernés et les médecins amenés à dépister cette maladie grave, dans le but d'une meilleure évaluation épidémiologique, et pour un diagnostic plus précoce, donc un meilleur pronostic.
- THOMAS Pascale épouse HlEBEL. Analyse des certificats médicaux initiaux de maladies professionnelles du service des maladies professionnelles de Lyon (1990 à 1992). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1995 - n° 102.
157 dossiers de patients examinés à la consultation du service des maladies professionnelles de Lyon ont été recensés afin de faire le point sur le devenir du certificat médical initial de déclaration de maladie professionnelle et sur les conséquences professionnelles de cette déclaration.
Les résultats ont été analysés et comparés aux statistiques existantes. Ils montrent un pourcentage d'acceptation de l'indemnisation des maladies professionnelles déclarées à partir du service considérablement plus élevé que le pourcentage moyen national. Les cas refusés sont analysés un par un. Le taux moyen d'IPP obtenu montre l'insuffisance de la réparation sociale de ces maladies.
Cette étude met en évidence un certain nombre de difficultés rencontrées par les différents intervenants face au système traditionnel de reconnaissance des maladies professionnelles.
retour Thèses– 1996 –
- BARJHOUX Armelle. Relation entre l'état de santé du personnel soignant non médical et sa sortie de l'hôpital. Enquête sur les agents du Centre Hospitalier Lyon-Sud. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 219.
Cette étude recherche les problèmes de santé en lien avec la sortie de l'hôpital, chez le personnel soignant non médical du Centre Hospitalier Lyon-Sud.
L'état de santé d'un échantillon de 72 agents de ce personnel ayant quitté l'hôpital sur l'année 1993 (avant l'âge de la retraite et sans raison médicale évidente) est comparé à celui d'un groupe d'agents restant à l'hôpital apparié sur le sexe, la catégorie profesionnelle, l'âge et le nombre d'enfants.
Les résultats montrent que les agents partis en formation (35 agents) présentent plutôt moins de problèmes de santé ; en revanche, les agents partis sous d'autres motifs semblent avoir plutôt plus de problèmes de santé (notamment infectieux et dermatologiques) sauf sur le plan ostéoarticulaire.
L'analyse des réformes recensées dans l'année étudiée (7 cas) montre que les problèmes psychiatriques constituent la cause principale des décisions d'inaptitude médicale.- DECUBBER Monique épouse CHATTE. Evaluation d'une consultation de toxicologie professionnelle au bénéfice d'un service d'hématologie de Lyon entre 1985 et 1993. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 167.
Après une revue de la littérature portant sur les leucémies, les lymphomes malins non hodgkiniens et les myélomes multiples présumés d'origine professionnelle, nous rapportons les résultats de l'évaluation d'une consultation de toxicologie professionnelle réalisée au bénéfice d'un service d'hématologie de Lyon entre 1985 et 1993. Pendant cette période, 94 patients ont bénéficié de cette consultation. Un certificat de déclaration de maladie professionnelle a été rédigé pour 29 patients et 18 maladies professionnelles (tableau 4A + 4B et 6) ont été indemnisées par la Sécurité Sociale. Ces dernières représentent cependant 40 % des indemnisations de la Région Rhône-Alpes pour ces mêmes tableaux.
Ces chiffres étant faibles, et pensant qu'il existe une sous-estimation des hémopathies comme des autres cancers d'origine professionnelle, nous proposons un questionnaire professionnel à faire remplir par les patients lors de leur hospitalisation, afin qu'augmentent d'une part le nombre de patients vus à la consultation et d'autre part celui des reconnaissances des hémopathies professionnelles.- DIDIER Catherine. Cancers bronchopulmonaires et expositions professionnelles : Enquête sur 100 cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 205.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez 'homme. Le tabagisme est le principal facteur de risque reconnu de ce cancer. Cependant l'origine professionnelle est en cause dans de nombreux cas : 1 à 40 % des cancers seraient attribuables à des toxiques professionnels cancérigènes. L'amiante est la plus médiatisée, mais elle n'est pas la seule. Le Centre International de Recherche Contre le Cancer a évalué une multitude de substances cancérigènes.
Notre étude a porté sur 100 patients porteurs d'un cancer du poumon primitif prouvé histologiquement. Ils ont été suivis par un spécialiste de la pathologie professionelle. Ceci a permis de retrouver 36 expositions à des cancérigènes professionnels et d'établir 18 certificats médicaux initiaux en vue d'une déclaration de maladie professionnelle. Ce travail rappelle les expositions cancérigènes et les professions les plus couramment exposées, l'interprétation difficile d'un cancer professionnel et confirme la sous-déclaration des cancers bronchiques professionnels.- GARNIER Hervé. La silice amorphe. Etude de la fonction respiratoire de 63 salariés exposés. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 53.
Après en avoir donné la définition, l'auteur dresse la liste des différentes formes de silice amorphe, leurs procédés de fabrication ainsi que leurs applications industrielles.
La question de l'éventuelle toxicité pulmonaire de la silice amorphe a conduit l'auteur à comparer la fonction respiratoire de salariés professionnellement exposés à la silice amorphe de synthèse, à un groupe de référence.
Les données d'interrogatoires seules ne permettent pas de différencier les deux groupes. Par contre, les valeurs fonctionnelles respiratoires sont un peu plus basse chez les sujets exposés.
Il n'apparaît pas de corrélation entre le score d'exposition utilisé et les paramètres de l'exploration fonctionnelle respiratoire.- GRAND Agnès. Manifestations auto-immunes observées chez les prothésistes dentaires. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 176.
Le prothésiste dentaire est concerné par le risque de maladies auto-immunes. Deux observations personnelles viennent s'ajouter à celles colligées dans la littérature et portent à près de 20 tous les cas répertoriés à ce jour. La description d'un tel nombre de collagénoses dans une profession numériquement peu importante est un argument en faveur du lien entre exposition professionnelle et survenue de maladies dysimmunitaires chez les prothésistes.
Si la profession a connu une importante évolution technologique ces dernières décennies, le prothésiste n'en demeure pas moins exposé à des polluants multiples parmi lesquels, la silice, les résines époxy, les solvants organiques... Or, des enquêtes épidémiologiques ont prouvé que la silice augmentait le risque de survenue des principales connectivités dans diverses professions exposées, de même que quelques dizaines de cas de manifestations auto-immunes ont été décrits chez des patients exposés aux résines époxy, aux solvants chlorés ou à d'autres solvants organiques.
Des études complémentaires devraient permettre de préciser les mécanismes physiopathologiques de ces maladies et de définir leur incidence chez les prothésistes, en raison d'une part de la gravité potentielle du retentissement professionnel, et d'autre part devant les difficultés d'indemnisation rencontrées malgré des modifications récentes de la législation.- LAHMAR Ahmed. Etude de cohorte de mortalité au sein de quatre papeteries françaises. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 234.
Ce travail rapporte les résultats d'une étude de cohorte de mortalité menée dans quatre papeteries françaises à l'instigation du CIRC, alors qu'un certain nombre d'études préalables n'ont pas pu confirmer ou infirmer un excès de mortalité par certains cancers. L'étude a porté sur l'analyse des causes de décès d'une cohorte de 6405 sujets classés selon leur exposition : travail du bois, fabrication de la pâte, fabrication du papier, transformation du papier et maintenance. On constate une sous-mortalité de l'ensemble de la cohorte, en partie liée à un effet travailleur sain et pour une autre partie à des pertes de données. L'effectif, parfois faible selon les usines et les causes de décès réduit l'interprétation de certains résultats. Le SMR pour le cancer du pancréas est significativement élevé pour les sujets exposés au travail du bois pour l'ensemble des usines et il l'est aussi pour les sujets travaillant à la fabrication du papier dans l'une des usines. Le ratio pour les cancers tous types confondus des sujets de la maintenance de cette dernière usine est aussi significativement élevé, mais sans qu'aucune cause ne s'en dégage particulièrement. La synthèse de différentes études menées à travers le monde permettra d'augmenter les cohortes et de faire une meilleure interprétation quant à l'excès des cancers du pancréas.- LAPEYRE François. L'asthme professionnel au bois de pernambouc, maladie des archetiers. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 135.
Après avoir présenté le bois de pernambouc, décrit ses origines géographiques, l'histoire de son exploitation et les raisons de la poursuite de son utilisation par les archetiers, nous rapportons trois observations personnelles d'asthme professionnel à ce bois, et une observation issue de la littérature.
L'analyse de ces cas montre que la maladie est mal étudiée, et les dossiers non comparables. Dans notre observation seulement, on peut rapprocher le diagnostic d'asthme extrinsèque IgE-dépendant au bois de pernambouc de la sémiologie clinique d'un asthme professionnel. La confirmation est apportée par des mesures spirométriques lors des périodes de travail, de vacances et par un test réaliste de provocation bronchique.
Nous proposons un protocole de recueil des données avec un questionnaire pour une étude épidémiologique chez les archetiers et les éléments de constitution d'un dossier-type.- MONNERVILLE Anne-Marie épouse LAVIOLETTE. Insertion socioprofessionnelle des épileptiques. Évaluation des besoins - étude de 156 dossiers issus de la Cotorep du Rhône. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 225.
A partir d'une étude statistique de 156 dossiers issus de la COTOREP du Rhône, une évaluation préliminaire des besoins dans le cadre de l'insertion socioprofessionnelle des épileptiques a été effectuée.
Une analyse préalable des données bibliographiques concernant la maladie épileptique, ses étiologies, ses indications thérapeutiques, les troubles psychopathologiques associés et ses conséquences sur l'aptitude est présentée.
La qualité de travailleur handicapé semble être une solution, en cas de difficultés d'insertion, soit pour l'accès à l'emploi, soit pour obtenir des formations qualifiantes adaptées. Pour les épilepsies non stabilisées ou stabilisées avec d'autres troubles associés, notamment psychopathologiques, l'insertion, en milieu ordinaire de travail ou en milieu protégé traditionnel, semble être difficile.
Quelques solutions sont proposées.
- REYMOND Christine. La place du secret dans les relations entre médecins généralistes et médecins du travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1996 - n° 106.
Ce travail a pour but de nous faire connaître les relations existant entre les médecins généralistes et les médecins du travail. Nous essayons de préciser la place du secret professionnel dans ces relations.
Pour cela, plusieurs médecins généralistes et médecins du travail ont été rencontrés et nous décrivent leurs attitudes face à leurs confrères. Cette petite étude n'est pas stastistique et ne représente que quelques cas particuliers.
Les différents avis recueillis par enregistrement sont répertoriés en huit thèmes, puis l'essentiel en a été extrait dans une synthèse.
Il ressort de cette petite étude que les attitudes des médecins vis-à-vis de ces relations sont variées. Le secret professionnel est une préoccupation des médecins seulement dans certains cas.
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– 1997 –
- BRAVAIS-BIOT Nathalie. Conséquences socioprofessionnelles de l'allergie au latex : Etude de 63 dossiers. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 212.
Après un rappel bibliographique sur l'allergie au latex, nous avons réalisé une étude à partir le 63 dossiers de la consultation de dermatoses professionnelles de l'Institut Universitaire de Médecine du Travail de Lyon. C'est une enquête descriptive sur les conséquences socioprofessionnelles de la présence de cette allergie. Nous avons envoyé un questionnaire postal et le taux de réponse a été de 74 %.
Dans un premier groupe de 45 professionnels de santé, la suppression du contact cutané est réalisable, mais persiste une sensibilisation par voie aérienne et la symptomatologie respiratoire est en augmentation pour ceux restés au même poste de travail. 44 % de l'effectif de ce groupe n'occupe plus le même poste. Dans un deuxième groupe composé de 18 personnes (coiffeuses, agents d'entretien), l'amélioration clinique est nette, depuis le remplacement des gants en latex par des gants en vinyle.
La prise de conscience de leur allergie est bonne, et 88 % des sujets le signalent quand ils sont eux-mêmes patients. Par, contre on retrouve une intolérance alimentaire avec les fruits dont l'allergie est croisée avec le latex, plus fréquente actuellement.
- DALON Martine, épouse HOURS. Surveillance épidémiologique des cancers professionnels : à propos d'une étude cas - témoins sur les cancers du poumon dans la région lyonnaise. Thèse de doctorat : Lyon 1, 1997 - n° 01.
Cette étude est le résultat d'un travail considérable réalisé par toute une équipe de recherche. Son ampleur est évidemment un frein au développement d'une surveillance basée sur ce type de protocole.
Plusieurs points doivent toutefois être soulignés :
- en terme de connaissance des causes de cancers, il n'est évidemment pas possible d'affirmer l'existence d'un lien de cause à effet entre certaines des expositions trouvées plus fréquentes chez les cas, mais rappelons que le but de l'étude était principalement de soulever des hypothèses. Cette étude nous permet d'envisager de nouvelles études pour confirmer ou non celles ci.
- des résultats concordants avec la littérature internationale ont été retrouvés, notamment en terme de métiers parmi lesquels les métiers de la fonderie, les métiers d'électriciens, de pompiers..., et en terme d'expositions : excès d'exposition aux poussières minérales en particuliers aux poussières de réfractaires, au nickel,
- des concordances avec l'étude de Montréal sont remarquables et permettent d'attirer l'attention sur diverses expositions ou situations de travail déjà signalées (rôle de l'urée - formol ? du phénol ? )
- des pistes nouvelles de recherche ont été ouvertes, ce qui était le but de ce travail : en particulier, dans les branches de l'industrie textile (teinture et impression sur tissus : relation avec les peroxydes, les acides inorganiques..;) ou dans certaines ambiances métallurgiques où la silice et l'amiante ne paraissent pas expliquer certains excès (fumées de magnésium,..)
- En terme de Prévention et, en terme de Reconnaissance en Maladies Professionnelles, notre étude a donné lieu à une analyse des cas de cancers qui auraient pu être reconnus dans le cadre des tableaux de maladies professionnelles (252); celle ci a montré qu'en dépit du caractère très restrictif des tableaux, 22 % des cas auraient dû être déclarés : aucun ne l'a été. Ce constat a été adressé au Ministère du travail et à différents partenaires, en particulier les médecins pneumologues hospitaliers. Ceci a permis le réorganisation des consultations professionnelles dans plusieurs hôpitaux lyonnais afin que les malades atteints de cancers du poumon soient plus systématiquement inventoriés sur leur passé professionnel. Ceci devrait permettre une déclaration plus fréquente en pathologie professionnelle. Or on sait, qu'il est plus aisé pour un médecin du travail de négocier des améliorations des postes de travail, s'il dispose de chiffres sur les pathologies professionnelles déclarées à ce poste ou dans ce type d'activité.
- La législation actuelle demande au médecin qui voit un salarié en visite de départ à la retraite, de lui fournir un carnet comportant la mention des substances cancérogènes auxquelles il a été exposé durant son parcours professionnel; compte - tenu de l'aspect rétrospectif de cette évaluation, le médecin n'est pas souvent en mesure de fournir ces informations; bien que ce ne fasse pas partie des objectifs de l'étude, le travail que nous avons réalisé pourrait servir à cette rétrospective.
Enfin, nous avons montré qu'il était indispensable de ne pas considérer les cancers du poumon comme une entité homogène mais qu'il faut au moins séparé les adénocarcinomes d'une part, les cancers à grandes cellules d'autre part, des deux autres types cellulaires (épidermoïdes et petites cellules) qui sont plus proches, afin de rechercher des expositions qui peuvent être très spécifiques à un groupe.
- GRAND-RICHARD Emmanuèle. Le travail intérimaire : bilan de l'application du décret du 23 juillet 1991 à Valence. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 112.
Le décret du 23 juillet 1991 organise la Médecine du Travail des salariés intérimaires, et établit les modalités de leur suivi médical.
Nous avons étudié son application au sein du service interentreprises de Valence, à l'aide de deux questionnaires.
Le premier dresse une analyse socioprofessionnelle des intérimaires.
Le second, enrichi par des entretiens, étudie le fonctionnement des agences de travail temporaire de VALENCE, et l'application des points importants du décret.
Il en ressort que de nombreuses dispositions du décret ne sont pas ou mal suivies. Nous proposons donc d'améliorer son application, notamment par l'instauration de relations plus efficaces entre les différents partenaires intervenant dans la surveillance des intérimaires.- LACROIX Philippe. Etude prospective des lombalgies et lombo-sciatiques dans les accidents du travail (à propos de 111 cas). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 24.
Les lombalgies et lombo-sciatiques constituent une des premières causes d'arrêts de travail avec toutes les conséquences économiques qui en découlent.
Un rappel anatomique ainsi que des mécanismes physio-pathologiques permettent de mieux comprendre les raisons de cette pathologie.
Un historique de la législation du travail est abordé, car l'étude porte sur les accidents du rachis dans le cadre des accidents du travail.
Par l'intermédiaire de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de Lyon, 111 cas d'accidents du travail ont été recrutés. L'étude longitudinale prospective sur un an permet d'évaluer le coût global et moyen sur 74 cas, et de formuler quelques hypothèses pour diminuer la durée d'arrêt de travail.- LEMAIRE Christine. Risques professionnels de l'exposition au sang chez les personnels de santé. Evaluation de la protection des chirurgiens. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 110.
Après une revue de la littérature sur les risques professionnels, en l'occurrence viraux (VHB, VHC et VIH), de l'exposition au sang chez les personnels de santé, nous rapportons les résultats d'un essai comparatif randomisé en chirurgie viscérale. L'objectif de cet essai a été d'évaluer chez le chirurgien l'efficacité de la protection offerte par le gantage et la casaque, grâce à un détecteur électronique de rupture de barrière chirurgien-patient. Les résultats ont montré que le double gantage protégeait mieux le chirurgien, notamment au cours des interventions de chirurgie profonde. Ce qui incite à promouvoir le double gantage au bloc opératoire. L'évaluation de l'efficacité des casaques a montré leur qualité insuffisante dans ce type de chirurgie. Ce qui motive l'évaluation future de nouvelles casaques.
Ce travail montre également le rôle important de la médecine du travail, en collaboration avec le CLIN, dans la prévention des AES par la formation et l'information des professionnels de santé et par l'évaluation des équipements de sécurité.
- MARCHAND Marie-Laure. Le syndrome d'intolérance acquise aux odeurs chimiques - Evolution clinique et professionnelle de 16 observations du service des Maladies Professionnelles du Centre Hospitalier Lyon Sud. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 81.
Le syndrome d'intolérance aux odeurs chimiques est une pathologie chronique constituant un problème de santé publique aux Etats-Unis. En France, les cas publiés sont peu nombreux et tous d'origine professionnelle. Cette faible incidence s'explique par une méconnaissance du diagnostic ou une interprétation fausse ou incomplète des troubles. La pathogénie de l'affection est, en effet, inconnue, son autonomie est même discutée, aucune thérapeutique spécifique ne peut donc être proposée. Mais ces patients souffrent et les conséquences professionnelles, comme nous le montrons à propos de 16 cas que nous avons pu suivre sont graves avec perte d'emploi.
Nous proposons donc un abord pragmatique de l'affection reposant sur une conception plurifactorielle et une action thérapeutique correctrice dans le terrain biologique et psychologique du patient et dans sa vie familiale, personnelle et professionnelle.- MIRAS Alain. Suivi prospectif pendant 16 mois de 111 patients victimes de douleur du bas du dos à l'occasion d'un accident de travail ; analyse épidémiologique, clinique, para-clinique et économique. Thèse de doctorat : Lyon 1, 1997 - n° .
Les pathologies du " bas du dos " sont connues depuis près de 3000 ans avant JC et sont devenues progressivement un véritable fléau sur le plan médical et économique.
En effet, cette pathologie médicale apparemment simple à diagnostiquer peut être traitée par plusieurs moyens connus des médecins comme du grand public et d'une efficacité remarquable sur le plan théorique. Pourquoi alors cette entité clinique est-elle actuellement devenue le mal du siècle ?
Il s'avère en fait que son déclenchement est multi-factoriel et que tous les facteurs ne sont pas individualisés formellement. De surcroît, il est impossible ou très difficile d'agir sur certains de ces éléments favorisants ou déclenchants, comme les facteurs psychologiques ou le stress.
Enfin, si cette pathologie comporte une grande part d'objectivité, elle a également un côté subjectif d'autant plus marqué qu'il n'existe pas de corrélation anatomo-clinique fiable.
Notre étude a eu pour but d'en savoir un peu plus sur cette pathologie, en s'intéressant surtout aux aspects et aux conséquences économiques.
Nous avons réalisé une étude longitudinale prospective avec le concours de la Sécurité Sociale qui a pu fournir notamment les durées des arrêts de travail et les coûts globaux de chaque assuré.
Nous avons donc suivi pendant plusieurs mois cent onze assurés victimes d'un accident de travail avec survenue de lombalgie, qu'elle soit ou non accompagnée d'une irradiation sciatique. La seule caractéristique commune de ces patients était d'être salarié d'une entreprise et dépendant du régime général de la Sécurité Sociale.
Les résultats sont nombreux et discutés en les comparant à une importante revue de la littérature.
A propos du diagnostic, ils confirment la volonté des dernières conférences de consensus, avec environ un tiers des radiographies conventionnelles pathologiques, des examens scannographiques réalisés dans moins de 10% des cas associés à une positivité dans moins de la moitié des cas.
Deux des conclusions économiques que l'on peut déduire sont une durée moyenne d'arrêt de travail de 23 jours et une médiane des coûts à 3769 F.
Pathologie très ancienne, fréquente, douloureuse et invalidante, la lombalgie s'est révélée être coûteuse depuis la législation réglementant les accidents de travail. C'est maintenant aux médecins et aux gestionnaires de trouver des solutions pour en diminuer, si possible la fréquence et les conséquences médicales, mais aussi l'impact socio-économique.- MORTBONTEMPS Arielle. Le pré-conditionnement de charges explosives nitrées sur les chantiers de Travaux Publics : étude de poste et aptitude. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 81.
Sept salariés, classés "ouvriers d'exécution" étaient en fait occupés au pré-conditionnement de charges explosives. Ils se plaignaient de troubles fonctionnels, compatibles avec une intoxication par les dérivés nitrés.
Nous avons vérifié la réalité de ce risque par l'examen clinique et paraclinique, par l'étude de poste et une revue de la littérature.
Nous proposons des mesures de surveillance médicale particulière. L'ensemble de ces mesures a été consigné dans une fiche F.A.S.T.
- POLLOT-MARCHALAND Estelle. Prophylaxie du traumatisme sonore aigu en milieu militaire. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 175.
Après un rappel anatomique et physiologique de l'oreille et de l'audition, est envisagée l'étude anatomoclinique du traumatisme sonore aigu. Les méthodes thérapeutiques sont ensuite évoquées, en insistant sur l'importance de la précocité du traitement et du repos cochléaire. Le bruit des armes à feu est caractérisé par sa durée inférieure à 300 ms, son niveau d'intensité élevé et son spectre qui intéresse toutes les fréquences, les plus nocives, étant les plus aiguës. L'étude des limites acceptables d'exposition au bruit permet de dégager les méthodes de protection. La susceptibilité individuelle pose le problème de la sélection des personnels. L'information et l'instruction de ces derniers restent capitales pour permettre l'observation d'une prophylaxie efficace du traumatisme sonore. L'évolution des techniques en matière de protection individuelle est constante. Leur confort et la capacité du militaire en exercice à percevoir des ordres ou stimufi sonores indispensables à l'accomplissement de sa mission d'une part, et l'aspect financier d'autre part, constituent tes critères de leur choix.- REGNIER-VIGOUROUX Fabrice. Les rachialgies mécaniques en milieu hospitalier : facteurs de prédisposition et prévention. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1997 - n° 208.
Devant l'augmentation de la prévalence des rachialgies mécaniques dans la population générale et professionnelle, un programme de prévention nous est apparu nécessaire. Ainsi, en 1995, le Professeur LLORCA et ses collaborateurs ont mis en place un protocole de recherche sur les pathologies rachidiennes mécaniques des agents hospitaliers du Centre Hospitalier Lyon Sud comprenant :
• Une étude épidémiologique des facteurs de prédisposition aux rachialgies.
• Une étude de l'efficacité d'un Programme de Réhabilitation Rachidienne chez les agents hospitaliers souffrant de rachialgies.
Ce travail rapporte la méthodologie et les résultats de ce protocole de recherche afin de les comparer aux données de la littérature.
L'étude épidémiologique retrouve les facteurs de prédisposition aux rachialgies, généraux et professionnels, déjà publiés dans la littérature. Elle révèle, en outre, que les variations rapides de poids peuvent être un facteur réel, non recherché jusque là.
Le Programme de Réhabilitation Rachidienne semble avoir été performant à court terme (3 mois) puisque le nombre de patients rachialgiques a diminué et que les indices cliniques et de satisfaction vont dans ce sens.
Cette étude permet en outre de sensibiliser une population à risque et de mettre en place un observatoire du dos au Centre Hospitalier Lyon Sud, structure par ailleurs nécessaire pour poursuivre ce protocole de recherche.
retour Thèses– 1998 –
- ABBADIE-RONTES Annick. Utilisation du glutaraldéhyde dans les services d'endoscopie : risques et prévention. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 179.
Après une revue de la littérature sur la toxicité du glutaraldéhyde, nous avons réalisé une étude sur l'évaluation du risque lié à l'utilisation du glutaraldéhyde à 2% dans les services d'endoscopie de trois hôpitaux lyonnais. Cette évaluation a reposé sur l'interrogatoire de 388 agents, 39 études de postes et sur 88 mesures d'ambiance et individuelles.
Le taux de réponse au questionnaire médical a été de 81.7 %. Les trois signes fonctionnels les plus fréquents étaient représentés par les éternuements, les céphalées et les rhinites.
L'étude de postes a comporté l'appréciation de l'activité et des conditions de manipulation du glutaraldéhyde : elle a révélé que le risque était réel dans certains types d'installation.
Les mesures réalisées ont montré que 62 % des prélèvements individuels étaient supérieurs au TLV proposé (0.05 ppm).
Des solutions (conseils d'installation et de manipulation) sont exposées en dernière partie pour diminuer ce risque.
- BLANC-FRANCAVILLA Armelle. Les encéphalopathies toxiques dues aux solvants : à propos de cinq cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 223.
Devant la méconnaissance de l'encéphalopathie toxique due aux solvants et les rares cas publiés en France, nous avons réalisé une revue de la littérature pour faire le point sur les signes cliniques qui doivent la faire évoquer, les critères diagnostiques à respecter ainsi que le rôle des différents examens complémentaires.
Pour illustrer la rareté et la difficulté du diagnostic de cette atteinte, 5 cas cliniques d'encéphalopathie toxique due aux solvants du service des maladies professionnelles du centre hospitalier Lyon Sud ont été repris.
Pour conclure que l'encéphalopathie due aux solvants reste encore un diagnostic d'élimination. La pratique de tests neuropsychologiques est indispensable, seulement ils sont sensibles mais peu spécifiques. La plupart des autres examens complémentaires servent à préciser le diagnostic différentiel ou la gravité de la pathologie. Seuls les potentiels auditifs avec l'étude de la P300 et les techniques de mesure du débit sanguin cérébral (Positron Emission Tomography, Single Photon Emission Computed Tomography) pourraient apporter des éléments du diagnostic positif si les études le confirment.- BUISSON-KASPARIAN Isabelle. Gestion médicale de la nuisance sonore : ses difficultés. L'exemple d'une usine d'enrichissement d'Uranium. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 88.
Nous illustrons les différentes étapes de la démarche d'évaluation du risque de nuisance sonore par l'exemple d'une étude réalisée dans une grande entreprise d'enrichissement d'Uranium. L'exploitation collective des audiogrammes de 1015 salariés n'a pas mis en évidence de risque accru d'atteinte auditive chez les salariés exposés au bruit, alors que médecins du travail et responsables hygiène et sécurité s'accordaient sur l'existence de niveaux sonores élevés. Cette discordance apparente a conduit à la réalisation d'une étude complémentaire: malgré l'existence de niveaux sonores pouvant atteindre les 110 dBA, l'existence d'une prévention incluant port de protections individuelles et organisation du travail permet de ramener l'exposition sonore quotidienne des salariés dans des niveaux non lésionnels.
Cette étude a permis de souligner les multiples difficultés inhérentes à cette démarche, inscrite dans un cadre législatif précis; de nombreux facteurs doivent en effet être pris en compte, que ce soit les caractéristiques individuelles des travailleurs, l'existence d'une exposition antérieure au bruit ou extraprofessionnelle, que les mesures de prévention déjà en place.
L'ancienneté et la qualité du suivi médical amènent à proposer une étude prospective afin de comparer les données recueillies aux normes actuelles et étudier l'influence de différents facteurs sur l'audition, dont le rôle reste encore à préciser.- CHAPUZET épouse RABAR Muriel. Reconnaissance et indemnisation de la surdité professionnelle. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 98.
La surdité professionnelle traumato-sonore est une élévation permanente du seuil auditif sous l'influence du bruit industriel. Ce déficit est dû à l'altération irréversible des éléments neurosensoriels de la cochlée. Nous présentons dans ce travail une série de 34 dossiers issus du Service des Maladies Professionnelles et de Médecine du travail de Lyon.
De la reconnaissance, nous nous sommes évertués à analyser à la fois les rejets d'ordre administratif et ceux d'ordre médical.
De l'indemnisation, nous nous sommes appliqués à détailler les difficultés inhérentes à la détermination du taux d'IPP.
Enfin, nous avons tenté de proposer des améliorations au service d'une meilleure prise en charge de la surdité professionnelle.- DESGRAND Thierry. Les états de stress post-traumatique d'origine professionnelle et le médecin du travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 228.
L'état de stress post-traumatique est déclenché par un événement responsable d'un traumatisme psychique et a des conséquences médicales, sociales et professionnelles graves.
Cette pathologie peut être d'origine professionnelle en faisant suite par exemple à une agression, un accident grave, ou une confrontation à des visions traumatisantes au cours du travail.
Nous avons donc voulu étudié le rôle que peut jouer le médecin du travail face à ce trouble.
Dans ce but, nous avons réalisé une étude bibliographique afin d'en préciser les caractéristiques, les moyens de prévention et de prise en charge.
A partir de cette étude, nous avons élaboré une stratégie d'action destinée aux médecins du travail surveillant des salariés particulièrement exposés. Elle est adaptée aux spécificités de l'état de stress post-traumatique et a pour objectif de prévenir sa survenue et, en cas d'échec de la prévention, de le dépister précocement afin d'organiser sa prise en charge.- FAYET Jean-Marie. Sclérodermie avec atteinte pulmonaire et exposition à la silice : à propos de 4 observations. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 104.
Nous rapportons 4 observations de sclérodermie avec atteinte pulmonaire et exposition à la silice. Pour 3 d'entre elles, une analyse minéralogique du lavage bronchoalvéolaire montre une surcharge importante en silice ou en silicates. Nous envisageons les conséquences, tant préventives que curatives.
- JALTEL François. Prévalence des marqueurs sérologiques de l'hépatite C parmi le personnel infirmier des Hospices Civils de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 142.
Afin d'apprécier le risque de contamination par le virus de l'hépatite C en milieu professionnel, nous avons procédé à une étude de prévalence des marqueur sérologiques de cette affection parmi le personnel infirmier des Hospices Civils de Lyon. Après un bref rappel concernant la structure du virus, l'évolution clinique de l'infection et les différents modes de contamination, une description des tests biologiques de dépistage précède une revue des traitements actuellement disponibles.
La deuxième partie de la thèse est consacrée aux résultats de notre étude (3827 personnes incluses avec un taux de participation de 82,9 %). Les différents paramètre étudiés sont d'ordre démographique (âge, sexe, situation familiale, lieu de naissance) et d'ordre professionnel (ancienneté aux HCL, spécialisation). Le taux de prévalence obtenu est de 0,79 % (25/3173). L'ensemble des résultats est comparé aux donnée de la littérature française et étrangère.- JARGEAIX Pascale. Aspects actuels du saturnisme de l'adulte. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 8.
Le saturnisme est une pathologie toujours d'actualité mais ses aspects étiologiques, cliniques et thérapeutiques ont changé. L'évolution des procédés industriels en a modifié sensiblement les circonstances étiologiques professionnelles. Certaines professions ne sont plus exposées mais l'on note également l'apparition de quelques étiologies nouvelles. La réduction des niveaux d'exposition a entraîné la disparition des tableaux cliniques bruyants et l'émergence de formes cliniques frustres et d'atteintes infra-cliniques.
La prise en charge thérapeutique de l'intoxication saturnine est modifiée par l'apparition sur le marché français de l'acide dimercaptosuccinique, chélateur actif par voie orale. Cependant, en dehors des tableaux cliniques francs, l'indication de la chélation pour les intoxications faibles ou modérées semble toujours discutée.
La mise en évidence de lésions infra-cliniques lors d'exposition à de faibles niveaux et une meilleure connaissance de la charge en plomb de l'organisme conduisent à rediscuter les normes actuellement en vigueur en France.
- MOKEDDEM Abdelmajid. Pour une surveillance audiologique des jeunes à l'orientation. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1998 - n° 126.
Tout individu subit en France tout au long de sa vie des examens médicaux systématiques :
• Chez le jeune enfant Mors des huit premiers jours, au neuvième mois, au vingt quatrième mois et à trois ans.
• A l'âge scolaire : en grande section maternelle, en cours moyen deuxième année ou en sixième, puis en cinquième, quatrième ou troisième.
• A l'âge adulte : au moment de la sélection pour le service militaire et lors des examens de Médecine du travail.
L'étude « L'oreille oubliée » menée par l'I.U.M.T. de Lyon qui a porté sur 4378 lycéens, a mis en évidence un déficit auditif significatif chez 13,5 % des sujets. L'étude de la littérature des quatre dernières décennies montre que cette atteinte est ancienne. Le traumatisme acoustique auquel s'expose volontairement les jeunes, généré notamment par la musique amplifiée, joue un rôle dans cette atteinte.
Avec la suppression de la conscription, le médecin du travail devra poser un avis d'aptitude audiologique chez des personnes qui n'auront pas été surveillés depuis l'âge de six ans.
A travers des entretiens avec différents intervenants, est proposée une surveillance audiologique obligatoire au moment de l'orientation.
– 1999 –
- BAGHDOYAN Laurence. Elaboration d'une aide à l'interrogatoire dans la recherche d'une étiologie professionnelle des cancers broncho-pulmonaires primitifs. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 221.
Sur les 2500 à 4000 cas annuels de cancers broncho-pulmonaires estimés comme étant d'origine professionnelle, une moyenne de 140 cas/an sont reconnus par la CPAM. Les causes de cette "sous reconnaissance" sont multiples : absence de marqueurs spécifiques d'exposition, temps de latence particulièrement long... Le tabagisme peut être considéré comme un co-carcinogène de part son effet multiplicatif pour de nombreux auteurs. L'absence de bénéfice immédiat est partiellement responsable du faible intérêt porté à la déclaration. La maîtrise des aspects toxicologiques est difficile pour un médecin non-spécialiste en pathologie professionnelle. Enfin, s'y ajoutent de nombreuses difficultés administratives.
Nous avons fait le point sur l'état actuel des connaissances concernant le cancer broncho-pulmonaire pour chaque substance classée comme cancérigène par le CIRC et la CE, puis élaboré un document destiné à aider le pneumologue à rechercher de façon systématique une étiologie professionnelle au cancer. Cette aide est constituée d'un interrogatoire-type et de tableaux synthétisant les risques par profession. L'objectif est de réaliser un premier tri à l'interrogatoire par un non-spécialiste en pathologie professionnelle, les cas ainsi suspectés pouvant ensuite être adressés à une consultation en maladie professionnelle. Ceci permettra d'étendre à la région lyonnaise une expérience actuellement menée par l'équipe du service des maladies professionnelles en collaboration avec un des services de pneumologie du CHLS et dont l'objectif est d'améliorer la reconnaissance des cancers broncho-pulmonaires au titre des maladies indemnisables.- BLANCHET Catherine. Asthme professionnel et possibilités de maintien dans l'emploi. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 202.
Après un rappel sur l'asthme professionnel et une revue des données de la littérature consacrée au pronostic clinique et au retentissement socioprofessionnel de cette pathologie, nous présentons une étude à partir de 182 cas d'asthmes professionnels où les salariés ont conservé un emploi dans leur entreprise. C'est une éventualité rare puisqu'elle ne concerne que 10 % des sujets, avec pour certains d'entre eux, poursuite de l'exposition à l'agent responsable. Seuls 6 % ont pu conserver le même poste. Les salariés les moins désavantagés sont les sujets de sexe masculin, âgés de 20 à 30 ans, titulaires d'une qualification professionnelle et qui travaillent dans des grandes entreprises. Face à un pronostic professionnel aussi sombre, le maintien à un poste aménagé avec un niveau d'exposition réduit est une alternative à ne pas négliger lorsqu'un changement de poste radical ou une éviction du risque par des mesures d'ordre technique sont impossibles.- BLOT Céline. Etude de la contamination des effets personnels en centrale nucléaire. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 143.
De nouveaux anthropogammamètres corps entier sont en fonction depuis 1998 dans toutes les centrales d'Electricité De France. Ils sont munis de détecteurs à iodure de sodium et ils permettent de rechercher une contamination interne par des radionucléides (émetteurs de rayonnements gamma uniquement) de tous les salariés entrant en zone contrôlée.
Leurs performances technologiques (meilleure sensibilité en un temps plus court) ont permis de détecter un nombre important de contaminations vestimentaires.
Nous avons voulu en étudier l'étiologie, les conséquences et proposer des conduites à tenir.
Pour cela, nous avons d'abord expliqué la radioprotection mise en oeuvre sur les chantiers en centrale nucléaire à travers un exemple illustré.
Ensuite, nous avons étudié les cas de contaminations de onze centrales : les radionucléides retrouvés et les vêtements contaminés.
D'autre part, des mesures protocolées avec différentes sources radioactives par les nouveaux appareils, ont permis d'en établir une cartographie.- CHABERT-DEVANTAY Karyne. Le syndrome d'intolérance acquise aux odeurs chimiques : Les arguments diagnostiques et leur valeur. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 187.
Le syndrome d'intolérance acquise aux odeurs chimiques est une entité méconnue dont l'incidence semble en augmentation. Le nombre de cas en France reste limité d'autant plus que le diagnostic est rendu difficile par le manque de connaissances sur la maladie. Pourtant, les conséquences socioprofessionnelles graves nécessitent que l'on fasse le diagnostic le plus précocement possible.
Une étude critique de la littérature montre que les critères principaux reposent essentiellement sur le récit des patients décrivant leur maladie. Les données cliniques et para cliniques sont accessoires et peu fiables.- CHARBOTEL Barbara. Les accidents de le route liés à l'exercice d'une profession, caractéristiques et prévention. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 148.
L'objectif de ce travail est, d'une part, de mieux connaître les accidents de la route liés au travail (en trajet entre le domicile et le travail ou en mission pour l'employeur) ; d'autre part, d'évaluer l'état actuel des moyens de prévention. Cela afin que la prévention du risque routier puisse être mieux adaptée aux besoins et qu'elle se généralise à un plus grand nombre d'entreprises.
Après une analyse de la bibliographie française et internationale, nous exploitons les données des bulletins d'analyse des accidents corporels de la circulation et nous comparons les accidents de la route en lien avec le travail aux autres accidents de la route (âges, sexes, professions, véhicules, localisations, heures, jours, mois, gravités...). Nous décrivons les moyens de prévention développés dans les entreprises françaises et faisons des propositions concernant les études épidémiologiques à conduire sur le sujet et sur les possibilités de développement de la prévention du risque routier en entreprise.- DEMANGEL Jean-François. Intoxications chez l'homme : spécificités Martiniquaises. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 241.
De part des origines géographiques, socio-économiques et culturelles, on observe aux Antilles et plus particulièrement en Martinique des intoxications domestiques ou professionnelles méconnues ou absentes de Métropole. Depuis plus de trente ans, les intoxications par les dérivés fluorés, avec principalement les tentatives de suicide par ingestion de Rubigine° continuent de faire régulièrement des victimes. D'autres intoxications très fréquentes sont dues aux pesticides. Si leurs causes sont parfois professionnelles, le plus souvent elles restent intentionnelles avec l'observation de trop nombreuses tentatives d'autolyse. Prédominent de façon quasi exclusive deux types de produits phytosanitaires : les organophosphorés et un carbamate d'une toxicité redoutable, qui s'impose seul, l'aldicarbe ou Témik°. Cette étude met aussi en évidence des produits dont l'usage en métropole a disparu. On retrouve un nettoyant caustique qui possède également une toxicité systémique : le Crésyl°. En ophtalmologie, on observe également des cas de brûlures oculaires par projection d'alcali au visage au décours de conflits dans un contexte d'adultère. Les services de pédiatrie observent de trop fréquentes ingestions accidentelles avec des produits tels que certains insecticides contenant de l'acide borique (pièges anti-cafards), le pétrole lampant, les nettoyants et les défrisants. De par sa position géographique au milieu de l'arc des Petites Antilles, on est également confronté en Martinique à des produits fabriqués localement ou importés de la Caraïbe et du continent Américain, qui présentent parfois des problèmes de sécurité. Des efforts de prévention doivent sûrement être poursuivi à l'encontre de ces produits d'usage courant.
- DIMBERTON Alexandre. La sécurité de l'éleveur et le bien-être des bovins pendant la contention : étude de méthodes adaptées au comportement animal. Thèse vétérinaire : Ecole nationale vétérinaire de Lyon, 1999 - n° 92.
De nombreux éleveurs appréhendent la manipulation des bovins, ils savent que leur sécurité n'est pas toujours garantie et ils détestent voir leurs bêtes souffrir.
La première partie de ce travail s'intéresse à la sécurité du manipulateur et au bien-être animal pendant la contention. Puis, grâce aux connaissances pastorales, des solutions concrètes aux problèmes de manipulation sont proposées. Ces méthodes sont justifiées par une argumentation basée sur le comportement des bovins et leur capacité sensorielle. Enfin, une approche plus globale de l'élevage est envisagée à la fin de ce travail.- LAROCHE Thierry. Etude cas-témoins nichée à propos de 16 cas de cancers de vessie dans une cohorte de l'industrie chimique. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 85.
Belle Etoile est un site de l'industrie chimique sur lequel est mené depuis 18 ans un suivi de mortalité d'une cohorte fermée de 3 097 sujets. Une analyse réalisée en 1986 a mis en évidence un excès de risque de cancer de la vessie dans le secteur Nylon de l'usine. Nous avons réalisé une étude cas-témoins nichée dans la cohorte à partir des 16 cas de cancer de vessie identifiés.
Une matrice emplois-expositions spécifique à ce site a été utilisée afin d'analyser les possibles relations entre une pathologie telle que le cancer de la vessie et les produits spécifiques de chaque poste de travail.
Compte tenu du faible nombre de cas identifiés, le manque de puissance de notre étude ne nous a pas permis de conclure de manière formelle sur la responsabilité d'un des produits étudiés. Certaines constatations réalisées sont néanmoins elles-mêmes relatées par la littérature, mais encore discutées.
Cette première utilisation de la matrice emplois-expositions spécifique du site de Belle Etoile, dans le cadre d'une étude cas-témoins nichée, a montré la faisabilité d'une telle approche qui pourra être appliquée à d'autres pathologies dans l'avenir.- TERRU Sandrine. La médecine du travail dans les journaux médicaux. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 1999 - n° 191.
Une étude de la littérature médicale sur la médecine du travail nous a montré que 50 ans après sa naissance les critiques portées restent identiques. Certes le problème des soins qui a donné lieu à de violentes polémiques d'autant plus violentes que des intérêts pécuniaires étaient en jeu, s'est finalement résolu. En revanche, on découvre que la plupart des autres attaques actuelles ne sont en fait que des formes persistantes ou résurgentes. Ainsi le problème de la médecine du travail comme spécialité et spécialité exclusive se trouve-t-il reposer par la pénurie actuelle des médecins du travail. La formation par l'internat qui avait contribué à replacer la discipline parmi les autres spécialités et à donner enfin la formation pratique réclamée depuis l'origine, est menacée.
Les arguments récents avancés contre l'organisation de la médecine du travail l'étaient déjà aussi il y a 50 ans : l'organisation des services médicaux et leur culture commerciale, la dépendance salariale du médecin. L'image de la médecine du travail vue par les utilisateurs s'est certainement améliorée mais reste encore ternie par la méconnaissance du rôles des médecins du travail et par le problème de l'aptitude qui est devenu capital depuis la crise de l'emploi.
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– 2000 –
- LARFOUILLOUX / CHEVRE Isabelle. Approche du problème des dermatoses professionnelles dues aux plantes au travers de quelques illustrations. Thèse de doctorat en pharmacie : Lyon 1, 2000 - n° 26.
L'auteur présente dans ce travail les principales plantes ou familles de plantes, à l'état naturel, au sujet desquelles en Europe des cas de dermatoses professionnelles ont pu être rapportés.
Ces exemples permettent d'illustrer les aspects cliniques et les mécanismes en cause des phytodermatoses ainsi que les principales professions exposées au risque de leur survenue.
D'un point de vue médico-légal, en France, certaines de ces dermatoses peuvent être déclarées, reconnues et indemnisées au titre de maladies professionnelles telles qu'elles sont définies dans le Code de la Sécurité Sociale.- PÉNEZ-CLOUET Fabienne. Etude d'une cohorte de salariés fortement exposés à l'amiante sur un même site professionnel. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2000 - n° 162.
A partir du registre des embauches d'une usine de matériau en amiante-ciment située dans la région Rhône-Alpes, nous avons reconstitué la cohorte des employés. Sur les 459 personnes répertoriées, 48 ayant travaillé moins d'un mois n'ont pas été prises en compte, 16 sont perdues de vue, 82 sont décédées. Les principales données concernant mortalité et morbidité sont les suivantes :
- Le taux de mortalité globale est comparable à celui de la population générale.
- L'incidence du cancer broncho-pulmonaire n'est pas augmentée.
- L'incidence du mésothéliome est de 141/100 000 personnes-années, soit plus de 40 fois le chiffre attendu.
- Plus du 1/3 des sujets vivants retrouvés sont porteurs de lésions pleurales bénignes significativement associées à une augmentation des symptômes cliniques.
- Si un nombre important de sujets déclarent bénéficier d'une surveillance radiologique, une infime minorité se voit appliquer les modalités du suivi post professionnel.
– 2001 –
- BERJOLET de LARQUIER Anne. Amiante : les risques professionnels des salariés de la section 3. Etude d'expositions anciennes et état des lieux de la prévention en Rhône-Alpes. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 237.
Depuis le décret n° 96-98 du 7 février 1996, l'exposition professionnelle des travailleurs à l'amiante fait l'objet d'une réglementation stricte. Ce décret place les travailleurs effectuant des " activités et interventions dont la finalité n'est pas de traiter l'amiante mais qui sont susceptibles de provoquer l'émission de fibres d'amiante " dans la section 3. Après le rappel des généralités sur l'amiante, ses utilisations, ses dangers pour la santé, nous avons défini la section 3 pour mieux identifier qui étaient les travailleurs en question. Notre étude des déclarations de maladies professionnelles reçues à l'Inspection Régionale Médicale du Travail de Rhône-Alpes de 1997 à 1999 a montré que la section 3 y est particulièrement représentée. Un sondage réalisé auprès de médecins du travail " correspondants amiante " de la région, concernant leur expérience en matière de prévention contre le risque amiante en section 3 rend compte des difficultés rencontrées par ceux-ci.- BUBNIC Anita. Le harcèlement moral au travail. Étude d'un harcèlement de gestion. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 193.
Le harcèlement existe bien au sein du monde du travail et il apparaît que des études complémentaires soient nécessaires pour en préciser l'étendue ainsi que pour mieux appréhender les circonstances favorisant le phénomène. Nous avons pu constater à la lecture de la littérature les secteurs d'activité variés où peut se produire le harcèlement, la multitude des situations rendant n'importe quel individu au travail une possible cible, les techniques systématiquement employées dans le but d'isoler, de déstabiliser puis d'affaiblir voire de détruire psychologiquement un individu. De même, les répercussions professionnelles et sociales sont souvent lourdes. La gravité de ces répercussions est liée à ce que lors d'un processus de harcèlement moral, le rôle habituel du travail en tant que promoteur de la santé par l'accomplissement de soi et la contribution à une réalisation sociale ne peut plus se jouer et que cela entraîne une forte blessure identitaire. Notre observation a permis de relater un cas de harcèlement moral jusqu'alors peu décrit, puisqu'il s'agit d'un harcèlement moral de gestion appliqué à un collectif. Le harcèlement de gestion se caractérise par des techniques visant en premier lieu à atteindre l'individu dans son métier. Les éléments marquants de cette observation sont, au-delà de l'apparition de manifestations somatiques et psychiques classiquement décrites dans le harcèlement moral, la place primordiale du témoignage pour chacun des salariés. Le désir de témoigner est lié à la volonté de reconnaissance de l'agression subie et au souhait que d'autres ne soient pas victimes. Aussi, le harcèlement de gestion se distingue des autres formes de harcèlement par une plus longue phase de lutte avant que ne survienne la maladie et par l'absence du sentiment de honte d'avoir vécu une relation de victime.- COUMERT Amaury. Allergie dite au ver à soie : Analyse clinique, physiopathologique et perspective prophylactique. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 243.
Les premières constatations d'allergie dite au ver à soie remontent à plus de trois siècles et, avec la quasi-disparition des magnaneries françaises, le tableau clinique rencontré, lors de cette allergie, peut être méconnu. Toutes les observations d'allergie au Bombyx mori rapportent des manifestations cliniques de rhinite et d'asthme. Elles montrent que jusqu'à 48 % des travailleurs de la soie peuvent être atteints de crise d'asthme en fonction du poste qu'ils occupent. Le mécanisme allergique mis en cause dans la survenue de ces manifestations est une réaction immédiate IgE dépendante. Notre étude confirme ces données, avec la survenue d'une rhinite simple puis d'un asthme allergique, parfois sévère, et souligne le rôle majeur joué par la séricine dans cette allergie. Toutefois, d'autres allergènes, ainsi que des réactions allergiques non spécifiques, sont, sans équivoque, impliqués dans les mécanismes physiopathologiques. Ainsi, le ver lui-même, le corps de papillon, les déjections, et dans de rares cas le fil de soie constitué d'un polymère de complexe protéique fibroïne-P25 peuvent induire des manifestations allergiques. Ces autres allergènes semblent, cependant, jouer un rôle secondaire dans la gravité des tableaux cliniques observés. Devant un tableau clinique dont la relation avec le Bombyx mori peut être faite, et, dont l'évolution est potentiellement péjorative, une reconnaissance en maladie professionnelle nous semblerait totalement justifiée. De même, une politique de santé préventive avec mise au point de mesures prophylactiques primaires et secondaires mériterait d'être réfléchie.- KLING Laurence. Consultation spécialisée de travail sur écran : Analyse de 85 fiches de synthèse médico-professionnelles. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 137.
Prix ESSILOR de médecine du travail 2002.
L'activité principale (10 %) de la consultation d'ophtalmologie dans le service de maladies professionnelles du Centre Hospitalier Lyon Sud est constituée par l'examen de sujets travaillant sur écran. Chaque consultation donne lieu à la rédaction d'une fiche comportant des renseignements professionnels et médicaux. Après avoir étudié le fonctionnement de la consultation, nous exposons une analyse statistique de 85 fiches de synthèse pour chercher d'éventuelles relations entre les différents éléments d'installation représentent 38 % des cas. 91 % des patients présentent des signes fonctionnels d'asthénopie dont 100 % après l'âge de 45 ans. 91 % d'entre eux ont aussi des défauts visuels. 2/3 présentent des anomalies des phories. Les éléments les plus significatifs sont durée de travail, anomalies des phories mais surtout l'âge dont le poids statistique est prédominant en analyse multivariée. Dans l'avenir, il y a un risque d'émergence de problèmes nouveaux liés à la chirurgie réfractive.- LAMBERT-CHHUM Rachel. Exposition toxique professionnelle pendant la grossesse : expérience du Centre antipoison de Lyon (1995-2000) et revue de la littérature. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 152.
Les expositions chimiques professionnelles chez la femme enceinte sont relativement fréquentes. Les données permettant une évaluation du risque sont limitées.
Au cours de ce travail, cent grossesses ayant subi une exposition chimique professionnelle ont été suivies jusqu'à leur terme. Aucune augmentation du risque malformatif ou de fausses couches par rapport à la population générale n'a été mise en évidence.
Bien que les données toxicologiques soient peu nombreuses, ce travail montre qu'il est possible de faire une évaluation réaliste du risque et de prendre en charge ces grossesses exposées.- PLASSE Fabienne. Les risques professionnels en laboratoire de microbiologie. Étude de l'éclairage du laboratoire de microbiologie de l'hôpital Édouard Herriot. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 207.
Les risques professionnels des laboratoires de microbiologie sont multiples ce qui justifie l'intervention du médecin du travail. Les risques biologiques et chimiques sont les plus préoccupants : les premiers via les accidents d'exposition au sang et les aérosols produits lors des manipulations des prélèvements à analyser. Les seconds résultent d'une multi-exposition à des produits aux propriétés cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction connues ou suspectées. Nous avons étudié plus particulièrement l'éclairage dans le laboratoire de microbiologie de l'hôpital ÉDOUARD HERRIOT. Ce type d'activité nécessite une performance visuelle maximale qui dépend de l'individu et des conditions d'éclairement du poste de travail. La définition d'un éclairage adapté à l'activité de microbiologie doit respecter plusieurs paramètres : - l'exigence visuelle du travail - le confort visuel - la sécurité. Les mesures ont montré un niveau d'éclairement inférieur aux recommandations des normes ce qui expliquent les plaintes visuelles rencontrées. Des propositions ont été faites pour l'aménagement du laboratoire actuel et certaines se sont intégrées dans le projet d'un futur laboratoire.- PRUNARET-BOQUILLON Bérengère. Plan de prévention de la légionellose en milieu industriel. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 43.
La légionellose est favorisée par les technologies utilisées dans l'industrie. Legionella pneumophila est l'agent infectieux le plus fréquemment retrouvé dans cette pathologie. Elle atteint des sujets immunodéprimés ou ayant d'autres facteurs de risque (âge : 50 ans, sexe masculin, tabagisme, alcoolisme, une chirurgie récente ou une maladie sous-jacente). Dans notre travail, la réalisation du plan de prévention de la légionellose en milieu industriel est limitée par certaines incertitudes sur l'écologie des Legionella (les marqueurs de la pathogénicité, la relation dose-effet et dose-réponse, le degré d'exposition). Legionella pneumophila prolifère en industrie à cause de la formation du biofilm, de la présence d'une température comprise entre 25°C et 40°C, de la multiplication des Legionella intra-amibiennes et de l'existence de "bras morts". Il convient donc d'éviter toute eau stagnante, de maintenir des températures supérieures à 50°C, de réaliser des opérations de nettoyage, de remplacer les éléments usés et d'utiliser les chocs thermique et chloré. Nous ne disposons pas pour l'instant d'études épidémiologiques sur la proportion de légionelloses industrielles.- RAVETIER-SORGUES Sophie. Évaluation de l'exposition aux gaz anesthésiques des infirmiers anesthésistes d'un grand centre hospitalier (étude épidémiologique, métrologie d'ambiance et individuelle et recommandations sur les locaux et les pratiques). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 64.
Prix de Thèse d'exercice de médecine du travail INRS 2002.
Ce travail aborde le problème de la pollution des blocs opératoires par les gaz anesthésiques. Après une synthèse bibliographique sur la toxicité professionnelle des gaz anesthésiques et un rappel du cadre législatif, nous avons réalisé une étude épidémiologique couplée à une campagne métrologique.
L'étude exposés - non exposés a révélé la prévalence statistiquement significative de céphalées et de ralentissement psychomoteur dans la population des infirmiers anesthésistes d'un grand centre hospitalier, par rapport à une population témoin non exposée, appariée selon des critères d'âge, de sexe et d'horaires de travail.
Les mesurages d'ambiance et individuels par spectrophotométrie infrarouge et dosimétrie active ont confirmé l'exposition professionnelle avec des taux supérieurs aux seuils recommandés français, et ont permis de mettre en évidence des facteurs de pollution.
Les résultats de cette étude ont été présentés au Comité d'Hygiène, de Sécurité des Conditions de Travail de l'établissement, et un plan d'action visant à limiter l'exposition du personnel soignant travaillant dans les blocs opératoires a été proposé.- SAUZET-VITRY Sylvie. Pathologies pulmonaires nodulaires et infiltratives chroniques et activité professionnelle de nettoyage. Rôle des poudres à récurer. A propos de quatre cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2001 - n° 224.
L'objectif de ce travail était de s'interroger sur le rôle de la poudre à récurer sur le développement de pathologies infiltratives pulmonaires chroniques lorsqu'elle était utilisée de façon intensive dans le cadre d'une activité professionnelle de nettoyage. Nous avons réfléchi sur le cas de quatre patients ayant connu une telle exposition avant 1996. L'analyse de leur biopsie pulmonaire en microscopie optique à la lumière polarisée a mis en évidence des particules biréfringentes. C'est l'étude minéralogique en microanalyse, réalisée pour trois d'entre eux, qui a permis de conclure qu'il s'agissait de particules de silice ou de silicates. Enfin nous avons envisagé de proposer deux de nos observations au Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP) afin que ces patients puissent être indemnisés au titre des maladies professionnelles.
– 2002 –
- JEANNERET Christelle. Internet pour le médecin du travail : sélection et évaluation de sites. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2002 - n° 219.
Internet est d'actualité, et le nombre de sites le constituant ne cesse d'augmenter. Cet outil de documentation semble répondre aux attentes du médecin du travail pour ses recherches documentaires. Seulement, ce média peut véhiculer des informations dont l'exactitude n'est pas toujours garantie. Nous avons dressé l'état de la toile utile au médecin du travail en sélectionnant les sites profitables à sa pratique quotidienne. La qualité des informations de santé a été analysée grâce à une grille que nous avons conçue. Cette grille comportait six thèmes principaux divisés en 28 critères pour un score maximal de 189. L'évaluation était suivie d'une description. Notre travail a permis d'explorer environ 300 sites. 97 ont été sélectionnés, évalués, décrits, commentés et notés. Au travers de cette sélection, Internet s'avère être un outil utile au médecin du travail tant pour l'actualisation de ses connaissances, ses recherches en toxicologie comme en législation ainsi que pour la création d'une communauté virtuelle. Ce travail permet de faciliter les recherches du médecin du travail sur Internet grâce au répertoire de sites classés dont la crédibilité et l'utilité ont été contrôlés.- KISRANE Souade. Aide médicale urgente dans la Drôme. Gestion des appels d'urgence en milieu du travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2002 - n° 54.
La sécurité et l'organisation des secours dans l'entreprise sont conduites par le médecin du travail, sous la responsabilité de l'employeur. Majoritaires, les entreprises de petite taille ne possèdent pas de secouristes du travail, ni d'organisation médicale sur place. Ainsi, les soins aux victimes d'accident du travail sont confiés aux structures extérieures. Un certain nombre est pris en charge sur les lieux du travail par les sapeurs pompiers ou les moyens du SAMU. L'étude concerne les 852 fiches de régulation du SAMU 26 relatives aux accidents du travail en 1998. Elle analyse, d'une part, à partir du numéro d'urgence composé (le 18 ou le 15), les moyens mis en œuvre dans la prise en charge de ces accidentés, selon leur pathologie, leur gravité et leur destination. Elle étudie d'autre part, les problèmes liés aux décès sur les lieux du travail. L'étude révèle principalement qu'une collaboration entre les médecins du SAMU et du travail est nécessaire afin de former les salariés aux systèmes d'alerte et d'adapter au mieux les moyens de secours.- PIERRON Jérôme. Évaluation des nuisances sonores en salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2002 - n° 226.
Le but de cette étude est de mesurer le niveau sonore objectif en salle de réveil grâce à un sonomètre et d'en identifier les origines. Les mesures ont été réalisées sur 26 patients. Un interrogatoire mené auprès de ces patients est ensuite réalisé, tout d'abord non dirigé, consistant seulement à répondre à la question : " Qu'est ce qui vous a gêné pendant votre séjour en salle de réveil ? " ; puis dans un deuxième temps dirigé, en prenant une série d'items prédéfinis (bruit, douleur, nausées, froid...). Le niveau sonore global est largement au-dessus des niveaux sonores acceptables à l'hôpital. Seulement 0,2 % des mesures se trouvent dans les limites légales. L'étude des pics sonores > 65 dB(A) et leur mise en relation avec l'événement sonore causal montre que ce sont les bruits humains qui sont la première cause en fréquence de nuisances sonores (35 %, dont conversations : 29 %) puis les activités de soins (33 %) et les alarmes des appareils de surveillance (24 %). Les plaintes des patients à l'interrogatoire sont : la douleur, les sondes, le froid, le masque à 02 et en 5ème position : le bruit. De plus, on ne retrouve aucune corrélation entre niveau sonore mesuré objectif et plaintes des patients.- SAULEAU Érik-André. Évaluation de l'exposition professionnelle pour l'épidémiologie prospective : propositions de stratégies de mesures. Thèse de doctorat : Lyon 1, 2002 - n° 117.
Dans le cadre de l'épidémiologie professionnelle prospective, notre objectif est de proposer une stratégie optimisée de répartition d'un nombre prédéterminé de mesurages de l'exposition entre différents groupes d'exposition homogènes, caractérisant différentes tâches. Notre méthode a consisté, sur la base de données réelles à simuler l'évolution historique de plusieurs populations industrielles, les différents postes de travail et les tâches exécutées en leur sein, lesquelles sont considérées comme des groupes d'exposition homogène. A partir de ces données l'exposition journalière est simulée pour chaque sujet. Les différentes stratégies de mesurage consistant en un nombre annuel de mesurages pour chacune des tâches ont été simulées de même que l'état de santé à un moment t sous l'hypothèse d'un effet linéaire de l'exposition cumulée. Les critères de comparaison des stratégies consistaient en erreurs quadratiques moyennes sur les estimations de l'exposition cumulée et sur les pentes doses-réponses estimées lors d'une étude transversale à l'instant t.
La stratégie qui a été retenue comme optimale consiste à répartir annuellement les mesurages proportionnellement à l'estimation de l'erreur-type de l'exposition moyenne dans chaque groupe d'exposition. Cette erreur-type est estimée en fonction de l'effectif, des résultats des mesurages passés, des durées d'exposition ainsi que d'une idée a priori sur les écart-types géométriques des mesurages dans des groupes d'exposition homogènes.
Cette stratégie est applicable en hygiène industrielle, son optimalité demande cependant à être validée dans d'autres circonstances, notamment si l'effet de l'exposition n'est pas cumulatif.- TRAN BA LOC PARENT Marie. Histoire naturelle d'un syndrome d'intolérance acquise aux odeurs chimiques : à propos de l'éther diéthylique dans un service hospitalier. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2002 - n° 253.
Nous avons mené une enquête dans un Service d'explorations neurologiques exposé à l'éther contenu dans le Collodion. Après une étude toxicologique (prélèvements d'atmosphère) et clinique (questionnaires), nous avons prouvé que l'éther, dans ces conditions, ne présente pas de risque pour la santé. Malgré cela ,les plaintes sont réelles et nous avons montré, grâce à des entretiens, que pour certaines personnes les symptômes s'intègrent dans un syndrome d'intolérance acquise aux odeurs chimiques. Nous avons mis en évidence le rôle de l'organisation du travail et de la souffrance qu'elle peut engendrer dans la genèse de ce syndrome.– 2003 –
- DIMITRIEF Maria. La sarcoïdose : rôle étiopathogénique de l'empoussièrement minéral. Etude rétrospective de 41 cas observés au Centre Hospitalier Saint Joseph et Saint Luc de 1994 à 2003. Discussion. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2003 - n° 156.
Ce travail s'est attaché à étudier le rôle étiopathogénique de l'empoussièrement minéral dans la pathologie de la sarcoïdose. Pour cela nous avons étudié 41 cas de sarcoïdose prouvée histologiquement, suivis au Centre Hospitalier Saint Joseph et Saint Luc de 1994 à 2003. Nous avons repris toutes les anamnèses et nous avons soumis les patients à un questionnaire environnemental approfondi. Nous avons fait la synthèse des expositions possibles et notre discussion a porté sur une analyse comparative entre silicose et sarcoïdose.- FRITSCH Emmanuel. Le retour à l'emploi des épileptiques opérés. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2003 - n° 149.
L'étude du devenir professionnel et l'évolution de la qualité de vie de sujets épileptiques après le traitement chirurgical de leur épilepsie partielle pharmacorésistante a concerné 64 patients. Elle confirme d'une part, la supériorité du traitement chirurgical sur le traitement médical pour cette forme d'épilepsie, et d'autre part, le lien net entre la réussite chirurgicale complète et l'amélioration de la qualité de vie. Cependant, cette étude comme la plupart des études sur le sujet ne constate ni amélioration, ni dégradation de la situation professionnelle après l'opération. L'insertion professionnelle, semble par conséquent, dépendre plus de facteurs pré-chirurgicaux que du résultat opératoire proprement dit. Cette donnée singulière s'explique par le fait que notre population est âgée au moment de l'opération et supporte la maladie depuis en moyenne plus de 20 ans. Ainsi, tout doit être mis en œuvre le plus tôt possible pour repérer et orienter les patients souffrant d'épilepsie partielle vers le traitement chirurgical, seul capable, à ce jour, d'apporter la guérison.- LADREYT Jean-Thomas. Proposition d'un support d'aide à la décision de reconnaissance des maladies professionnelles du tableau 57 (troubles musculosquelettiques). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2003 - n° 117.
Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont devenus ces dernières années la principale des maladies professionnelles en France (tableau n° 57) et un enjeu de santé publique. Le système de réparation des maladies professionnelles, basé sur la notion de présomption d'origine, est de part sa nature mal adapté à ces pathologies multifactorielles, et la rédaction actuelle du tableau 57 rend possible des divergences d'appréciation dans le processus de reconnaissance, du fait de l'imprécision de sa liste limitative et de la subjectivité des termes utilisés. Devant ce constat, le but de notre travail était de proposer, à partir d'une analyse bibliographique, un support d'aide à la décision de reconnaissance des maladies du tableau 57. Après quelques rappels sur les définitions, la physiopathologie et l'épidémiologie des TMS, ainsi que sur le système de réparation des maladies professionnelles en France, nous avons, à partir de la littérature récente, recensé les facteurs de risque de TMS les plus pertinents, et situé leur importance respective selon le type de pathologie. Puis nous avons analysé les différentes méthodes d'évaluation des facteurs de risque biomécaniques de TMS. A partir de ces éléments, nous avons proposé un support d'aide au diagnostic d'imputabilité professionnelle : il utilise une représentation synthétique tridimensionnelle en cube, différente selon le type de pathologie, permettant la confrontation des différentes contraintes périarticulaires. Cet outil permet ainsi de vérifier la conformité du poste de travail aux exigences du tableau.- LOUDENOT Valérie. Syndromes parkinsoniens d'origine professionnelle. A propos d'une reconnaissance de Maladie Professionnelle. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2003 - n° 143.
La maladie de Parkinson idiopathique est d'étiologie inconnue ; les connaissances actuelles évoquent l'hypothèse d'une origine multifactorielle impliquant des facteurs génétiques et environnementaux. Elle doit être différenciée des syndromes parkinsoniens secondaires, de cause toxique, par exemple. L'intoxication chronique au manganèse ou Parkinson manganique est une des causes toxiques bien connue, reconnue en maladie professionnelle (MP n°39 du régime général) depuis 1958, mais rare de nos jours. Nous décrivons le cas d'un syndrome parkinsonien atypique, sévère chez un jeune ouvrier usinant un acier enrichi en manganèse, reconnu en MP en avril 2002 par le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles en Bourgogne. Le diagnostic de Parkinson manganique est discuté, après étude des particularités anatomopathologiques, cliniques, radiologiques et thérapeutiques de ce syndrome. Les autres causes de syndromes parkinsoniens d'origine professionnelle sont ensuite rapportées.- MIANNAY Alice. Le rôle du médecin du travail dans le maintien dans l'emploi - Une étude dans la région Rhône-Alpes. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2003 - n° 135.
Pour identifier la politique de maintien dans l'emploi en région Rhône-Alpes et pour proposer des améliorations centrées sur l’attente des médecins du travail de la région, nous avons interrogé des médecins du travail de la région et leur avons demandé de décrire deux cas : un cas de maintien réussi et un cas d’échec de maintien. Nous avons par ailleurs tenu compte des travaux réalisés actuellement par un bureau d'études, STRAVIA mandaté par la direction du travail et l'AGEFIPH. Les difficultés rencontrées par les médecins tenaient surtout de la plus ou moins bonne disposition de l'employeur vis à vis du salarié présentant une perte de capacité et des caractéristiques de l'entreprise, puis venaient un faible ou trop fort niveau de formation, le fait que ce soit un étranger, que le salarié atteigne la limite d'âge de 55 ans, que sa pathologie soit incompatible avec un travail manuel ou trop évolutive, qu'il présente une dépression réactionnelle. Le rôle du médecin du travail est primordial dans le maintien par la délivrance par écrit de l'avis d'aptitude et par les actions multiples liée à son rôle de conseiller auprès de l'employeur et du salarié. Pour améliorer la prise en charge du maintien, il souhaite s'appuyer sur un réseau d’acteurs réactifs et trouver une réponse adaptée aux difficultés actuelles rencontrées inhérentes au mode de fonctionnement des services de santé au travail. Une revue exhaustive des dispositifs de maintien existants se trouve en préambule.- REVOL Audrey (BEYSSARD). Un syndrome de harcèlement moral existe-t-il ? Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2003 - n° 97.
L'expérience de la consultation du service des maladies professionnelles des hôpitaux de Lyon faite par un psychiatre, et une enquête épidémiologique sur le devenir des patients nous permettent d'affirmer qu'il existe un syndrome spécifique de harcèlement moral au travail. Son pronostic professionnel immédiat est très péjoratif, mais en revanche, chez les sujets de moins de cinquante ans, la réinsertion est le plus souvent possible.– 2004 –
- AARON (DIDON-PICHOT) Bérengère. La place de la réinsertion professionnelle dans le soin des patients toxicomanes traités par méthadone. À partir partir d'une étude de 45 cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2004 - n° 234.
Ce travail pose la problématique de la fonction psychologique du travail pour les toxicomanes. Dans la première partie, on décrit les différents traits des états limites, personnalité massivement représentée par les toxicomanes, on retrace ensuite les grandes lignes de l'histoire de l'organisation des soins aux toxicomanes en France avec notamment les circonstances d'autorisation de la substitution et son développement dès 1994. Dans la seconde partie, on a repris les différentes approches de psychologie du travail : psychodynamique, psychologie cognitive et psychologie sociale du travail. Grâce à ces théories on montre les fonctions complémentaires du travail pour les toxicomanes en plus des soins spécialisés et compte tenu de l'évolution actuelle de l'organisation du travail. Enfin, la dernière partie du travail présente les résultats d'un bilan socioprofessionnel d'une cohorte de 45 patients traités par la méthadone et suivis au CSST de l'hôpital E. Herriot à Lyon en juin 2004.- BURLATON Guillaume. Les brûlures en intervention chez les sapeurs-pompiers de Paris : Etude rétrospective (1998-2002). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2004 - n° 96.
En France, comme dans presque tous les pays, nul ne sait avec précision combien de sapeurs-pompiers (SP) se brûlent chaque année au cours des interventions. A partir d'une étude rétrospective, effectuée au niveau de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2002, les caractéristiques de 121 sujets consécutifs brûlés en intervention sont rapportées et les causes sont envisagées. Au terme de cette étude il convient de retenir que si les incendies ne représentent que 4,4 % du total des interventions de la BSPP, ils sont responsables de 10 % des blessures contractées en opération. L'incidence des brûlés en intervention est de 3,5 victimes par an pour 1000 SP et l'incidence des accidents par brûlures est de 12,5 accidents par an pour 10 000 incendies. En moyenne, il existe 3,7 localisations de brûlure par victime et, si les brûlures de la partie supérieure du corps sont 2,5 fois plus fréquentes que les brûlures de la partie inférieure, il n'existe pas de différence significative entre le nombre de brûlures de l'hémicorps droit et celui de l'hémicorps gauche : 37 % des sujets présentent une brûlure de la face, 29 % présentent une brûlure au niveau du cou, 48 % présentent des brûlures au niveau des parties couvertes par la veste de protection contre le feu, 29 % présentent des brûlures au niveau des membres inférieurs et 20 % présentent des brûlures au niveau des mains. Les décès au cours des interventions pour incendie, au nombre de 5 au cours d'un même accident sur la période d'étude, ne sont pas consécutifs aux seules brûlures mais également et surtout aux conditions de développement des feux (roll-over, flash-over, backdraft) et à leurs conséquences sur l'environnement (effondrement de murs, plafonds ou planchers).
Parmi les causes de brûlures il faut souligner les carences de l'équipement de protection individuelle, la diminution de la pratique professionnelle de lutte contre l'incendie au profit du secours aux victimes et le rôle possible d'une baisse de vigilance induite par le travail continu, le stress et le manque de sommeil. La réinsertion socio-professionnelle du sapeur-pompier brûlé s'inscrit dans le cadre d'une prise en charge globale multidisciplinaire et s'intègre dans un réseau de soins spécifiquement mis en place.- GIRTANNER épouse BRUNEL Laurence. Aide à la décision pour la reconnaissance des maladies professionnelles du tableau 57. Proposition d'une grille médicale et technique. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2004 - n° 73.
Source d'imprécision au niveau de la liste limitative et de subjectivité quant aux termes utilisés, le tableau 57 peut engendrer des inégalités de traitement selon les régions et les instances décisionnelles. Le problème est d'autant plus préoccupant que les troubles musculosquelettiques sont en constante augmentation et représentent en 2003 la première des maladies professionnelles. Ainsi le but de ce travail est de construire puis de valider une grille médicale et technique d'aide à la décision pour la reconnaissance des pathologies du tableau 57 qui pourraient ensuite être diffusées dans l'ensemble des CCPP afin de réduire les disparités d'appréciation d'une région à l'autre. Après quelques rappels sur la définition et sur l'épidémiologie des TMS, les auteurs rapportent les différentes étapes d'élaboration de leur outil, de la conception à la validation avec les observations de l'expérience lyonnaise. La grille médicale précise les critères diagnostiques exigibles. La grille technique, fondée sur l'évaluation de quatre facteurs cardinaux modulés par des facteurs adjuvants, permet de déterminer la nocivité du poste de travail conformément aux exigences du tableau 57.- MAGNIEN Arnaud. La pathologie professionnelle du percussionniste. Revue bibliographique et étude sur la survenue de troubles musculo-squelettiques. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2004 - n° 220.
La première partie aborde les pathologies fréquemment rencontrées dans la pratique professionnelle de la percussion, en tentant d'exposer une attitude pratique cohérente ainsi que les moyens de prévention à mettre en œuvre. La deuxième partie consiste en une étude sur la survenue de troubles musculo-squelettiques chez ces professionnels. La lombalgie se révèle fréquente, accompagnées de ses facteurs favorisants.- PHILIPPON Claire. Syndrome d'épuisement professionnel (burn-out) : étude descriptive et recherche de facteurs associés chez 189 médecins généralistes rhône-alpins. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2004 - n° 147.
Une étude descriptive et analytique du syndrome d'épuisement professionnel (burn- out) auprès de médecins généralistes rhône-alpins a été réalisée en juin 2003 à l'aide du Maslach Burn-out Inventory.
Parmi les médecins répondants, un quart présentent un épuisement émotionnel élevé, presque un quart entretiennent des attitudes négatives envers leurs patients et un tiers présentent une baisse d'accomplissement personnel importante. Il n'y a pas de différence entre les médecins maîtres de stage et ceux qui ne le sont pas. Seule l'analyse uni variée retrouve des variables significativement associées. Il s'agit de facteurs d'ordre démographique et organisationnel. Ainsi, il semble que s'il est possible de diminuer cet épuisement en améliorant l'organisation et la quantité de la charge de travail, c'est l'amélioration du contenu qualitatif de celle-ci qui doit être privilégiée (augmentation des échanges constructifs confraternels, groupes de pairs, amélioration de la relation médecin patients, groupes Balint, formations).- SULMON (MERIAUX) Claire. Tunnelier et accidents de décompression. A propos de 33 observations chez les tubistes du chantier du tunnel de Caluire (Rhône). Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2004 - n° 210.
Parmi les tubistes travaillant à la construction du boulevard périphérique nord de Lyon, en l'occurrence lors du chantier de creusement du tube nord du tunnel de Caluire entre octobre 1995 et octobre 1996, 25 intervenants ont été victimes de 33 accidents de décompression. En effet, la géologie complexe du sous-sol a nécessité de nombreuses interventions hyperbares dans la chambre d'attaque du tunnelier afin de procéder à des réparations rendues nécessaires par l'usure de la roue de coupe. Ce constat a amené à rechercher des facteurs de risques favorisants ces accidents bullaires lors des travaux en air comprimé. Il semble que les pressions d'interventions élevées, la durée, la répétition des travaux hyperbares, le non-respect de certaines consignes de sécurité dans les suites des interventions et surtout la sollicitation importante et répétitive de certaines articulations ont été responsables de ce nombre élevé d'accidents. Nous n'avons pas mis en évidence de facteurs de risques individuels. Les tables de décompression à l'air n'ont probablement pas été adaptées à ces travaux physiquement lourds en atmosphère hyperbare.
– 2005 –
- BERGMAN Cyril. Les travaux sur cordes, un métier à part dans le BTP. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2005 - n° 1.
Activité récente du BTP, les travaux sur cordes désignent l'utilisation de techniques empruntées à l'alpinisme et à la spéléologie pour atteindre et se maintenir au poste de travail.
Ce métier semble dangereux au premier abord, et en l'absence de données statistiques permettant une évaluation, nous avons étudié la législation, les techniques de cordes et les équipements de protection individuelle, la formation, les conditions de travail et la pénibilité du travail. Cette étude permet de scindées les travaux sur cordes en deux sous-groupes que sont la pratique des travaux sur cordes en bâtiment ou en travaux publics. En travaux publics, le travail sur cordes semble plus pénible, selon les mesures de cardiofréquencemétrie et les observations effectuées, et plus dangereux, notamment du fait de la non-utilisation fréquente de la seconde corde, dite corde de sécurité, ou du travail isolé. Le nombre d'accidents faisant suite à une erreur technique lors du maniement des cordes plaide en faveur d'une formation initiale obligatoire. Par ailleurs, l'utilisation d'un code ROME pour ce métier permettrait de réaliser une étude statistique permettant de comparer l'accidentologie de cette activité à celle des autres activités du BTP. Au total, il est important de renforcer l'application de la législation, a fin de limiter le nombre d'accidents.- ESTRABAUD Carole. L'évaluation du risque chimique dans les PME-PMI : à propos d'une entreprise de peinture. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2005 - n° 166.
L'évaluation du risque chimique est une obligation légale de l'employeur. Nous avons étudié et comparé cinq méthodes simples d'évaluation du risque chimique, qui n'utilisent pas de métrologie, puis fait une évaluation dans une entreprise de peinture avec un logiciel qui applique la méthode HRP de l'INRS. Nous avons constaté des difficultés pratiques : l'inventaire, le recueil des fiches de données de sécurité, la constitution des groupes homogènes d'exposition sont des étapes laborieuses. Nous trouvons que l'intérêt de ce travail ne se résume pas à la satisfaction d'une obligation réglementaire : nous avons fait le bilan complet des préparations dangereuses utilisées, mis en évidence un risque sous-estimé, proposé de substitution de produits et préparé des fiches simplifiées pour les salariés. Le risque chimique global dans l'entreprise est faible ; cette appréciation repose sur les résultats d'une démarche cohérente et validée. Le logiciel utilisé s'est révélé un outil adapté.- LARAQUI HOSSINI Chakib El Houssine. La médecine du travail au Maroc à la croisée des chemins et son évolution vers la santé des travailleurs ou Du droit de la santé des travailleurs au droit de la santé des travailleurs marocains : contraintes et perspectives. Thèse de Doctorat de l'université Lyon 3 - Jean Moulin, Ecole doctorale de droit.
Avec l'appui des collectivités locales, d'organismes spécialisés divers et des organisations internationales (coopérations sanitaires internationales), l'Etat (ministères de la santé et de l'emploi) joue le rôle principal dans la définition et la direction de la politique de santé au travail. Les services de santé au travail font l'objet d'un encadrement législatif et réglementaire et d'un contrôle notamment par l'inspection du travail. Cependant, s'il est un domaine en matière de législation où il existe un grand hiatus entre la prolifération des textes et recommandations et la réalité sur le terrain, c'est bien dans le secteur de la santé au travail dans les pays en voie de développement. Cette thèse se propose d'analyser cette problématique aussi bien dans ses aspects institutionnels, organisationneis et fonctionnels que réglementaires et humains. Le rapport entre les salariés et les services médicaux du travail s'appuie sur les principes juridiques relevant d'une relation contractuelle dont la portée apparaît dans le régime de la réparation des dommages causés aux salariés. Cette dernière relève, hormis quelques cas réglés par la loi, du principe de la responsabilité fondé sur la faute. Les principes généraux du droit de la délivrance des soins reposent sur deux règles fondamentales : la liberté (consentement et libre choix du patient) et la dignité (information du travailleur, indisponibilité de la personne et secret professionnel du personnel de santé). Ainsi, le droit de la santé des travailleurs peut être considéré comme l'ensemble des règles applicables aux activités dont l'objet est de restaurer la santé humaine, de la protéger et d'en prévenir les dégradations (92). Plusieurs recommandations et conventions internationales, lois nationales e: jurisprudences caractérisent et délimitent le droit de la santé. L'un de ses principaux caractères est d'emprunter tantôt au droit privé tantôt au droit public. La politique de santé des travailleurs devrait s'imposer en tant qu'une politique économique et sociale indispensable et complémentaire à la politique nationale de santé publique et de santé environnementale.- NOURRY Delphine. Les maladies professionnelles reconnues au sein du personnel des Hospices Civils de Lyon : étude rétrospective de 1967 à 2004. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2005 - n° 194.
Une étude rétrospective évaluant l'évolution des pathologies professionnelles reconnues au sein du personnel non médical des Hospices Civils de Lyon (H.C.L.) de 1967 à 2004 a été réalisée. Les résultats ont ensuite été comparés aux données retrouvées dans la littérature. Mille cent dix-sept cas de maladies professionnelles ont été reconnus. Les infirmières et les aides-soignantes sont les personnels les plus touchés (ce qui est proportionnel à leur représentativité dans l'effectif total). Les pathologies infectieuses prédominent (63,1 % des cas) avec surtout des hépatites virales. Les autres pathologies infectieuses sont par ordre décroissant la gale, la tuberculose et les kératoconjonctivites infectieuses. Les pathologies allergiques, deuxième groupe de maladies, sont essentiellement dues au latex. Ces dernières années, les problèmes allergiques ont diminué contrairement aux affections ostéo-articulaires. Les affections périarticulaires (10,2 % des pathologies) touchent surtout les ouvriers et les affections lombaires avec hernie discale (4,4 % des pathologies) les aides-soignantes. Notre étude a montré que des moyens de prévention efficace ont abouti à la diminution de certaines pathologies (vaccination contre l'hépatite B ; introduction des gants en latex non poudrés). Les affections ostéo-articulaires sont les pathologies actuellement préoccupantes.
– 2006 –
- CHARBOTEL Barbara épouse COING-BOYAT. Etude cas-témoins sur les relations entre une exposition professionnelle au trichloroéthylène et le cancer du rein. Thèse de Doctorat : Lyon 1, 2006 - n° 202.
Une étude cas-témoins a été réalisée dans une zone géographique associée à une forte prévalence de l'exposition au trichloroéthylène (TRI) et à des niveaux d'exposition importants. L'objectif était de tester l'effet de ce type d'exposition sur le risque de cancer du rein. Une matrice tâche-exposition a été développée pour relier les principales circonstances de travail rencontrées dans l'industrie du décolletage à des niveaux d'exposition au TRI. Au total, 86 cas et 316 témoins appariés sur l'âge et le sexe ont décrit les différents emplois occupés au cours de leur carrière professionnelle ainsi que les circonstances de ces emplois, grâce à un questionnaire détaillé permettant d'attribuer des niveaux d'exposition correspondant donnés par la matrice. Trois approches principales ont été développées pour évaluer le lien entre une exposition au TRI et le cancer du rein : une exposition durant au moins une année quel que soit le niveau d'exposition, la prise en compte d'une dose cumulative et l'effet d'une exposition à des pics. Après prise en compte du tabagisme et de l'Indice de Masse Corporel, une augmentation significative du risque de cancer du rein a été identifiée pour les fortes doses cumulées de TRI : OR = 2,16 [1,02 ; 4,60]. Une relation dose-réponse a été mise en évidence de même qu'un effet 'exposition à des pics'. Cette étude suggère l'existence d'une association entre l'exposition à de fortes doses de TRI et l'augmentation du risque de cancer du rein.- CROIDIEU Sophie née LEYDIER. Conditions de travail dans les centres d'appels téléphoniques et retentissement sur la santé des salariés. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 138.
La multiplication rapide des centres d'appels téléphoniques a engendré de nouvelles contraintes ayant un retentissement potentiel sur la santé des salariés. L'objectif de notre étude transversale est de décrire les conditions et le vécu du travail des salariés des centres d'appels, d'en évaluer le retentissement sur leur état de santé, et d'identifier des situations professionnelles à risque. Plus de 2000 téléopérateurs ont été inclus par 47 médecins du travail. Le recueil des données est fait par auto-questionnaire sur un an. La population est jeune, majoritairement féminine, assez qualifiée. Les aspects techniques du poste, la formation initiale, l'ambiance générale de travail sont satisfaisants pour trois employés sur quatre. L'existence de contrôles est presque systématique. Le questionnaire de Karasek met en évidence un manque de latitude décisionnelle pour 86% des téléopérateurs, une demande psychologique élevée pour 65% d'entre eux et un soutien social faible pour 44% (médianes de l'enquête SUMER). Si les téléopérateurs expriment parfois une souffrance physique (troubles musculosquelettiques, fatigue auditive ou visuelle), ils sont nombreux à exprimer une souffrance psychique. Trente-six pour cent des sujets de notre étude présentent un niveau modéré à élevé de détresse psychologique ((score GHQ > 3). Ces résultats sont comparables à ceux trouvés préalablement dans d'autres centres d'appels. L'analyse multivariée met en évidence différents facteurs favorisant la survenue de souffrance mentale : le sexe féminin, le fait d'imposer le temps de travail et la durée des appels, le fait de ne pas avoir choisi de travailler en centre d'appels, les entreprises de taille moyenne (50 à 199 personnes), l'existence de contrôles avec avertissement pour au moins pour l'un des types de contrôles. La restitution de ces résultats auprès des chefs d'entreprises et des CHSCT permettra d'insister sur les points particulièrement pourvoyeurs de souffrance mentale.- DEPAU Charlotte épouse ROLLIN. La réparation du psychotraumatisme chez les victimes d'accident du travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 175.
Les situations que recouvrent le terme et la définition légale " accident du travail " sont très hétérogènes dans leurs circonstances de survenue, leurs causes et leurs conséquences. Certains de ces accidents ont en commun le risque d'un danger vital, l'atteinte ou la menace de l'atteinte de l'intégrité physique et psychique de l'individu et peuvent par cette menace être responsable de traumatisme psychique. Le psychotraumatisme est responsable d'une rupture de la trajectoire existentielle de l'individu qui est renvoyé au non sens et à la perte : perte de l'illusion d'immortalité mais aussi perte du sentiment d'appartenance communautaire et professionnelle. Dans ce travail de thèse, nous abordons les conséquences psychotraumatiques de l'accident du travail et les aspects sociaux et médicaux de sa réparation en nous appuyant sur une revue de la littérature actuelle et sur l'observation clinique d'un certain nombre de patients. L'évolution de la société est marquée par un changement de la considération des victimes et du système d'indemnisation. Nous développons dans ce travail l'importance d'une réparation sociale mais aussi les difficultés d'application de la législation au psychotraumatisme, ses paradoxes et ses limites ainsi que le risque d'évolution vers une victimisation secondaire. La réparation psychique du sujet, notamment dans le cadre d'une relation thérapeutique, par l'élaboration de la perte matérielle mais surtout symbolique provoquée par l'expérience traumatique, apparaît alors comme essentielle pour éviter que le sujet victime ne s'épuise dans la quête d'une réparation sans fin, impossible à combler.- GALLEZOT-GIRARDEAU Dorothée. Le médecin généraliste face aux patients souffrant de stress professionnel. Étude de 101 consultations pratiquées par 52 médecins généralistes du département du Rhône. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 106.
Le stress professionnel est devenu depuis une dizaine d'années un problème mondial de santé publique. Le médecin généraliste est ainsi amené à prendre en charge des patients souffrant de cette pathologie. Nous avons mené une étude randomisée auprès de médecins généralistes du département du Rhône. A l'aide de questionnaires que nous avons élaborés, nous avons tenté de décrire des consultations de stress au travail en cabinet de médecine générale.
52 médecins sur les 500 sollicités ont répondu, cela nous permettant de décrire 101 consultations. L'échantillon de patients que nous avons décrit nous a semblé comparable aux données de la littérature en ce qui concerne le sexe, l'âge et la catégorie socioprofessionnelle des patients consultant pour des problèmes de stress professionnel. Les motifs de consultations sont en premier lieu des plaintes d'ordre psychologique. Les patients se plaignent avant tout d'angoisse, d'insomnie et d'asthénie. Ils invoquent fréquemment les problèmes de relation avec leur hiérarchie comme cause de leur stress. Pour 87% des patients, le médecin généraliste est le premier recours. Seuls 13% des patients ont préalablement consulté le médecin du travail. La prescription médicamenteuse a été utilisée pour 83% des patients et l'arrêt de travail pour 61%. Le médecin généraliste sollicite peu l'aide d'autres professionnels, en particulier celle du médecin du travail (13%). Il assure seul, la plupart du temps la prise en charge des patients mais aussi parfois le dépistage du stress professionnel.
- GUILLEMOT Véronique. La semaine de réflexion et de prévention sur les accidents d'exposition au sang en 2005 à l'Hôpital Édouard Herriot de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Université Paris 7 - Denis Diderot, 2006 - n° .
Un Accident d'Exposition au Sang (AES) se définit comme un accident, survenant en contact avec le sang ou un liquide biologique contaminé par du sang, comportant une effraction cutanée ou une projection sur une muqueuse ou une peau lésée. Leur prévention au sein des établissements de santé est régie par une réglementation bien codifiée qui définit les précautions générales d'hygiène et la conduite à tenir en cas d'AES. À l'hôpital Édouard Herriot de Lyon, le Comité de Pilotage organise annuellement une semaine d'information sur la Prévention des Risques d'Exposition au Sang, au cours de laquelle un questionnaire individuel et anonyme est rempli par les participants qui sont interrogés sur leur identité, leur catégorie professionnelle, leurs pratiques professionnelles, et sur leur approche face aux AES. Cette étude a permis de confirmer l'utilité d'une formation continue des personnels hospitaliers face au risque d'exposition au sang et notamment la nécessité de sensibiliser les agents dont l'ancienneté professionnelle ou dans le service est inférieure à 2 ans et certaines catégories professionnelles comme le personnel médical. Elle corrobore le fait que le personnel paramédical, et particulièrement les infirmières et les aides-soignantes, est parmi le plus exposé au risque d'AES. Il est celui dont émane le plus grand nombre de déclarations, mais est également le plus mobilisé dans les actions de prévention. Les précautions standard sont diversement appliquées, notamment, le port des gants qui est variable en fonction du geste ; les modalités d'utilisation du conteneur sont trop peu connues et le recapuchonnage existe toujours. La déclaration des AES aux autorités sanitaires n'est pas encore systématique et dépend du type d'accident et de facteurs individuels non négligeables.- MASSARDIER-PILONCHERY Amélie. Etude des troubles musculosquelettiques dans une blanchisserie hospitalière. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 145.
Une enquête a été réalisée dans une blanchisserie hospitalière afin de suivre la fréquence des troubles musculosquelettiques des agents de sexe féminin 5 ans après une première étude. Cette enquête a été réalisée dans les mêmes conditions que précédemment et étendue à l'ensemble des agents de la blanchisserie, hommes et femmes. Cette approche a permis d'analyser la fréquence des troubles au niveau des membres supérieurs, inférieurs et du rachis, la perception des conditions de travail, ainsi que leur évolution à 5 ans pour la population féminine. La corrélation entre la perception du travail et la fréquence des plaintes a également été étudiée. La population étudiée était en moyenne moins âgée en 2004 : 39,1 ans (±10,2) contre 41,3 ans (±10,5). Le nombre de plaintes au cours des 12 derniers mois était moindre en 2004 (3,5 sites anatomiques contre 4,1). La fréquence des troubles au cours des 12 derniers mois était en baisse au niveau de tous les sites anatomiques étudiés sauf pour les coudes (non significatif). Seule la diminution concernant les épaules était significative : 77 % des agents en 1999 et contre 58 % en 2004 (p=0.01). La perception du travail s'était améliorée de façon globale. La relation significative entre la perception d'un travail stressant et les atteintes du coude n'était pas retrouvée en 2004, mais un lien significatif était mis en évidence avec les atteintes du rachis cervical. Par contre une relation significative était retrouvée entre les atteintes du coude et la cadence de travail, les atteintes des poignets et des mains et la répétitivité des gestes. Malgré une diminution globale, la fréquence des troubles musculosquelettiques dans cette population restait à un taux élevé par rapport à d'autres populations. Ce type d'étude pourrait être pérennisé afin de permettre un suivi de l'état de santé des salariés de la blanchisserie et de mesurer l'efficacité des améliorations des conditions de travail engagées.- ROMESTAING-CONFAVREUX Claire. Faisabilité d'une étude épidémiologique analysant le lien entre exposition professionnelle au trichloroéthvlène et incidence du cancer du col utérin. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 80.
Notre travail étudie le lien potentiel entre l'incidence du cancer du col utérin et l'exposition professionnelle au trichloroéthylène. Le trichloroéthylène est un solvant chloré utilisé dans l'industrie du décolletage, fortement représentée dans la Vallée de 1'Arve, en Haute Savoie. Nous avons réalisé une étude rétrospective chez 777 salariées à partir des données médico-professionnelles collectées en service interentreprises par l'un de nos confrères de la région de Cluses. Une augmentation de l'incidence des conisations parmi les femmes ayant été exposées au trichloroéthylène a été observée (odd ratio 4,55 [1,88-11]). Après réévaluation de leur exposition par un hygiéniste industriel indépendant, l'augmentation de risque persiste, mais n'est plus significative avec un odd ratio de 1,84 [0,71-4,75]. Après ajustement sur les variables d'ordre socio-économique, ce risque persiste. Toutefois, le statut de l'infection génitale à Human Papilloma Virus (HPV) chez les femmes ayant subi une conisation n'était pas disponible. Dans un deuxième temps, nous débattons de l'intérêt, des modalités et de la faisabilité de réaliser une enquête épidémiologique à grande échelle sur ce sujet. Comme dans notre étude préliminaire, plusieurs articles de la littérature rapportent une augmentation du risque de cancer du col lors d'une exposition professionnelle au trichloroéthyIène. Mais la plupart ne précisent pas le statut HPV des femmes. C'est pourquoi, il nous semble utile de mener une étude sur ce sujet, avec une approche multidisciplinaire associant gynécologues et médecins du travail. Une étude cas-témoins ou une étude de cohorte transversale nous paraissent envisageables. De préférence, nous préconisons une étude cas-témoins qui permettrait d'effectuer des prélèvements spécifiques chez toutes les femmes incluses afin de déterminer leur statut concernant le virus HPV (technique d'Hybrid Capture 2®). Nous considérons en effet que ce facteur de risque de cancer du col ne peut être omis. Les sujets (cas et témoins) seraient inclus par les gynécologues de la région de Cluses. Les facteurs de risque professionnels seraient recherchés par questionnaire. Enfin, l'évaluation de l'exposition (durée, délai, niveau) serait réalisée ultérieurement par un hygiéniste industriel.- SIMON Frédéric. Cancer du poumon et évaluation de l'exposition à l'amiante. A propos de 26 cas avec forte suspicion d'exposition à l'amiante sur 105 patients hospitalisés dans le service de pneumologie du Centre Hospitalier Saint Joseph et Saint Luc de Janvier 2005 à Février 2006. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 156.
Il persiste une importante sous-reconnaissance des cancers broncho-pulmonaires liés à une exposition à l'amiante. Nous étudions les cas de 26 patients suspectés de présenter un cancer broncho-pulmonaires lié à une telle exposition et les causes d'une éventuelle sous reconnaissance. L'évaluation du suivi de ces déclarations a été étudiée par un interrogatoire rétrospectif systématique auprès du malade ou de sa famille au minimum après un recul de quatre mois pour une médiane de 8 mois et demi. Neuf patients ont bénéficié de recherche de corps asbestosiques avec des résultats positifs dans 3 cas et à la limite de la positivité dans 3 autres cas. Seuls 4 patients sur les 19 patients déclarés ayant répondu ont reçu une proposition d'indemnisation au moment de l'étude. Le questionnaire de repérage des expositions est une étape du processus d'annonce. Une simplification des démarches administratives paraît nécessaire. La recherche de corps asbestosiques chez ces patients est un élément contributif à la déclaration.- TOMEZZOLI Aurélie. Plaintes concernant l'appareil locomoteur, chez les étudiants accordéonistes des conservatoires français : prévalence, incidence et facteurs de risque. Étude par auto-questionnaire. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2006 - n° 76.
Pour quantifier les plaintes concernant l'appareil locomoteur chez les accordéonistes et en connaître les facteurs de risque, nous avons réalisé, en avril 2004, une enquête par auto-questionnaire auprès des 985 élèves apprenant l'accordéon chromatique dans les conservatoires français. Le questionnaire était adapté de ceux proposés par I'[INRS ou utilisés chez les musiciens pour étudier les troubles musculosquelettiques, et enrichi de questions spécifiques à l'instrument. Une classification des plaintes selon leur retentissement " global " était élaborée.
47,3 % des élèves ont répondu. 53,2 % des répondants avaient au moins une plainte potentiellement liée à la pratique instrumentale au moment de l'enquête et 26,2 % au moins une nouvelle plainte depuis le 1er septembre 2003. La prévalence des plaintes ayant un retentissement important était de 15,0 %, leur incidence de 9,4 %. Les facteurs de risque étaient différents selon le niveau de retentissement des plaintes. Pour les plaintes ayant un retentissement important, les 27 facteurs de risque dégagés étaient liés entre eux, faisant souhaiter la réalisation d'une analyse multivariée.– 2007 –
- D'ESCATHA Alexis. Surveillance épidémiologique des troubles musculo-squelettiques (TMS). Quelles données et quels outils pour des résultats simples, utilisables et fiables ? Thèse de Doctorat : Université Paris XI, 2007.
Les pathologies d'hypersollicitation du membre supérieur, de par leur fréquence, sont devenues un problème de santé majeur tant en Santé au travail qu'en Santé publique. Une des composantes de la prévention de ces pathologies est basée sur l'organisation de systèmes de surveillance. Les systèmes de surveillance épidémiologique des pathologies d'hypersollicitation du membre supérieur permettent d'obtenir des données sur les pathologies étudiées ("indicateurs d'effets") et leurs facteurs de risque ("indicateurs de cause"), notamment à l'échelle de l'entreprise. A cette échelle, les questionnaires de type "Nordique" semblent des outils valides pour la surveillance. Ils permettent également l'identification de travailleurs à risque (symptomatiques sans examen clinique positifs. Le repérage des facteurs de risque peut utiliser des questionnaires sur les contraintes mécaniques. Un certain nombre de questions sont alors nécessaires (portant sur la force, la répétitivité, les postures, le port de charges, les contraintes distales, le travail sur écran et la possibilité de pause) pour l'évaluation complète de ces contraintes. Des études ultérieures sont nécessaires notamment pour étudier la faisabilité et les stratégies de dépistage en santé au travail, ainsi que les questions de recherches soulevées par la thèse.- EUSTACHE-ROOLS Carole. Démarche d'évaluation et de prévention du risque chimique dans une entreprise de plomberie : comparaison de deux outils informatiques d'aide à l'évaluation du risque chimique. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2007 - n° 180.
Le risque chimique est un risque ubiquitaire quantitativement très important mais malheureusement encore sous-estimé et sous-évalué. Il concerne particulièrement les ouvriers et notamment ceux du Bâtiment et Travaux Publics chez qui l'exposition est en nette augmentation depuis quelques années. L'évaluation spécifique de ce risque au sein de l'évaluation des risques professionnels est une obligation réglementaire pour les employeurs en particulier depuis la parution du Décret 2003-1254-1 du 23 décembre 2003 relatif à la prévention du risque chimique. De nombreux outils ont été mis en place pour les y aider. Nous avons fait une comparaison de deux de ces outils utilisés dans une entreprise de plomberie d'une cinquantaine de salariés, utilisant une trentaine de produits chimiques dangereux. Le logiciel Evaris T, permet une hiérarchisation des risques selon la méthode de l'INRS qui tient compte des caractéristiques des produits contenues dans la Fiche de Données de Sécurité, des quantités utilisées et des fréquences d'utilisation. Il donne une évaluation du risque toxique pour les salariés selon les ateliers ou poste de travail où sont utilisés les produits. Le logiciel LARA-BTP donne une classification des risques selon deux volets, inflammabilité et santé et ce pour chaque produit utilisé en fonction des données de l'étiquette, des fréquences et des conditions d'utilisation des produits et des moyens de prévention déjà employés dans l'entreprise. Ces deux outils ont permis d'obtenir une évaluation claire et validée du risque chimique au sein de cette entreprise ce qui a aboutit à la mise en place d'un plan de prévention comprenant la suppression et la substitution des produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, la standardisation des procédures d'achat ainsi qu'un circuit d'évacuation des déchets. Les nombreuses difficultés de l'évaluation du risque chimique dans le BTP sont ici tout à fait représentatives de la nécessité de la pluridisciplinarité dans le domaine de la santé au travail.- GRANGE-DAVAL Mélanie. Etude d'incidence de cancers dans un atelier de fabrication d'hydroquinone et de catéchol. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2007 - n° 40.
Etude d'incidence de cancers dans un atelier de fabrication d'hydroquinone et de catéchol. n' Notre travail étudie l'incidence de cancers dans un atelier de fabrication de l'industrie chimique, produisant de l'hydroquinone et du catéchol. L'inquiétude des salariés, à l'origine de cette étude, s'est développée devant une étude expérimentale montrant un excès de tumeurs du rein chez une espèce de rats après gavage avec de l'hydroquinone. Cette inquiétude s'est renforcée suite au classement de ce même produit en groupe 3 par le CIRC et catégorie 3 de la classification européenne. Le catéchol est lui classé en catégorie 2B du CIRC. Nous avons tout d'abord identifié tous les cas de cancers portés à notre connaissance, et reconstitué la population cohorte comprenant tous les salariés de l'entreprise ayant travaillé en production dans l'atelier concerné au moins 6 mois entre 1972 et 2006. Nous avons ensuite calculé les incidences des cancers dans cette population, et avons comparé les taux d'incidence à ceux de la population française générale. Notre étude ne confirme pas d'excès significatif de cancer, quel que soit le site. Nous avons cependant retrouvé 2 cas de cancer du rein observés pour 0,71 attendu et 3 cas de cancer de vessie pour 1,11 attendus, mais tous deux avec des SIR non significatifs. Il est très probable que le nombre de cas de cancers rapporté soit sous-estimé, ceci étant inhérent au mode de recueil de ces cas. Il semble envisageable de réaliser une étude d'incidence en recherchant de manière plus exhaustive tous les cas de cancers dans cette population. Il n'est pour autant pas certain que les résultats d'une telle étude permettent de conclure de manière franche à un excès ou non de cas de cancers.- RENAUX-PASCAL Camille. Facteurs de risque professionnels des accidents de la route liés au travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2007 - n° 32.
L'importance des accidents de la route en mission, par leur nombre et leur gravité, appelle au renforcement des démarches préventives. L'objectif de cette étude exploratoire cas témoin est de quantifier l'importance des facteurs professionnels sur la survenue des accidents de mission. Une première étape qualitative a permis la construction du questionnaire professionnel. Une enquête téléphonique a recueilli les réponses des sujets accidentés en mission, recensés dans le registre des victimes d'accidents routiers du Rhône, entre janvier 2004 et septembre 2005. Elles ont été comparées à celles d'un groupe référent issu de la population générale. Notre population d'accidentés de la route en mission se compose majoritairement d'hommes jeunes, plutôt ouvriers (41,8 %) et peu qualifiés. n tiers d'entre eux seulement travaille dans le secteur des transports et communications. Cette étude souligne que les activités de conduite sont associées à des conditions de travail plus difficiles : horaires atypiques, plannings irréguliers, manque de matériel professionnel adapté. Les salariés travaillant dans des petites et moyennes entreprises présentent un risque accru d'accidents de mission. Après prise en compte de l'exposition au risque routier, des contraintes horaires (manque de souplesse dans l'organisation des horaires de travail, absence de deux de jours de repos consécutifs), des contraintes physiques surajoutées, une faible ancienneté, l'existence de difficultés relationnelles avec la hiérarchie et la crainte de perte d'emploi sont des facteurs associés à une augmentation du risque d'accident de mission. D'autres études épidémiologiques devront encore préciser l'impact des différents facteurs de risque identifiés dans le but d'améliorer la prévention du risque routier professionnel.- ZIMMERMANN Erick. Pathologies de l'amiante - Une étude de 537 dossiers soumis à la commission d'examen des circonstances de l'exposition à l'amiante (CECEA) du FIVA. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2007 - n° 7.
Après avoir rappelé les pathologies liées à une exposition à l'amiante et repris la littérature récente consacrée aux maladies dont le lien avec l'amiante fait l'objet de controverses (cancers du colon, ovaire, rein... ), nous nous sommes intéressés aux différents types d'exposition possibles à l'amiante : professionnelle, environnementale, domestique et familiale. La seconde partie reprend l'organisation, le rôle et le fonctionnement du FIVA (Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante) au travers de ses différents rapports d'activité, en insistant sur la mission spécifique de la CECEA (Commission des circonstances de l'exposition à l'amiante) dans la détermination du lien entre maladie et amiante. Enfin, la dernière partie concerne l'étude de 537 dossiers examinés par cette Commission pendant 2 ans, qui a permis d'analyser différentes expositions et professions à risque et d'évaluer l'homogénéité des décisions rendues.
– 2008 –
- CONTAL Emmanuelle. Vaccination antigrippale du personnel soignant : Étude au sein du Groupement Hospitalier de Gériatrie des Hospices Civils de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2008 - n° 37.
Le but de cette étude a été d'évaluer le statut vaccinal contre la grippe chez le personnel soignant en gériatrie des Hospices Civils de Lyon et les raisons expliquant leur attitude vis-à-vis de cette vaccination afin de comprendre comment il serait possible d'améliorer la couverture vaccinale.
L'enquête, réalisée à partir de questionnaires anonymes, a été diffusé manuellement à une partie du personnel soignant du Groupement Hospitalier de Gériatrie (GHG).
Cinq cent quatre-vingt-dix-huit questionnaires ont été analysés (39,5 % du personnel du GHG). Le taux de soignants se vaccinant chaque année en était 22,4 % alors que 51 % ne se vaccinaient jamais. La couverture vaccinale était plus faible chez les individus les plus jeunes et chez le personnel paramédical. Les arguments les plus fréquents en faveur de la vaccination étaient le désir de protéger sa propre santé, celle des patients et celle de sa famille. Parmi les arguments contre la vaccination, on retrouvait la peur des effets secondaires, le recours à d'autres moyens de protection tels que l'homéopathie, le sentiment que le vaccin contre la grippe n'a pas d'intérêt ou n'est pas efficace. L'oubli et les problèmes d'organisation étaient également fréquemment évoqués. Parmi les 72 % de personnes estimant être suffisamment informée, 49 % ne se vaccinaient jamais. Ce sont les personnes les plus jeunes, le personnel paramédical et les étudiants qui paraissent les moins informées.
Il pourrait être intéressant de renforcer les campagnes d'information et de les adapter en fonction des catégories socioprofessionnelles.- GUINCHARD Pauline. Devenir médical et socioprofessionnel des patients reçus pour souffrance mentale au travail de 2004 à 2006 à la consultation de pathologies professionnelles de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2008 - n° 180.
La souffrance mentale au travail est une pathologie émergente. Notre travail s'est intéressé aux 189 patients adressés pour ce problème à la consultation de pathologie professionnelle de Lyon entre 2004 et 2006. Notre étude a consisté à décrire cette population et à connaître son devenir médical et socioprofessionnel au moyen d'une enquête postale. Nos résultats montrent qu'il y a une prédominance de femmes et de sujets entre 40 et 50 ans. Il apparaît une sous représentation des ouvriers. Ce phénomène se rencontre à la fois dans les structures privées, publiques et associatives qui sont fortement représentées. Tous les secteurs d'activités semblent touchés, mais avec une nette prédominance dans la santé et l'action sociale. Les conséquences médicales et socioprofessionnelles sont lourdes. Il y a une proportion très importante de sujets qui ont bénéficié d'arrêts maladies, ainsi que d'une prise en charge médicamenteuse et psychiatrique ou psychologique. Seulement un peu plus du tiers des salariés sont maintenus dans l'entreprise, la plupart des départs sont dus à un licenciement, dont les 2/3 pour inaptitude médicale. Compte tenu des limites de notre étude, nous n'avons pas mis en évidence des facteurs influençant l'évolution médicale ou professionnelle des patients. La mise en place d'une étude à plus grande échelle avec l'utilisation d'instruments permettant une quantification objective de la souffrance mentale et de son évolution pourrait nous permettre d'apporter des éléments de réponse. Devant l'ampleur du phénomène et face aux difficultés de prise en charge individuelle, il semble nécessaire de développer une prévention primaire collective axée sur les facteurs organisationnels.- LOBIES Philippe. Étude des phénomènes de rupture professionnelle au sein d'une population de 100 salariés adressés à la consultation de souffrance au travail dans le service des maladies professionnelles du centre hospitalier Lyon Sud. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2008 - n° 175.
Nous avons étudié une population de 100 salariés reçus à la consultation de souffrance et travail du service de maladies professionnelles du centre hospitalier de Lyon Sud sur la période 2005-2007. Les données ont été obtenues à partir des dossiers médicaux et des notes de synthèse établies à la suite d'un travail d'analyse fait en commun avec le patient pendant les consultations. Pour permettre une analyse statistique descriptive et typologique des phénomènes de rupture professionnelle, nous avons caractérisé les situations étudiées à l'aide des contraintes psycho-organisationnelles pointées par les modèles du stress décrits dans la littérature internationale. La population étudiée est composée en majorité de femmes (62 %) ; l'âge médian est de 45 ans. Les secteurs d'activité des salariés sont principalement ceux de la Santé et l'action sociale, l'industrie, l'immobilier, la location et les services aux entreprises ainsi que le Commerce. Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées sont les professions intermédiaires, les employés, les cadres et les professions intellectuelles supérieures. Il y a peu d'ouvriers. La médiane d'ancienneté professionnelle est de 22 ans dont 7 ans dans le dernier poste. L'analyse typologique fait ressortir quatre groupes distincts de salariés au regard des phénomènes de rupture professionnelle. Le premier groupe, composé de 49 individus correspond aux situations où la rupture est liée principalement à un conflit à connotation personnelle avec la hiérarchie. Le deuxième groupe est composé de 19 personnes engagées dans un conflit de valeur avec le collectif dans un contexte de travail dégradé. Le troisième groupe formé de 16 individus correspond aux situations de surcharge de travail et de forte demande psychologique. Enfin, le quatrième groupe concerne des salariés ayant un rapport de proximité ou un lien particulier avec l'employeur favorisant l'intrusion du travail dans la vie privée et l'expression de la violence verbale ou physique.
– 2009 –
- CHAPUIS Céline. Allergie à la Diphenylguanidine : 8 nouveaux cas et revue de la littérature. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2009 - n° 219.
L'urticaire et l'eczéma de contact représentent 20% des réactions liées aux gants médicaux. Nous évoquerons tout d'abord l'établissement du diagnostic, qui repose sur un faisceau d'arguments issus de l'examen clinique, de l'anamnèse, de l'enquête professionnelle, et des tests allergologiques. Nous détaillerons ensuite les différents allergènes des caoutchoucs ainsi que les polymères thermoplastiques qui constituent certains gants médicaux. La Diphenylguanidine (DPG) est utilisée comme additif de fabrication dans certains gants, plus particulièrement en caoutchouc synthétique. Nous rapportons ici 8 observations d'eczéma de contact à cette molécule concernant des professionnels de santé venus consulter en Dermatologie Professionnelle à l'Hôpital Edouard Herriot entre 2007 et 2009. Ils portaient au travail des gants sans latex, en polyisoprène, contenant la DPG. Cette allergie à la DPG a entraîné l'établissement d'un Certificat Médical Initial pour une déclaration en Maladie Professionnelle dans la plupart des cas. Le traitement d'un eczéma de contact repose avant tout sur l'éviction de l'allergène responsable. Nous évoquerons la principale difficulté dans la substitution des gants responsables de l'eczéma par des gants ne contenant pas l'allergène : le manque de données disponibles sur les additifs des gants médicaux. Dans le doute, des gants médicaux ne contenant aucun additif de fabrication sont prescrits, tout en veillant à ce que leur matériau de constitution soit adapté à l'activité professionnelle. Des recommandations ont été diffusées dans les milieux de soins, visant à substituer les gants en latex par des gants sans latex, dans le but de diminuer le risque d'urticaire de contact. Si les Thiurames sont les additifs des gants entraînant le plus d'eczémas de contact d'après la littérature, peu d'articles mentionnent l'allergie à la DPG. Celle-ci pourrait être en augmentation secondairement aux recommandations évoquées. Ce travail souligne l'importance de la veille médicale sur l'émergence de nouveaux risques professionnels.- DUFLOS-BOUFFARD Émilie. Le retour au travail après un accident de la route : facteurs associés à une reprise tardive. Une analyse de la cohorte ESPARR. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2009 - n° 81.
Parmi les conséquences des accidents de la route, l'impact sur la vie professionnelle est bien perceptible mais mal connu. La prise en charge faisant suite à l'accident comprend souvent un arrêt du travail, temps nécessaire à la consolidation de l'état de santé. Pourtant sa prolongation peut s'avérer néfaste pour l'accidenté et être le témoin d'une inadaptation socioprofessionnelle ou d'une décompensation physique et psychique. La seule connaissance des lésions ne suffit ni à expliquer les différences des durées d'arrêt de travail d'un sujet à un autre, ni à prévenir les situations de difficultés de retour à l'emploi. ESPARR est une cohorte de 1373 accidentés de la route. Le retour au travail et les conditions de reprise font partie des éléments recueillis au cours du suivi. L'objectif est de mettre en évidence des facteurs prédictifs d'un retour " tardif " au travail. A partir des données recueillies à l'inclusion et au cours du suivi six mois et un an après l'accident auprès des 893 personnes âgées de 16 à 65 ans susceptibles de travailler au moment de l'accident, nous avons défini en fonction des lésions présentées des seuils de durées d'arrêt de travail au-delà desquels un retour au travail est considéré comme " tardif ". Les sujets sont ensuite classés en fonction de la gravité de leur(s) lésion(s) et de leur durée d'arrêt de travail en situation de retour " tardif " ou " normal " au travail. Par une analyse univariée complétée par une analyse multivariée, nous recherchons les facteurs présents lors de l'accident ou lors de la phase post accidentelle prédisant ce retour " tardif ". La sévérité des lésions, une atteinte du membre inférieur ou de la colonne vertébrale, le fait d'avoir été hospitalisé et opéré, l'apparition de complications au décours de l'accident, la survenue d'un syndrome de stress post-traumatique, un faible niveau d'études et le fait de porter plainte sont significativement associés à un retour " tardif " au travail. Cette étude confirme le poids du stress post-traumatique, associé au sentiment d'être une " victime ", et du fait de porter plainte dans le processus du retour au travail. Elle incrimine également les lésions portant atteinte à l'autonomie fonctionnelle de la personne et le faible niveau d'études, reflet d'une moindre capacité à rebondir après un tel événement.- ELHADAD-MICHEL Myriam. L'insécurité en Médecins Générale en Rhône-Alpes : Etude rétrospective auprès des médecins généralistes de ia région. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2009 - n° 10.
L'insécurité est un problème d'actualité qui n'épargne pas les médecins généralistes.
Matériel et méthode : Enquête rétrospective par questionnaire auprès des médecins généralistes de !a région (n=5997). Les médecins généralistes ont été interrogés sur ies situations d'insécurité qu'ils avaient pu subir au cours des années 2004-2006.
Résultats : Taux de réponse 34.7% (n=2079 questionnaires exploitables). 52% des praticiens ont été confrontés au cours de ces trois années à des situations d'insécurité visant leur personne ou leurs biens, 27% ont été confrontés à des situations d'agression verbale, 5% à des agressions physiques, 25% à des vols, Treize pour-cent des praticiens ont un sentiment d'insécurité dans leur pratique professionnelle. Les praticiens significativement plus confrontés à des situations d'insécurité sont : les médecins femmes, ceux âgés de moins de 50 ans, ceux installés en zone urbaine sensible, ies praticiens qui participent au tour de garde et ceux qui font des visites à domicile. Le fait d'être instailé en groupe, d'avoir un secrétariat à l'accueil, d'avoir un accès au cabinet contrôlé, ne sont pas significativemenî corrélés aux situations d'insécurité, bien que le sentiment d'insécurité soit lui moindre dans ces cas là. Les motifs à l'origine des situations d'insécurité sont par ordre de fréquence : un temps d'attente jugé trop long, une affection psychiatrique, un désaccord concernant une prescription. 47% des praticiens ont déclaré des situations comme marquantes, le plus souvent la personne à l'orlgine d'une situation marquante est un homme, de 25-45 ans, connu du praticien. Suite à ce type de situation : 36% des praticiens (pour 417 événements) ont fait un signalement à la police, 14% (pour 162 événements) à l'ordre des médecins. Lorsqu'une mesure est prise, celle adoptée le plus fréquemment est une modification du comportement avec ies patients.
Discussion : Les médecins généralistes sont confrontés à des situations d'insécurité largement sous estimées par les chiffres officiels et diffusés, notamment par l'ordre des médecins. Cette étude apporte par sa puissance des éléments quantitatifs qui doivent être complétés d'approches qualitatives.
- GOLIN Stéphane. Les pneumopathies interstitielles diffuses d'origine professionnelle : un diagnostic incertain. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2009 - n° 189.
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) professionnelles sont des pathologies relativement rares. Leur diagnostic est difficile, et s'inscrit dans le diagnostic des pneumopathies interstitielles en général. La dimension médico-administrative du problème, susceptible de conduire à une reconnaissance en maladie professionnelle, constitue une difficulté supplémentaire. Notre étude d'une population de 59 patients souffrant d'une PID d'origine indéterminée, adressés à la consultation de pathologie professionnelle de Lyon pour recherche d'une étiologie professionnelle sur la période 2001-2007, a pour objectif la mise en évidence d'arguments confirmant ou infirmant le diagnostic de PID professionnelle, et la recherche de pistes susceptibles d'en faciliter le diagnostic étiologique. La description de cette population - en fonction de ses caractéristiques personnelles, socioprofessionnelles et médicales, ainsi que les expositions professionnelles retenues et les particularités de la consultation - a permis de constituer trois groupes selon la certitude diagnostique du praticien (certitude diagnostique positive, négative ou incertitude diagnostique). Les arguments du diagnostic positif ou négatif de PID professionnelle sont d'ordre médical (tableau compatible ou non), professionnel (données d'exposition) et épidémiologique (données de la littérature). L'incertitude diagnostique est fréquente (28,8% des cas). Afin de faciliter le diagnostic de ces affections, le développement d'un parcours de soins standardisé favorisant la pluridisciplinarité entre médecins généralistes, médecins du travail et des services de pathologie professionnelle, et pneumologues est à privilégier.- LOZANO Damien. Étude de la mortalité par hémopathies malignes dans 29 communes au sud de Lyon (Rhône) entre 2000 et 2004. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2009 - n° 58.
Une part non négligeable de cancers serait d'origine environnementale (professionnelle ou non). Les difficultés méthodologiques pour identifier les facteurs environnementaux sont grandes. Le CIRC a identifié plusieurs agents chimiques comme cancérogènes certains. Le benzène et d'autre HAP en font partie, ils sont issus d'une part des industries lourdes pétrochimiques et d'autres part du trafic automobile. Lyon abrite au Sud de son agglomération un important pôle industriel pétrochimique couramment nommé couloir de la chimie. Certains praticiens estime être témoin d'un accroissement de l'incidence de cancer et notamment d'hémopathies malignes cette région. Nous présentons ici une étude écologique au sujet de la mortalité par hémopathie maligne au sein des populations riveraines des sites industriels entre 2000 et 2004. Ce travail descriptif a pour but d'apporter un élément de réponse au questionnement des praticiens et pourrait être un préambule à des études analytiques. Ainsi, la mortalité des habitants de 29 communes au sud de Lyon (307 144 en 1999) a été comparée à celle des populations de Rhône-Alpes et de la France métropolitaine sur la période d'étude. Dans notre zone d'étude, 197 décès par hémopathies ont été recensés dont 98 par lymphomes (91 LMNH et 7 maladies d'Hodgkin) et 99 par leucémies (6 LLA, 24 LLC, 50 LMA et 19 LMC). Le calcul d'un taux de mortalité ajusté au sexe et à l'âge et comparé à la région et à la France métropolitaine ne retrouve pas d'excès de mortalité pour le groupe des lymphomes. En revanche un excès est observé en ce qui concerne les LMA (1,62; IC 95% [1,2-2,14] par rapport à Rhône-Alpes et 1,7; 1; IC 95% [1,28-2,24] par rapport à la France). Ces observations sont non concluantes qu'en à la réalité d'un risque accru de leucémies du fait de la nature écologique de l'étude. Cependant, elles présentent des similitudes avec les études existantes.- SPINNLER-DENISOFF Sandra. Vécu des violences subies par le personnel d'un service d'urgence. Exemple du centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2009 - n° 72.
L'OBJECTIF de ce TRAVAIL a été de mieux connaître les situations qui engendrent des violences à l'encontre du personnel soignant d'un service d'urgence (violences secondaires à des conflits de personnes), et de préciser l'impact sur les victimes de ces agressions. Cette recherche n'a pas concerné les violences inhérentes au contact direct et quotidien avec la maladie, les situations de détresses vitales et la mort. Par ailleurs, le périmètre de ce travail s'est limité aux unités d'accueil des urgences et d'hospitalisation de courte durée, à l'exclusion de l'unité de SMUR et de l'unité post-urgence dont le fonctionnement se rapproche plus d'une unité d'hospitalisation conventionnelle.
Dans ce but, une étude de la littérature a été menée, puis au sein du service une enquête anonyme a été proposée à l'ensemble du personnel médical, paramédical et administratif.
A l'issu de ce travail, quelques pistes de réflexion seront proposées, dans le cadre d'une politique de prévention des violences et pour limiter les conséquences de ces agressions sur le personnel des urgences.
– 2010 –
- DECOSTER Axelle née TEISSEIRE. Conditions de travail et santé des salariés travaillant auprès des personnes âgées, Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2010 - n° 77.
Le vieillissement de la population générale française et l'accueil des résidents de plus en plus dépendants et atteints de pathologies diverses dans les établissements pour personnes âgées, a engendré une augmentation des contraintes ayant potentiellement un retentissement sur la santé des salariés.
Nous avons donc participé à la mise en place d'une étude transversale dans les maisons de retraite médicalisées de la région Rhône-Alpes. L'objectif est de décrire les conditions de travail et la santé des employés de ces établissements. En parallèle, nous avons réalisé des analyses concernant les salariés travaillant auprès des personnes âgées à partir des données de deux enquêtes nationales, l'étude SUMER réalisée en 2003 et l'Observatoire EVREST de 2008 et 2009. Les données recueillies par le questionnaire SUMER concernent les conditions de travail et le vécu du travail (questionnaire de Karasek). Les données du dispositif EVREST apportent en plus des informations sur la santé des salariés.
Les deux populations sont composées respectivement de 337 salariés (SUMER 2003) et de 318 salariés (EVREST). Les sujets inclus sont pour la plupart des femmes, l'âge moyen est respectivement de 40,1 ans (SUMER 2003) et de 39,6 ans (EVREST). Les salariés travaillent majoritairement à temps plein et effectuent de nombreux week-ends. Plus d'un quart réalise des horaires coupés. La quasi-totalité rapporte manutentionner des charges lourdes. Parmi les salariés issus de l'enquête SUMER 2003, la demande psychologique moyenne est de 22,0 (+/- 4,9), la latitude décisionnelle atteint 68,8 (+/- 10,9) et le soutien social 23,4 (+/-3,6). Au sein de la population issue de l'étude EVREST, 34,7% des salariés disent ressentir actuellement des « problèmes », au niveau du rachis, 23,2% rapportent être nerveux et 27,2% décrivent des troubles du sommeil.
Les niveaux de contraintes organisationnelles et physiques se révèlent supérieurs à ceux rencontrés dans l'ensemble de la population SUMER 2003 et EVREST. Les scores moyens de Karasek sont comparables à ceux de l'ensemble des salariés du champ SUMER 2003. L'état de santé de cette population semble globalement plus médiocre que dans l'échantillon global EVREST. Ces résultats pourront être comparés à ceux retrouvés dans l'étude maisons de retraite de la région Rhône-Alpes.- DESBAT Olivier - Etude qualitative des facteurs de risque et de protection du syndrome d'épuisement professionnel ou burnout syndrom chez douze médecins généralistes installés. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2010 - n° .
Le burnout ou syndrome d'épuisement professionnel est actuellement un problème de santé publique. Même si d'autres professionnels peuvent être touchés, le médecin généraliste semble particulièrement exposé : près d'un médecin sur deux serait concerné par cette pathologie.
Dans un premier temps, nous avons effectué une recherche bibliographique qui nous a permis de proposer une définition du burnout et de citer ses principaux signes cliniques. Nous avons également dégagé les principaux facteurs de risque et de protection de ce syndrome.
Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une enquête qualitative auprès de douze médecins généralistes installés, qui ont accepté de répondre à des questions visant à dépister la présence de facteurs de risque et de protection du burnout dans leur pratique quotidienne.
Les réponses et réactions de ces praticiens ont été reportées en intégralité et analysées, ce qui nous a permis de dégager de possibles pistes pour prévenir cette affection qui menace les médecins généralistes et donc la santé de tous.- GRELAUD Diane. Apport potentiel de l'analyse minéralogique lors du bilan thoracoscopique de pathologies pleurales suspectes de malignité. A propos de 29 cas pris en charge par une équipe lyonnaise de chirurgie thoracique entre Mai 2006 et Septembre 2009. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2010 - n° 41.
La numération des corps asbestosiques en microscopie optique sur échantillons biologiques est une analyse en plein développement dans le champ des pathologies pleurales reliées à l'amiante. Nous étudions les cas de 29 patients ayant subi une thoracoscopie d'exploration d'une pathologie pleurale suspecte de malignité et ayant bénéficié d'une recherche de corps asbestosiques en MOCP sur biopsie de parenchyme pulmonaire. On retient chez les 14 cas de mésothéliomes un taux positif avec une médiane à 4759 CA/gr de poumon sec. Une exposition professionnelle à l'amiante est identifiée dans 11 cas de mésothéliomes ; seulement 9 cas ont été déclarés en maladie professionnelle. La recherche de corps asbestosiques chez les patients peut contribuer à la déclaration. Nous préconisons de réaliser une biopsie pulmonaire lors du bilan thoracoscopique de pathologies pleurales suspectes de malignité, avec stockage du prélèvement et analyse minéralogique ultérieure en fonction du diagnostic anatomo-pathologique.- LAVENIR Bertrand. Effets de l'irradiation médicale : validation de la méthode cytogénétique des chromosomes dicentriques pour les patients ambulatoires en cardiologie interventionnelle. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2010 - n° 211.
L'exposition médicale aux radiations ionisantes augmente progressivement, notamment avec le scanner. Les procédures d'angioplastie coronaire participent à cet accroissement. Si leurs effets déterministes, principalement l'érythème radique, sont bien répertoriés, leurs effets stochastiques, risque de cancer radio-induit, sont mal connus. Les aberrations chromosomiques démontrent les effets cytogénétiques de l'irradiation.
Une numération des chromosomes dicentriques a été réalisée, avant et après angioplastie chez neuf patients coronariens et sur des échantillons sanguins d'un donneur sain, exposés à des doses croissantes de la même source d'irradiation, en vue d'établir un étalonnage.
L'effet cytogénétique de l'angioplastie coronaire a été observé avec un accroissement moyen de 0,679 ± 0,8 pour 1000 métaphases (p = 0,039), soit rapporté à la dose délivrée 0,0492 supplémentaires dicentriques pour 1000 métaphases et par millisievert. Nous n'avons par contre pas pu établir de lien significatif entre cette augmentation et la dose délivrée, mesurée par le PDS. La valeur moyenne extrapolée par dosimétrie biologique 40 mSv est du même ordre de grandeur que celle mesurée physiquement 13,81 mSv, malgré l'exposition partielle, le petit nombre de patients, leur âge élevé et la présence de nombreuses aberrations basales.- ORIOL Bénédicte. Téléphone portable et tumeurs cérébrales. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2010 - n° 216.
Avec le déploiement important de la téléphonie mobile, on peut s'interroger sur les effets des champs électromagnétiques de radiofréquences. Les téléphones portables transmettent les informations relatives à une conversation à une station de base par une onde radio. Différentes bandes de fréquences sont utilisées: 900 et 1800 MHz pour les GSM, 2000 pour l'UMTS et 1900 MHz pour les téléphones sans fil type DECT. L'énergie provenant des radiofréquences est absorbée par les cellules des organes situés à proximité immédiate du récepteur, au niveau de l'oreille. Les tumeurs les plus susceptibles de se développer sont les tumeurs cérébrales. Celles-ci sont des tumeurs rares le plus souvent d'évolution lente dont les plus fréquentes sont les gliomes puis les tumeurs des méninges et les neurinomes.
Une revue de la littérature sur la recherche d'une association entre l'utilisation du téléphone portable et les tumeurs cérébrales a été réalisée. Seules les études primaires ont donné lieu à une lecture critique. Chaque étude analysée a été présentée dans une grille de lecture.
Les premières études effectuées sur le sujet ont eu lieu entre 1994 et 1999. Cinq études cas-témoins et une étude de cohorte n'ont pas mis en évidence de différence significative entre les sujets exposés et les sujets non exposés.
Interphone, étude multicentrique n'a pas trouvé d'association entre les tumeurs de la tête (neurinome, gliome et méningiome) et l'utilisation du téléphone analogique, digital ou sans fil (DECT).
En Suède ont été menées trois études de type cas-témoins successives dirigées par le Dr Hardell L. Pour les neurinomes de l'acoustique, une augmentation de risque a été mise en évidence avec l'utilisation des téléphones analogiques. Pour les astrocytomes de haut grade une augmentation de risque a été associée avec l'utilisation des téléphones analogiques, digitaux et sans fil. Dans les deux cas, plus la durée d'utilisation était élevée et plus l'intensité d'utilisation était importante, plus le risque était élevé. Il n'a pas été mis en évidence d'augmentation de risque ni pour les méningiomes, ni pour les astrocytomes de bas grade.
Deux remarques générales ont été discutées, l'une concerne l'évaluation de l'exposition, l'autre les financements des études scientifiques.
Les premières études sont confrontées à plusieurs limites: le faible nombre d'utilisateurs de téléphones portables leur fait perdre de la puissance statistique et elles présentent des biais dans le recueil des données et dans la sélection des cas.
Trois biais majeurs ont été discutés dans les études d'Interphone: un biais de sélection est probable, un biais de mesure a été rencontré dans toutes les études et deux études ont présenté un biais statistique par manque d'exhaustivité de leurs résultats.
Dans les études menées en Suède, Hardell et son équipe ont essayé de réduire le plus possible les biais habituels. Seul un biais de sélection lié à la comparabilité des groupes n'a pas été discuté par les auteurs.
Les résultats rassurants d'Interphone paraissent altérés par trois biais importants. Dans les études d'Hardell et son équipe, des résultats statistiquement significatifs ont été trouvés avec des biais qui ont semblé assez bien maîtrisés. Ces études ont montré que l'exposition aux radiofréquences du téléphone portable était associée à une augmentation de risque des neurinomes de l'acoustique et des astrocytomes de haut grade.
– 2011 –
- FOUILLY Marie. Conditions de travail et santé des salariés dans les maisons de retraite. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2011 - n° 18.
L'objectif de cette étude était d'évaluer les conditions de travail et l'état de santé des salariés travaillant auprès des personnes âgées dans les maisons de retraite médicalisées de la région Rhône-Alpes. Au total, 78 médecins du travail ont participé à cette étude. Ils ont inclus 105 établissements et 2 889 salariés. Les salariés étaient des femmes dans 90% des cas, âgés en moyenne de 41 ans, trois quarts d'entre eux étaient titulaires ou en contrat à durée indéterminée. Les établissements inclus sont généralement bien équipés en matériels de manutention (lits à hauteur variable, lève-malades, verticalisateurs...). En revanche, moins de 40% sont dotés de baignoires à hauteur variable ou de lits douches et en faible nombre. Plus de la moitié des salariés rapportent avoir suivi une formation à la manutention au cours des 5 dernières années. Ils ne sont que 24% à souhaiter effectuer ce type de formation, alors que 35 à 40% souhaitent suivre une formation à l'approche psychologique des personnes âgées et aux soins palliatifs. 70% des salariés inclus dans cette étude déclarent avoir été victimes d'agressions verbales par des résidents et 49% d'agressions physiques. La prévalence d'un déséquilibre effort/récompense, selon le modèle de Siegrist, est de 7,6% chez les femmes et 2,9% chez les hommes. Malgré des conditions de travail jugées difficiles et des moyens en personnels perçus comme insuffisants par 78% des salariés, près de 70% d'entre eux estiment être en bonne santé. 58% des salariés rapportent des plaintes au niveau de la région lombaire au cours de l'année précédente, 47% au niveau cervical et 36% au niveau des épaules. Selon le score de Likert basé sur le questionnaire GHQ-12, 35,3% des sujets présentent des signes de souffrance mentale et 7,4% une souffrance mentale importante. Les contraintes psycho-sociales, les plaintes concernant les régions lombaire, cervicale et scapulaire et les signes de souffrance mentale sont plus fréquents chez les femmes, les agents de soins et les infirmiers(ières), et augmentent avec l'ancienneté. Cette étude souligne la fréquence particulière des contraintes psychosociales et des signes de souffrance mentale ainsi que la forte demande de cette population de bénéficier de formations sur l'approche psychologique et l'accompagnement des personnes âgées.- MARCONNET Sophie. Enquête de pratique sur la prise en charge de la souffrance morale au travail réalisée auprès de 106 médecins généralistes de la région Rhône-Alpes. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2011 - n°
La souffrance morale au travail est un problème de société et un motif de consultation fréquent en cabinet de médecine générale où le médecin généraliste est bien souvent la personne de premier recours. Mais quelle prise en charge propose t-il à ses patients et quelles sont ses difficultés ? Notre travail a consisté à réaliser une enquête de pratique sur la prise en charge de la souffrance morale au travail auprès de 106 médecins généralistes de la région Rhône-Alpes. A travers cette étude, nous avons établi une description de l'attitude de dépistage qui reste insuffisante, de l'attitude diagnostique avec des difficultés à reconnaître, confirmer et évaluer le degré d'une souffrance professionnelle et de l'attitude thérapeutique des médecins généralistes. Si ceux-ci ont le plus souvent recours à l'arrêt maladie, l'utilisation de thérapeutiques médicamenteuses (anxiolytiques, antidépresseurs, phytothérapie) semble se situer en terme de fréquence, après l'orientation auprès des professionnels médicaux ou paramédicaux (médecin du travail, psychologue, psychiatre). Les médecins généralistes n'agissent donc pas seuls. Cela peut être interprété de différentes manières : soit les praticiens revendiquent le bénéfice d'une prise en charge pluridisciplinaire, soit le manque de temps et le sentiment d'impuissance poussent les médecins généralistes à adresser leurs patients à d'autres confrères. Par ailleurs, le recours aux thérapeutiques médicamenteuses reste important mais la présence non négligeable de thérapeutiques douces (phytothérapie, homéopathie) est peut-être en faveur d'une modification des pratiques. A partir de l'analyse de ces éléments et des difficultés rencontrées par les praticiens nous avons tenté de proposer quelques outils à l'usage du médecin généraliste pour faciliter la prise en charge des patients en souffrance au travail.– 2012 –
- CONSTANTIN Cyrille. Risque cardiovasculaire global chez les sapeurs-pompiers : Cohorte prospective de 359 dossiers randomisés de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires du département de l'Ain. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2012 - n° 275.
Introduction : L'estimation du risque cardiovasculaire global permet de cibler les individus à risque d'accident cardiovasculaire. La profession de sapeur-pompier expose les agents à des efforts non programmés, intenses et maximums dans un environnement hostile. Ces contraintes physiques et ces facteurs de stress exposent les sapeurs-pompiers au risque de survenu de mort subite ou d'accident cardiovasculaire.
Méthodes : À partir d'une cohorte randomisée de 359 sapeurs-pompiers dans l'Ain, professionnels (21) et volontaires (338), nous avons dans un premier temps analysé et comparé les facteurs de risque cardiovasculaire des 3 dernières années (2008-2011) du suivi médical et dans un second temps nous avons calculé leur risque cardiovasculaire global.
Résultats : La représentation des facteurs de risque cardiovasculaire au sein de notre population d'étude reste proche de celle retrouvée dans la population générale en France. Peu de différences sont observées entre sapeurs-pompiers professionnels et volontaires. Le calcul du risque cardiovasculaire de notre effectif montre qu'il existe un risque au moins 5 fois supérieur chez 31.1% (IC95% = [26.3-35.9]) des sapeurs-pompiers par rapport aux individus du même groupe sans facteurs de risque cardiovasculaire. Ce risque est équivalent quelque soit le statut et se retrouve déjà à partir de 25 ans.
Conclusion : Notre travail nous a permis d'estimer le risque cardiovasculaire global des sapeurs-pompiers du département de l'Ain et de montrer, sans distinction de statuts, qu'il existe au moins un risque 5 fois supérieur pour 1 sapeur-pompier sur 3. Ce risque étant présent dès l'âge de 25, notre travail nous amène à proposer des modifications dans le suivi médical des sapeurs-pompiers ainsi que le renforcement des actions de prévention cardiovasculaire.- DAVERTON Brice. Analyse minéralogique pulmonaire et syndromes infiltratifs. L'expérience du laboratoire de minéralo-pathologie du Centre Hospitalier Saint Joseph - Saint Luc. A propos de 226 prélèvements reçus de 2005 à 2011. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2012 - n° 108.
Depuis 1989, l' équipe du service de pneumologie de l'Hôpital Saint Joseph - Saint Luc s'intéresse à la sous- estimation du rôle des poussières dans le déclenchement des maladies non seulement en pathologie cancéreuse pleuro-pulmonaire mais également lors des pathologies infiltratives et ceci notamment grâce au laboratoire de minéralo-pathologie permettant, depuis 2005, la recherche de taux élevés de corps asbestosiques soit sur des fragments de parenchyme pulmonaire, soit sur du LBA.
Nous rapportons les résultats d'une étude rétrospective portant sur 226 prélèvements adressés au laboratoire pour analyse minéralogique pulmonaire dans le cadre du bilan d'une pathologie pulmonaire infiltrative entre 2005 et 2011 : 32 biopsies et 194 LBA. On retient 4 biopsies et 39 LBA positifs avec 12 patients déclarés en maladie professionnelle liée à l'amiante, 4 pour silicose et 8 au FIVA. Les données confirment l'intérêt de cette analyse et la possibilité d'une reconnaissance de l'asbestose dans le syndrome infiltratif en présomption d'imputabilité pour les dosages entre 1000 et 5000 CA/ gr de poumon sec ou entre 1 et 5 CA par ml de LBA, même si l'hypothèse d'une fibrose idiopathique associée à une surcharge en amiante ne peut être éliminée. II est par ailleurs possible, par des technique d'analyse optique numérique quantitative, couplées à de l'analyse en microscopie électronique qualitative, d'estimer un taux de poussières fines (inférieures à 5 µm) et d'en préciser la nature chimique. Ceci permet d'identifier des surcharges anormales en poussières pour certaines pathologies infiltratives et de requalifier le diagnostic en pneumoconiose. Ceci pourrait aider à redéfinir de nouvelles frontières pour les pneumoconioses.- LESSORT Rudy. Exposition professionnelle au trichloréthylène et risque de cancer du col utérin. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2012 - n° 137.
Aujourd'hui, 4 à 10 % des cancers seraient d'origine professionnelle. L'enquête SUMER 2003, dénombrait 2 370 000 personnes et parmi eux, 153 600 étaient exposés au trichloréthylène.
A côté des facteurs de risque généraux du cancer du col de l'utérus, une suspicion existe quant au rôle pathogène de certains solvants chlorés auxquels peuvent être exposées les femmes durant leur activité professionnelle. Une étude de faisabilité, notamment, menée en 2006 dans la Vallée de L'Arve en Haute-Savoie par Confavreux et al., et plusieurs articles de la littérature internationale retrouvent une augmentation du risque de morbidité ou de mortalité par cancer du col de l'utérus lors d'antécédent d'exposition au trichloréthylène ou à de multiples solvants dont le trichloréthylène, mais ceci sans indépendamment des facteurs de risque identifiés du le cancer du col, en particulier l'infection à Human Papilloma Virus.
L'objectif principal de cette étude a donc été d'analyser le lien entre une exposition au trichloréthylène et le cancer du col utérin en prenant en compte les autres facteurs de risque de cette pathologie, qu'il s'agisse des facteurs professionnels suspectés ou des facteurs non professionnels, notamment le statut HPV des femmes.
Pour ceci une enquête cas-témoins a été réalisée, parmi la population active féminine de la vallée de l'Arve, recueillant les facteurs de risques généraux et l'exposition professionnelle, pour analyses uni et multivariées.
Au total 69 cas et 69 témoins ont participé à l'étude permettant de retrouver des résultats cohérents, en ce qui concernant les facteurs non professionnels du cancer du col utérin, la littérature internationale, suggérant que HPV est un facteur nécessaire mais non suffisant à la constitution de dysplasies du col. Une notion de rôle protecteur de l'obésité discutée est également retrouvée ici.
Notre étude ne retrouve pas d'excès significatif de risque de dysplasies ou cancer du col utérin en lien avec l'exposition au trichloréthylène, et ce risque tend à diminuer lorsque la durée d'exposition ou la dose cumulée augmentent. Toutefois, la puissance statistique de l'étude ne permet pas de conclure concernant la possibilité d'un risque faible mais ces résultats permettent de rejeter l'existence d'un risque élevé de dysplasies ou cancers du col utérin dans cette région.- ROUSSEL Nicolas. Le Soutien Sanitaire Opérationnel des Sapeurs-Pompiers du département de l'Ain. Propositions d'éléments pour l'élaboration de procédures visant à diminuer les accidents du travail ou leurs conséquences lors des interventions, formations et entraînements. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2012 - n° 12.
Nous avons proposé des éléments afin de permettre la mise en place de procédures de soutien sanitaire opérationnel dans le département de l'Ain en respectant les différents niveaux de préventions définis par l'OMS, avec pour objectif de diminuer les accidents du travail des sapeurs-pompiers et leurs conséquences en interventions mais aussi lors de certaines formations ou entraînements. Nous avons pour cela étudié les contraintes supportées par les sapeurs-pompiers ainsi que l'accidentologie des sapeurs-pompiers du département de l'Ain de ces sept dernières années, lors des interventions, de certaines formations et entraînements. Nous avons également comparé les pratiques du soutien sanitaire opérationnel communiquées par d'autres départements ou à l'étranger.– 2013 –
- d'AUBAREDE Constance Épouse FRIEH. Violences et incivilités des usagers dans un service d'urgences ophtalmologiques : exploration qualitative de l'expérience du personnel soignant. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2013 - n° 166.
La violence au travail est un risque psychosocial. Elle a des répercussions avérées sur la santé des travailleurs. Le personnel hospitalier est la catégorie professionnelle la plus touchée. L'étude PREVURGO a pour but la réduction du nombre d'actes de violence et d'incivilités (AVI) commis dans un service d'urgences ophtalmologiques, par une série d'interventions.
L'objectif de cette étude, volet qualitatif de PREVURGO, était de décrire la perception des professionnels de santé des situations de violence.
Une méthodologie de recherche qualitative a été adoptée. Les données ont été recueillies par des entrevues individuelles semi-structurées auprès de 27 membres de l'équipe, des observations de terrain et l'analyse de documents. Les entrevues retranscrites ont fait l'objet d'une analyse qualitative thématique de contenu.
Une typologie des AVI a été élaborée en six catégories sur un continuum de gravité croissante. Mais les remarques relatives aux demandes répétées et aux exigences des usagers, non considérées comme des AVI, étaient également omniprésentes dans les témoignages recueillis. L'ensemble de ces actes requéraient de façon permanente des exigences émotionnelles de la part du personnel.
Les répondants adoptaient des stratégies professionnelles d'adaptation comportementale, mais leurs limites personnelles pouvaient être dépassées. Il y avait une sous-déclaration des événements de violence. Les participants avaient un sentiment de faible utilité de ces signalements. Les AVI avaient des conséquences sur leur travail et leur santé. Le personnel interrogé a attribué des causes à ces AVI (durée d'attente, manque de personnel, facteurs dans l'organisation du travail et évolution de la société) et proposé des pistes de solutions.
Les résultats de cette étude ont permis d' évaluer qualitativement les représentations de la violence chez les membres du personnel. Un certain degré de congruence entre les interventions proposées par le programme de prévention PREVURGO et les solutions identifiées par les répondants a été établi. Des pistes de réflexion ont été avancées pour améliorer les conditions de travail du personnel et la prise en charge des patients. Elles concernaient plus particulièrement la construction du collectif du travail, le rôle du service de sécurité et l'agencement des locaux. La construction du collectif de travail était liée à l'articulation des activités médicales, paramédicales et administratives dans l'organisation du travail.
Accès Thèse- BERTRAND-QUASEVI Christelle. Souffrance morale au travail : représentations des médecins généralistes. Etude qualitative à partir de trois focus-groups. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2013 - n° 235.
La souffrance morale au travail est un phénomène de plus en plus fréquent. Le médecin généraliste est souvent le premier recours. Notre hypothèse est que certains remettent en cause l'existence de cette pathologie, parlant de fainéantise. La méthode est une analyse qualitative à l'aide de trois focus-groups. L'objectif principal est d'étudier le ressenti des médecins généralistes, l'objectif secondaire est d'identifier les freins à une non-reconnaissance.
Trois grands thèmes sont étudiés : la définition de la souffrance morale au travail, la prise en charge de cette pathologie et le vécu des médecins généralistes.
On peut définir la souffrance morale au travail par l'intrication de deux éléments : un contexte socioéconomique (altération du travail, altération des relations au travail et pression de performance) et l'expérience vécue par le patient qui dépend de son histoire personnelle. Les modes d'expression sont différents, mais la souffrance profonde et insoluble.
La prise en charge débute par une consultation que l'on pourrait qualifier de « thérapeutique », où l'attitude empathique est primordiale. Il faut amener le patient à devenir acteur de sa prise en charge. La collaboration avec le médecin du travail est indispensable, avec l'arrêt maladie qui va permettre de soustraire le patient à sa souffrance et prendre du recul.
Le ressenti du médecin généraliste est multiple. Les réactions positives relèvent l'aspect intéressant et enrichissant ainsi que le fait de se sentir utile. Les réactions négatives sont à type de tristesse et de colère vis-vis de la situation du patient. Il y a aussi des réactions dirigées contre le patient de méfiance, doute, impression de manipulation, qui se manifestent notamment lorsque l'on évoque l'arrêt de travail. Face à ces difficultés, nous proposons une prise en charge pluridisciplinaire (binôme médecin généraliste-médecin du travail surtout). Cette complémentarité permet d'objectiver la situation et d'écarter les doutes.- BOUNIN Alice. Evaluation de la fréquence de l'exposition aux fibres d'amiante chez des patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire. Etude Evamovaire. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2013 - n° 243.
En France, le cancer de l'ovaire est la quatrième cause de mortalité par cancer. Ses facteurs de risque restent pour l'instant assez mal connus. La part des cancers de l'ovaire qui pourraient être liés à une exposition professionnelle ou environnementale à l'amiante est imprécise. Les études réalisées dans différents secteurs d'activité ont mis en évidence un risque augmenté de cancer de l'ovaire chez des femmes ayant été exposées professionnellement ou par l'intermédiaire de leur conjoint exposé. En 2009, le Centre International de recherche sur le cancer a classé l'amiante comme cancérogène certain pour l'ovaire.
L'objectif de cette étude descriptive était d' évaluer la fréquence de l'exposition directe ou indirecte aux fibres d'amiante chez les femmes présentant un cancer de l'ovaire et de quantifier cette exposition.
Nous avons inclus 162 patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire de différents types et sous-types histologiques. L'âge médian de notre échantillon était de 58 ans. Elles avaient travaillé en moyenne dans 2,4 emplois chacune avec une durée de travail médiane de 29 années. A partir de l'analyse des parcours professionnels et du questionnaire spécifique sur l'utilisation de l'amiante, nous avons estimé que 18% des patientes avaient été exposées à l'amiante pendant leur carrière, dont 5% de manière certaine, avec une durée d'exposition estimée à 14 années en médiane. L'étude portait aussi sur les expositions indirectes à l'amiante, transporté sur les vêtements des travailleurs (parents, maris, enfants) et ainsi rapporté dans leur foyer. Nous avons estimé que 25% des membres de leurs familles avaient été exposés à l'amiante et ainsi 60% des patientes auraient été exposées indirectement.
Cette étude devrait être complétée par une analyse par inclusion de témoins puisque la fréquence de l'exposition à l'amiante directe ou indirecte dans notre échantillon de patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire semble élevée. La réalisation d'une étude cas-témoin permettrait d'estimer un niveau de risque de cancer de l'ovaire lié à l'amiante en population générale alors que les données disponibles sont issues essentiellement de cohortes.- CHAUMET Jessica. Le risque suicidaire propre à la profession médicale. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2013 - n° 170.
La question du suicide des médecins reste souvent du domaine du secret en France. Pourtant l'on observe depuis plusieurs années une augmentation inquiétante de la souffrance des soignants.
Nous introduirons notre propos par une histoire clinique, puis nous tenterons de recenser les études épidémiologiques étrangères et françaises les plus représentatives, afin d'en dégager les résultats principaux concernant la surmortalité supposée des médecins par suicide. Nous étudierons ensuite les caractéristiques propres au syndrome d'épuisement professionnel, ou burn out syndrome : il s'agit parfois d'une étape préliminaire au passage à l'acte suicidaire, qui lui-même s'inscrit dans une histoire psychique et environnementale propre à chaque individu. Nous essaierons alors de comprendre dans quelle mesure l'exercice de la profession médicale pourrait exposer les médecins à un risque suicidaire plus élevé, pour enfin aborder les différents moyens de prévention déjà mis en œuvre en France et à l'étranger. Nous verrons également, à travers le regard de trois professionnels, quel rôle la médecine du travail a à jouer dans la prévention et la prise en charge de ces « médecins malades ».- DREANO-HARTZ Soazic. Mesure de l'épuisement professionnel des médecins travaillant en unité de soins palliatifs et en équipe mobile de soins palliatifs en France. Etude de faisabilité. Echantillon de 100 médecins. Thèse d'exercice de médecine : Université Bordeaux 2, 2013 - n° 15.
Introduction : En soins palliatifs, les médecins sont confrontés à des situations complexes de fin de vie. Le syndrome d'épuisement professionnel reste peu étudié dans cette population.
Objectif de l'étude : Mesurer la prévalence du syndrome d'épuisement professionnel (SEP) chez les médecins travaillant en soins palliatifs en France (unité de soins palliatifs (USP) et/ou équipe mobile de soins palliatifs (EMSP), comparer ces deux populations et identifier les facteurs protecteurs.
Méthode : Nous avons mené une étude pilote transversale sous la forme d'un questionnaire en ligne comprenant le Maslach Burnout Inventory (MBI), des données sociodémographiques, professionnelles, motivationnelles, envoyé à 100 médecins tirés au sort en France.
Résultats : 62 questionnaires étaient exploitables à l'issue de trois relances. Huit (13 %) participants présentaient un épuisement émotionnel élevé, 3 (5 %) une dépersonnalisation élevée, 11 (18 %) un faible accomplissement personnel. Le type d'exercice (EMSP et/ou USP) ne favorisait pas la survenue d'un SEP. Les médecins exerçant en alternance USP/EMSP constituaient une troisième population travaillant significativement plus (p=0.013). Les facteurs protecteurs retrouvés étaient le nombre de médecins dans l'équipe pour l'épuisement émotionnel, les gratifications liées à la relation avec les familles pour la dépersonnalisation, les gratifications liées à l'activité d'enseignement pour l'accomplissement personnel.
Discussion : Le SEP est moins fréquent chez les médecins travaillant en soins palliatifs que chez leurs confrères. Ces données préliminaires seront à confirmer par une étude prospective à plus grande échelle. Les difficultés d'utilisation du MBI pourront faire l'objet de travaux ultérieurs pour permettre d'adapter l'outil à la pratique quotidienne.
Conclusion : Des effectifs médicaux respectés dans les structures, le développement de la recherche et de l'enseignement protégeraient les médecins travaillant en soins palliatifs du SEP.- FRANÇOIS - CAVELIER de CUVERVILLE Anne. Le programme PRESLO de prévention secondaire des lombalgies chez le personnel hospitalier : évaluation du point de vue des usagers. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2013 - n° 71.
La lombalgie commune est une affection fréquente aux conséquences individuelles et sociétales importantes. Les exercices physiques sont indiqués en prévention secondaire pour limiter la survenue de récidives ultérieures et les arrêts de travail associés. Le programme d'exercices physiques PRESLO a été élaboré dans cet objectif et délivré par une équipe de r adaptation auprès du personnel hospitalier.
L'objectif de cette étude était d'évaluer les modalités d'organisation du programme PRESLO du point de vue des usagers (personnel de santé ayant des antécédents de lombalgie) afin d'identifier d'éventuelles améliorations du programme PRESLO.
Une approche de recherche qualitative a été adoptée. 21 participants ont été sélectionnés intentionnellement dans les différentes catégories professionnelles du personnel. Tous ont été volontaires pour réaliser une entrevue individuelle semi-structuré e explorant leurs représentations de la lombalgie, leurs attentes, leur expérience des séances collectives d'exercices physiques et leur observance de l'autoprogramme à domicile. Toutes les entrevues ont été retranscrites et analysées au moyen du logiciel d'analyse qualitative Atlas.ti.
La participation au programme était motivée par les antécédents de lombalgie, l'attente de soulagement et le désir de gagner en autonomie. L'impact de la séance d'information évaluée après 12 mois a montré une modification des représentations de la lombalgie chez les participants. Les séances collectives d'exercices ont été très appréciées pour l'émulation engendrée par le groupe. Leur observance a été facilitée par la proximité et l'accessibilité (sur le lieu et le temps de travail) ainsi que l'information sur le programme effectuée dans l'institution. L'autonomie des participants à la fin des séances collectives était variable selon les personnes. Les supports d'information délivrés ont été globalement peu utilisés. L'observance durable des exercices de l'autoprogramme à domicile était également variable selon les personnes. L'impact du programme était favorablement évalué par les participants en termes d'autonomisation, de bien-être physique et psychologique et de réduction des douleurs. Les lacunes principales portaient sur l'absence de séance de rappel permettant de maintenir l'autonomie dans la réalisation des exercices et la motivation engendrée par le groupe. Les suggestions formulées portaient sur la nécessité de séances de rappel et d'un suivi plus loin dans le temps.
Les résultats de cette étude ont permis d' évaluer qualitativement l'impact du programme et la satisfaction des participants dans plusieurs dimensions. Des pistes d'amélioration du programme ont pu être identifiées. Des séances de rappel et de suivi semblent importantes pour améliorer l'observance des exercices dans la durée.
Accès Thèse- ROBERT Noémie. Exploration de nouvelles pratiques face à la souffrance au travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2013 - n° 156.
Le médecin du travail est aujourd'hui confronté à des problèmes de souffrance au travail qui ne semblent pas pouvoir se résoudre avec l'approche préventive classique développée en médecine du travail. Le présent travail a pour objet la recherche de pratiques singulières développées face à ces problèmes.
L'étude qui a découlé de ce projet est basée sur le témoignage de quatre médecins du travail formés à la clinique médicale du travail, dont deux sont expérimentés et sont formés à l'ergonomie, et deux ont une pratique plus récente. Le matériel recueilli se compose du récit de leur pratiques à priori, de six récits de prise en charge de salariés en situation de souffrance au travail, d'un récit de pratique en milieu de travail suite à une épidémie de troubles musculo-squelettiques et des commentaires des médecins sur ces prise en charge. Le recueil des données a duré d'août 2011 à septembre 2013. Il a été effectué sous forme d'entretiens individuels avec chaque médecin, et du recueil de récits publiés.
Trois travailleurs étudiés ont une activité d'encadrement contrairement aux autres. Le milieu de travail où se déroule l'exemple de pratique est une Usine de tissage.
Trois d'entre eux ont probablement un trait alexithymique.
La discussion a consisté à formuler des hypothèses sur la pertinence de ces pratiques singulières vis-à-vis des pratiques classiques, en lien avec le contexte des cas exposés, puis à évaluer les obstacles et perspectives de développement de la pratique face à la souffrance au travail. La discussion a été orientée vers ce que nous retenons pour notre pratique.
Les médecins rencontrés s'adaptent à la demande des travailleurs en articulant une pratique substitutive à leur action à un soutien à l'élaboration des travailleurs autour des enjeux de travail ou de leur fil identitaire professionnel, dans un but de recouvrement du pouvoir d'agir et de débattre du travail. L'alexithymie semble constituer une problématique émergente. Enfin, la mise en récit de prises en charge complexes, partagée avec les pairs, et l'attention maintenue à la complexification des dimensions bio-psycho-sociales de l'analyse en santé au travail, constituent des perspectives de développement de la pratique face à la souffrance au travail.– 2014 –
- BOTTE Cécile. Etude de la pénibilité des spécialités et des tâches des maçons par la fréquence cardiaque. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2014 - n° 72.
Objectif - Notre objectif était d'identifier chez les maçons, les spécialités et les phases de travail les plus pénibles.
Matériel et méthodes - Une étude descriptive a été réalisée entre juillet 2011 et avril 2013, afin de mesurer la pénibilité au travail de 5 spécialités de maçons (coffreurs, de réhabilitation, de finition, de préfabriqué et en ateliers de fabrication) et de 6 phases de travail (coffrage, décoffrage, ferraillage, travaux préparatoires, coulage, rangement). En nous basant sur la cardiofréquencemétrie des 24h, nous avons calculé le Coût Cardiaque Relatif physiologique (CCRphy) et la Fréquence Cardiaque Moyenne au travail (FCMoy) pour chacun d'eux.
Résultats - Les enregistrements de 95 maçons de sexe masculin, âgés de 35,9 ans ± 10,6 ont pu être exploités. Les différences entre les spécialités n'étaient pas significatives. Les phases du coffrage sont plus exigeantes que celles du coulage et du rangement. Il en va de même entre le décoffrage et le coulage (p < 0,05). L'âge et l'IMC augmentent la FC de repos (r = 0,36 ; p < 0,001 et r = 0,22 ; p < 0,05). La fréquence cardiaque de sommeil augmente d'un battement par minute tous les 3 ans. Le pic de FCMax au travail diminue avec l'âge.
Tous métiers confondus, il est constaté une augmentation de 5 bpm de la FCMoy au travail par rapport aux années 1992-95. Ainsi, malgré les progrès technologiques, la pénibilité cardiaque s'accroit depuis 20 ans vraisemblablement du fait de l'intensification du rythme de travail.
Conclusion - Ces phases de travail identifiées les plus pénibles (maçon de réhabilitation, coffrage et décoffrage) deviennent des cibles prioritaires d'action pour réduire la pénibilité des maçons.- BUTAUD Chloé. Les menaces d'accouchement prématuré chez les internes en médecine de la région Rhône-Alpes de 2010 à 2013. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2014 - n° 38.
Identifier les groupes de femmes à risque d'accouchement prématuré permet de leur faire bénéficier d'une surveillance médicale rapprochée. Avec la féminisation de la profession médicale, les grossesses chez les internes sont de plus en plus nombreuses. L'objectif principal de cette thèse était d'estimer le taux de menaces d'accouchement prématuré (MAP) chez les internes en médecine de la région Rhône-Alpes, au cours des années 2010 à 2013. L'objectif secondaire était d'évaluer le rôle des conditions de travail des internes enceintes sur la survenue de MAP. Un questionnaire a été adressé par mail à 195 femmes ayant accepté de participer à l'étude. Cent-soixante-sept femmes qui avaient accouché au cours de leur internat entre le 1er janvier 2010 et le 30 septembre 2013 ont été incluses. Le pourcentage de MAP ayant nécessité une hospitalisation par rapport au nombre total de grossesses était de 10.2%. La différence avec le taux de 7.5% connu dans la population générale française en 2010 était statistiquement significative. Dans notre population, un nombre de nuits travaillées supérieur à deux par mois et un temps de trajet quotidien supérieur à trente minutes étaient associés à une augmentation statistiquement significative de la survenue de MAP. On a observé par ailleurs que moins de 50% des internes avaient pris au cours de leur grossesse un stage en surnombre et qu'un tel stage ne semblait pas protéger de la survenue d'une MAP. Les répondantes ont souligné l'absence fréquente d'adaptation des conditions de travail même au cours des stages en surnombre. Il ne faut donc pas seulement encourager les internes à choisir un stage en surnombre mais il faut aussi faire en sorte que les conditions de stage lors des surnombres soient vraiment adaptées à la femme enceinte.- HONNORAT Myriam. Les gelures en milieu militaire : étude cas témoins à recrutement incident dans les Alpes sur l'hiver 2012-2013. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2014 - n° 60 (Accès réservé).
Introduction. La gelure est une lésion localisée liée au froid qui limite le potentiel d'action du militaire à court et à long terme. Le traitement est urgent, parfois lourd et le risque de séquelles est important. Aucune étude prospective n'existe sur les facteurs de risque de gelure, indépendamment des facteurs de risque environnementaux.
Matériels et méthodes. Nous avons mené une étude cas-témoins prospective sur l'hiver 2012-2013 en milieu militaire dans les Alpes. De décembre 2012 à mars 2013, pour chaque nouveau cas de gelure, les témoins présents sur le même entrainement étaient inclus.
Résultats. 28 cas et 148 témoins ont été recrutés. Après un ajustement de Mantel-Haenszel, deux facteurs de risque ont été identifiés. Le phototype VI (selon l'échelle de Fitzpatrick) était associé de façon significative au risque de gelure (odds ratio ajusté = 7.8 ; IC 95% [2.7 - 22.5]). Le fait d'avoir des frissons (odds ratio ajusté = 4 ; IC 95% [1.5 - 10.6]) doit être considéré comme un signe d'alarme de gelure et d'hypothermie. Nous n'avons pas trouvé de différence statistiquement significative entre cas et témoins pour le tabagisme, l'exposition aux vibrations, le phénomène de Raynaud, l'antécédent de gelure, le groupe sanguin, l'hydratation, l'équipement (gants, chaussures et chaussettes), le poids du sac, l'expérience de la montagne, la prévention reçue sur les gelures, le grade. L'onglée, pré-stade de gelure est également associé au risque de gelure (odds ratio brut 4.3 ; IC 95 % [1.5 -13.9]).
Conclusion. La prévention doit être renforcée auprès des militaires de phototype VI, avant et pendant l'exposition au froid. De nouvelles études devraient permettant de mieux comprendre pourquoi cette population est plus à risque.
- MARFAING Florent. Etude rétrospective des cas de décès sur le lieu de travail, à partir des rapports d'autopsies de l'IML de Lyon, entre 2000 et 2010. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2014 - n° 255.
Les accidents du travail mortels en France restent un sujet préoccupant et les statistiques officielles n'explicitent pas les causes de près de 2 décès sur 5.
Cette étude épidémiologique rétrospective et descriptive, a porté sur les accidents du travail mortels autopsiés à l'Institut de médecine légale de Lyon entre 2000 et 2010. L'étude comporte 239 dossiers au total, majoritairement des hommes (224), dont la moyenne d'âge est de 45,8 ans. Les malaises cardiaques sont responsables de 100 décès dont plus de la moitié sont d'origine cardiaque ischémique. Les accidents traumatiques mortels (morts violentes) représentent 75 cas, il s'agit souvent d'accidents mécaniques, de chutes et d'écrasements. Les ouvriers sont les plus en danger, et les secteurs du BTP, des transports, de l'industrie et de l'agriculture, particulièrement concernés par ces accidents. Pour les autres causes de décès le secteur des services est le plus impacté. Les suicides représentent 49 cas, dont 32 pendaisons, enfin on retrouve 13 homicides.
Les analyses toxicologiques retrouvent une alcoolémie positive dans 43 dossiers, dont 11 cas d'accidents physiques mortels et 6 avec une alcoolémie supérieure à 0,5g/L. Le cannabis est retrouvé dans 16 dossiers avec 11 consommations récentes mais seulement une seule précédant un accident physique mortel, les anxiolytiques sont retrouvés dans 24 dossiers dont 5 cas d'accidents traumatiques mortels.
Cette étude montre l'importance d'une action coordonnée au niveau national, à la fois pour le recueil des informations concernant les accidents du travail mortels, mais aussi pour la mise en place des mesures de prévention adaptées aux disparités des populations de l'étude.- MILLIET-BAUDE Charlotte. Facteurs de risque professionnels des cancers ORL : Analyse d'une série de cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2014 - n° 31.
Un très grand nombre de facteurs de risque intervient dans la cancérogenèse de la sphère ORL. Le tabac et l'alcool sont les principaux facteurs mis en cause, notamment parce qu'ils sont anciens et bien connus par la communauté scientifique. Les facteurs de risque professionnels sont moins faciles à étudier et diffèrent d'une région anatomique à une autre.
L'étude descriptive menée sur 172 cas de cancers ORL pris en charge au Centre Léon Bérard de Lyon retrouve certains facteurs professionnels bien identifiés dans l'historique des patients. La description de la population de l'étude retrouve une large prédominance d'ouvriers qualifiés et le secteur d'activité le plus représenté est celui de l'Industrie Manufacturière.
Concernant les nuisances retrouvées au cours des interrogatoires, les poussières de bois dans le cadre du cancer de la cavité nasale et des sinus de la face ressortant dans 44,4% des cas, et les expositions à l'amiante sont retrouvées dans tous les groupes. Pour les cancers du larynx, dont l'amiante est reconnu cancérogène certain par le CIRC depuis 2009 avec des preuves suffisantes, l'amiante est retrouvée dans 25% des parcours professionnels. L'amiante ressort particulièrement dans le groupe des cancers de l'hypopharynx, où 57,2% des sujets ont été exposés.
Cette prédominance de l'exposition pourrait suggérer qu'un lien entre l'exposition à l'amiante et l'apparition d'un cancer de l'hypopharynx existe mais celui-ci n'a pas encore été démontré avec certitude dans la littérature. La proximité de l'hypopharynx avec le larynx en fait une zone susceptible d'être soumise aux mêmes facteurs de risque, et de nouvelles études doivent être menées.- UDUMA Oyidiya. Objectivation clinique des troubles musculo-squelettiques dans une blanchisserie hospitalière. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2014 - n° 11.
Une enquête transversale a été réalisée dans une blanchisserie hospitalière dans le but d'évaluer la fréquence des TMS, mais également de mesurer l'impact des facteurs psychosociaux dans la survenue de ces troubles. Cette étude faisait suite à deux autres enquêtes du même type réalisées en 1999, puis en 2004. Elle a été proposée à l'ensemble des agents, dans les mêmes conditions, et la participation était volontaire. Deux nouveaux aspects ont cette fois été explorés : l'examen clinique suivant le protocole SALTSA, couplé au questionnaire Nordique et le questionnaire de SIEGRIST (version courte à 23 items). Nous avons également tenté de rechercher un lien entre la fréquence des plaintes et les conditions de travail, notamment en utilisant le modèle de Siegrist (balance efforts/récompenses).
Sur un échantillon de 24 agents en 2012, à prédominance féminine, le nombre de plaintes de TMS restait important, surtout pour les membres supérieurs. L'épaule se révélait être l'articulation la plus touchée, concernant 87,5% des plaintes. Seulement sept agents ont été examinés, retrouvant 4 cas avérés de cervicalgie, 3 cas de syndrome de la coiffe de rotateurs, 2 cas d'épicondylite latérale, et 2 cas de tendinite des extenseurs de la main. La perception du travail restait plutôt stable, le travail étant jugé moins répétitif, la cadence moins rapide, la force musculaire nécessaire plus grande et une fatigabilité au niveau du rachis plus importante. Dans l'ensemble, le vécu au travail était comparable à celui de 2004 en termes de concentration, monotonie, complexité, ambiance de travail, de qualité des relations au travail et d'intérêt porté au travail. L'ensemble des agents ne présentait globalement pas de déséquilibre au niveau de la balance efforts/récompenses, seulement 3 agent avaient un score R>1, l'effet des facteurs psycho-sociaux semblait moins important, grâce à un bon soutien social. Ce type d'étude inclue de plus en plus souvent l'examen clinique dans la démarche de suivi, permettant l'objectivation de ces plaintes. Il serait intéressant de poursuivre le suivi de cette population fortement exposée aux TMS à la suite du déménagement dans une blanchisserie neuve prévu en 2014 et des modifications profondes du travail que ce transfert entraînera, tout en intégrant l'examen clinique et en restant vigilant sur l'impact des facteurs psychosociaux.– 2015 –
- BAKKARI Dounia Épouse AHADE. Exploration du processus d'évaluation et de formulation des restrictions médicales d'aptitude au travail des travailleurs lombalgiques : expérience de 10 médecins du travail du personnel hospitalier. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2015 - n° 121.
La lombalgie, touchant essentiellement les personnes en âge de travailler, constitue un problème de santé publique. Le médecin du travail, dans l'objectif de favoriser la reprise du travail et le maintien dans l'emploi, peut préconiser des aménagements du poste et/ou des restrictions médicales d'aptitude au travail.
L'objectif de cette étude était d'explorer le processus d'évaluation et de formulation des restrictions médicales d'aptitude au travail des travailleurs lombalgiques et de recueillir le point de vue des médecins du travail sur cet exercice.
Une approche de recherche qualitative a été adoptée. 10 médecins du travail du personnel hospitalier ont été inclus intentionnellement. La recherche a été conduite sous forme d'entrevues individuelles semi-structurées précédées d' étude de dossiers médicaux d'agents lombalgiques suivi par le praticien interrogé et ayant eu des restrictions médicales d'aptitudes dans les 18 mois précédents.
Les entrevues ont été retranscrites et analysées au moyen du logiciel MAXQDA v 11.
La description du processus d' évaluation et de formulation des restrictions médicales d'aptitude chez les travailleurs lombalgiques a permis d'identifier les différentes étapes d' évaluation (examen de santé et évaluation du poste du travail). Les critères de jugement de l'état de santé du travailleur lombalgique étaient variables, et les modalité s d'évaluations du poste du travail étaient différentes selon les médecins. Ce processus était globalement cohérent. Il s'appuyait sur les données de l'examen de santé et de l'évaluation des contraintes du poste du travail. Il intégrait la faisabilité des restrictions au travail et prenait en compte la notion du collectif du travail. Cet exercice était jugé difficile. Les difficultés étaient liées à l' évaluation de la douleur, la prise en compte du retentissement socioprofessionnel sur le travailleur, le manque de consensus et de normes pour la formulation des aptitudes dans un contexte réglementaire complexe et de jurisprudence abondante.
Des pistes d'améliorations peuvent être proposées en matière d'évaluation d'aptitude médicale au travail avec la possibilité d'utilisation d'outils commun d' évaluation de la douleur et d'évaluation du poste. Concernant la formulation des restrictions médicales d'aptitude, la piste d'explorer la faisabilité d'un consensus sous forme de thésaurus semble intéressante.- BIDAUD Chloé. Facteurs de risque professionnels des névralgies cervico-brachiales chroniques. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2015 - n° 189 (Accès réservé).
De nombreux travailleurs souffrent de névralgie cervico-brachiale chronique (NCBC), pourtant, aucune pathologie du rachis cervical ne figure dans un tableau de maladies professionnelles. Leur reconnaissance ne relève donc jamais de la présomption d'origine. Le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) doit donner son avis sur la relation de causalité entre ces pathologies et les expositions professionnelles.
Nous avons réalisé une analyse descriptive qualitative des dossiers de patients vus au centre de consultation de pathologie professionnelle (CCPP) de Lyon pour NCBC et ceux traités par le CRRMP Rhône-Alpes, entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2014. Nous avons également effectué une analyse quantitative des dossiers traités par le CRRMP entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2014.
Les médecins du CCPP ont estimé que la dégénérescence discale cervicale (arthrose, hernie) était potentiellement imputable au travail dans 60% des cas. Ils ont retenu les facteurs d'hypersollicitation suivants : port de charges, postures répétées ou prolongées du rachis cervical, mouvements répétés du tronc ou des membres supérieurs. Sur les 1748 demandes de reconnaissance pour ce motif reçues par les CPAM en Rhône-Alpes, seulement 4% ont pu être transmises au CRRMP en 10 ans (incapacité permanente atteignant 25%). Un lien direct et essentiel a été retenu dans 12 cas, dont 9 pour des sollicitations en hyperextension du rachis cervical ou port de charges lourdes.
Nos résultats semblent cohérents avec les données de la littérature. Le rôle exact des facteurs professionnels reste difficile à établir ; dans ce contexte, la création d'un tableau de maladies professionnelles parait encore prématurée.- PELISSIER Carole. Conditions de travail et état de santé physique et psychique du personnel non médical des établissements d'hébergements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Thèse de doctorat : Lyon 1, 2015 - n° 265 (Accès réservé).
Contexte : Le personnel non médical des Etablissements d'Hébergements pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) est exposé à des contraintes physiques et psychiques élevées du fait de la prise en charge de résidents de plus en plus dépendants et polypathologiques. Notre démarche de recherche s'appuie sur le modèle de santé publique de Green et Kreuter. Il s'agit de préciser l'état de santé physique et psychique du personnel (diagnostic épidémiologique) et d'explorer les conditions de travail perçues par les salariés (diagnostic comportemental et environnemental).
Matériels et Méthode : Une étude transversale a été menée par 78 médecins du travail auprès 2649 salariés (706 agents de service, 1565 agents de soins et 378 infirmiers) provenant de 105 maisons de retraite de la Région Rhône Alpes. Plusieurs questionnaires standardisés validés ont été utilisés pour recueillir des informations auprès des salariés. Les analyses statistiques ont été réalisées à partir du logiciel SAS, version 9.3.
Résultats : Le personnel interrogé exprime un fort niveau de pénibilité et souhaite recevoir plus fréquemment une formation continue aux soins palliatifs. Il est fortement exposé aux contraintes psychosociales (efforts élevés, récompenses faibles, déséquilibre effort/récompense et surinvestissement). Les plaintes musculo-squelettiques du cou et des membres supérieurs et les signes de détresse psychique de ce personnel sont significativement liées à l'exposition aux contraintes psychosociales.
Conclusions : La prochaine étape de recherche consisterait à établir le diagnostic éducationnel en précisant les facteurs organisationnels associés aux contraintes psychosociales de ce personnel.- PETE-BONNETON Charlotte. Evaluation du risque lié à l'exposition au protoxyde d'azote, par utilisation du MEOPA, du personnel soignant de pédiatrie de l'hôpital Femme-Mère-Enfant de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2015 - n° 139.
Le mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote est utilisé pour l'analgésie des soins douloureux. Nous avons étudié le risque professionnel en lien avec son utilisation dans des services de consultations et d'hospitalisation. La métrologie évalue les niveaux d'exposition des personnels par des mesurages atmosphériques sur un panel de services de pédiatrie, dans différentes situations de travail. L'air est capté individuellement par l'intermédiaire de pompes, ce qui permet des séquençages pour les phases des soins. L'analyse s'est faite par chromatographie en phase gazeuse avec détecteur à décharge ionisante puisée. Nous y avons associé des mesurages de biométrologie (air expiré).
Nous avons suivi 34 soignants sur l'ensemble de leur poste et assisté à 33 gestes sous MEOPA. Les données indiquent une exposition faible dans les services d'hospitalisation conventionnelle (les taux de protoxyde d'azote pondérés sur 8h sont inférieurs aux 25 ppm recommandées). La situation est préoccupante dans les services à forte consommation et confinant les soins dans quelques pièces: l'hôpital de jour de pneumologie et gastroentérologie et les urgences pédiatriques où certains soignants atteignent des valeurs d'exposition sur 8h, 4 ou 5 fois supérieures à la norme. Les taux de courte durée sont souvent supérieurs aux 200 ppm recommandés, jusqu'à près de 7 fois cette limite. Notre observation des postes a montré que ces contaminations des locaux sont en lien avec d'importantes fuites sur le circuit de distribution du gaz. Les données de biométrologie ne sont pas concluantes ; le taux de protoxyde d'azote dans l'air expiré en fin de poste nous apparaît mal corrélé au taux de protoxyde d'azote inspiré sur l'ensemble du poste. Les 181 soignants ayant répondu à notre questionnaire rapportent des céphalées (47,2%), des nausées (22%), des vertiges (16,7%). Outre l'utilisation appropriée des matériels de distribution et le strict respect des protocoles de délivrance du gaz, les axes de prévention doivent privilégier une optimisation maximale du brassage d'air. Il conviendrait d'utiliser le MEOPA dans des locaux adaptés, conçus pour cette utilisation et bénéficiant d'un système d'extraction d'air efficace afin de réduire les surexpositions. Les médecins du travail en charge de la surveillance de personnel utilisant ce gaz doivent évaluer leur exposition et participer à la prévention. La proposition d'un reclassement temporaire de salariées en désir de grossesse ou enceintes doit être discutée.
– 2016 –
- BOUQUET Antoine. Perchlorate et environnement : état des lieux des connaissances et analyse de la prise en compte des risques lors d'activités liées à l'utilisation militaire. Thèse pour le diplôme d'état de docteur en pharmacie : Lyon 1, 2016 - n° 55 (Accès réservé).
Le perchlorate est un contaminant émergent devenu problème de santé publique dans les années 2000. C'est un perturbateur endocrinien, toxique pour la thyroïde, qui inhibe l'absorption d'iode. Il peut, par exemple, entraîner des carences et des problèmes de développement neurologique chez l'enfant.
Son exposition dans la population générale est majoritairement par voie alimentaire, notamment par l'eau destinée à la consommation humaine (EDCH). Une exposition par inhalation est également documentée chez les travailleurs du perchlorate et semble possible chez les militaires. Actuellement, la valeur toxicologique de référence (VTR) du perchlorate est de 0,7 µg.kg-1 et la valeur guide dans l'EDCH est de 4 µg.L-1 pour les nouveau-nés et 15 µg.L-1 pour la population générale. Il n'y a pas de valeur guide pour la voie respiratoire, mais la mise en place de valeurs guides pour l'alimentation est en cours.
Le perchlorate est présent dans de nombreuses applications civiles et militaires. Son usage dans les missiles se fait majoritairement sous forme de propergol. Le cycle de vie du perchlorate peut exposer les personnels militaires lors de la fabrication, de l'utilisation et du démantèlement du propergol.
Des mesures de réduction de l'exposition au perchlorate sont en cours d'élaboration, notamment par sa destruction en respectant l'environnement, sa substitution dans les applications militaires, et son élimination des matrices aqueuses. Le développement de méthodes d'analyses plus rapides et un diagnostic de l'exposition à grande échelle permettront de mieux cerner le danger lié au perchlorate et ainsi de protéger l'environnement et l'Homme.- BUREL-EBEL Laëtitia. Evaluation des risques chimiques environnementaux pour les militaires déployés à l’étranger : état des lieux des pratiques et recommandations. Thèse pour le diplôme d'état de docteur en pharmacie : Lyon 1, 2016 - n° 94 (Accès réservé).
Les militaires projetés en opération extérieure vivent plusieurs mois sur une zone de déploiement. L’exposition des forces armées à des toxiques chimiques environnementaux peut s’avérer nuisible pour leur santé à long-terme. En effet, des cas historiques comme celui de l’« agent orange » ou le « syndrome de la guerre du Golfe » ont conduit les armées à étudier cette problématique.
En France, des structures de veille et doctrines ont déjà été mises en place, faisant appel au Service de Santé des Armées pour appréhender cette problématique. L’évaluation sur le terrain des risques chimiques d’origine environnementale s’appuie sur une campagne de prélèvements. Cependant, aucun consensus n’existe sur la manière de réaliser cette campagne avant le déploiement opérationnel.
Ce travail propose donc une méthodologie française en s’appuyant sur les conseils d’un comité d’experts et des recherches bibliographiques. L’air et le sol sont les deux milieux retenus pour la campagne de prélèvement puisque l’eau est facilement évitable par les militaires. Notre étude a permis de définir une liste de polluants pertinents à mesurer sur un site inconnu et ne présentant a priori aucun signe de contamination. Une fiche de visite de site a été construite afin de recueillir le maximum de connaissances sur le terrain d’étude. La stratégie d’échantillonnage, à savoir le nombre de prélèvements, leurs conditions et enfin le matériel de collecte utilisé pour chacun des deux milieux étudiés, a été définie. Enfin, il a été proposé les valeurs guides jugées les plus appropriées aux conditions d’exposition environnementale des militaires. Ces décisions sont transcrites sous forme de fiches pratiques dans l’objectif de guider les personnels qui procéderont aux échantillonnages sur de futurs théâtres opérationnels.- CHALABI DIB Karine. Méthodologie de la démarche de prévention des troubles musculo-squelettiques. Cas d'une intervention dans une entreprise de travaux d'installation électrique. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 254.
Mener une démarche de prévention des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) en entreprise nécessite un cadre méthodologique pour appréhender la complexité de ces pathologies dans un contexte professionnel. L'objectif de cette étude était d'étudier la prévalence des TMS et d'analyser les liens avec les contraintes de travail dans l'entreprise, avec pour objectif final d'orienter l'entreprise dans l'élaboration d'un plan de prévention des TMS à destination des électriciens.
Nous avons mené une étude épidémiologique transversale entre Mars et Novembre 2015, reposant sur l'utilisation du questionnaire TMS (INRS), l'évaluation subjective de la charge physique de travail par les échelles de Borg RPE et CR10, des mesures de vibrations pour divers véhicules et outils ainsi que sur une étude ergonomique de l'activité réelle de travail.
Parmi les 52 sujets inclus dans l'étude, les principaux TMS étaient localisés au rachis lombaire (80,8%) et au poignet droit (48,2%). Leur prévalence était très supérieure à celle des TMS reconnus en maladies professionnelles dans l'entreprise et chez les électriciens à l'échelon national. Les sujets de l'étude étaient soumis à des contraintes physiques (charge physique de travail), biomécaniques (postures contraignantes, vibrations), psychosociales (pression psychologique et peur de perdre son emploi) et environnementales fortes. Ces facteurs psychosociaux sont péjoratifs et générateurs de stress malgré des facteurs protecteurs comme l'autonomie dans le travail, le soutien social et des compétences professionnelles valorisées.
La complémentarité des axes d'étude avec l'utilisation d'outils validés et éprouvés en milieu professionnel a permis d'établir un état des lieux approfondi de la question des TMS dans l'entreprise, première étape de la démarche de prévention. L'appropriation des résultats par l'entreprise était un préalable à l'élaboration d'un plan de prévention. L'efficacité de la démarche nécessite la compréhension des mécanismes sous-jacents à la survenue des TMS dans l'environnement de travail et la prise en compte de tous les facteurs de risque, sans éluder les risques psycho-sociaux et organisationnels qui représentent l'enjeu humain des TMS. L'ancrage d'une culture de prévention et d'une dynamique d'amélioration continue dans l'entreprise pourrait être favorisé par la formation de personnes ressources compétentes sur le sujet des TMS.- COMBARNOUS Camille. Analyse des facteurs d'insertion professionnelle des patients souffrant d'épilepsie vus à la consultation Epilepsie et Travail de Lyon entre janvier 2011 et juin 2012. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 47.
Notre étude rétrospective a cherché à mettre en évidence des éléments pronostiques d'insertion professionnelle chez les personnes souffrant d'épilepsie (PSE). Elle a été réalisée à partir d'un recueil de données sur 142 dossiers de patients adressés pour une problématique d'aptitude ou d'orientation professionnelle, entravant l'insertion ou le maintien dans l'emploi, et vus à la consultation Epilepsie et Travail du centre hospitalier Lyon Sud entre janvier 2011 et juin 2012.
Dans une analyse comparative entre les patients en activité et ceux sans emploi, la présence de comorbidités neuropsychologiques et/ou psychiatriques et le contrôle de la maladie se sont révélés comme significativement associés à l'employabilité des PSE. L'étude selon la phénoménologie épileptique n'a pas révélé de lien statistiquement significatif entre l'expression des crises et l'insertion professionnelle. Enfin, on observe qu'une majorité d'avis favorables sur l'aptitude a été donnée à l'issue de la consultation, associés ou non à des préconisations professionnelles ou médicales.
Les résultats mettent en évidence le caractère unique de chaque situation épileptique et professionnelle et la nécessité d'une évaluation individualisée des FSE pour les orienter dans l'emploi, prévenir les situations à risques tout en évitant les restrictions professionnelles excessives.
Les sujets les plus en difficulté ont été accompagnés par l'organisme d'accompagnement dans l'emploi IDEO, souvent pendant plusieurs semaines, voire mois. L'étude du devenir de ces patients, ainsi que celui des PSE n'ayant pas nécessité d'accompagnement, pourrait permettre d'évaluer les besoins à plus long terme des patients en difficulté et améliorer leur prise en charge en amont.- ISNARD Alexandre. Pneumoconiose du prothésiste dentaire. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 153.
La profession de prothésiste dentaire est exposée à de nombreux risques professionnels, au premier plan desquels figurent les pathologies dermatologiques et pulmonaires. Ces dernières sont essentiellement représentées par les pneumoconioses, induites par une exposition chronique à des particules métalliques, minérales et biologiques. En raison de la multiplicité des facteurs éthiopathogéniques à leur origine, on parle plus spécifiquement de « pneumoconiose du prothésiste dentaire ». Nous avons présenté quelques observations cliniques illustrant la complexité de cette pathologie professionnelle. Nous avons également interrogé un échantillon de prothésistes dentaires travaillant en région Rhône-Alpes sur leurs pratiques professionnelles et leur état de santé afin de déterminer la meilleure stratégie de prévention à définir. Nous proposons de réaliser un suivi radiologique et biologique régulier de cette population.- LEROLLE Claire - RICHET Anne. Retentissement socio-professionnel après un cancer du sein : quel retour au travail ? Etude qualitative longitudinale auprès de 10 femmes. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 118.
Contexte: Le cancer du sein est une épreuve difficile sur le plan physique et psychologique qui perdure dans le temps. Elle représente un défi pour les femmes, celui de leur adaptation à une nouvelle vie après la maladie. L'objectif de cette étude qualitative était de décrire le retentissement socio-professionnel d'un cancer du sein chez des femmes ayant participé à un programme d'activité physique adapté et leurs besoins d'accompagnement dans le domaine professionnel après cette épreuve.
Matériel et Méthode: Une méthodologie de recherche qualitative a été adoptée. Les données ont été recueillies par deux entretiens individuels semi structurés à 6 mois d'intervalle auprès de 10 femmes et par un troisième entretien téléphonique à 4 mois.
Résultats: 20 entretiens ont été conduits. Les femmes témoignaient d'un parcours long et difficile, avec des effets indésirables qui persistaient, notamment des troubles cognitifs. La notion de rupture biographique et le « vécu d'abandon » après les traitements hospitaliers étaient importants. Les trajectoires des femmes dans leur vie professionnelle suite au cancer avaient été variables avec la survenue de nombreuses difficultés. Un modèle de la démarche de reprise du travail a été établi à partir des trajectoires des femmes et inspiré du modèle de Prochaska et Di Clémente de changement de comportement. La place du médecin généraliste dans le suivi était aléatoire, souvent les femmes semblaient leur attribuer un rôle secondaire.
Discussion: Une meilleure information concernant les troubles cognitifs et leur évolution permettrait peut-être une meilleure acceptation de ceux-ci. De par la proximité du médecin généraliste et la perspective d'un suivi à long terme, ce dernier pourrait prendre un rôle prépondérant dans la prise en charge de ces femmes. Une meilleure compréhension de la démarche de ces femmes dans la reprise du travail, à travers le cycle de Prochaska et Di Clémente modifié, permettrait d'adapter les interventions des professionnels à chaque étape. Enfin une meilleure collaboration entre les acteurs médicaux pour anticiper les difficultés et faire le lien avec le milieu professionnel pourrait améliorer le retour au travail, et permettre aux femmes de se reconstruire dans le travail de façon progressive.- VARIN Mélanie. Mise en place et évaluation d'un dispositif de recherche systématique de l'origine professionnelle des cancers broncho pulmonaires : validation d'un autoquestionnaire de repérage des expositions professionnelles. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 320.
Dix à 29% des cancers broncho-pulmonaires (CBP) seraient d'origine professionnelle et 60% d'entre eux ne seraient pas indemnisés.
Le projet PROPOUMON vise à améliorer le repérage, la reconnaissance et l'indemnisation des CBP d'origine professionnelle en maladie professionnelle à partir d'un auto-questionnaire (AQREP). Un des objectifs est de valider l'AQREP, en le comparant avec le questionnaire établi par la Société de Pneumologie de Langue Française (Q-SPLF). De Mars 2014 à Septembre 2015, 90 patients pris en charge au Centre Léon Bérard (CLB) pour un CBP ont répondu à l'AQREP et au Q-SPLF. Les deux médecins responsables de la consultation évaluaient ensuite de façon indépendante, sur la base de l'AQREP ou du Q-SPLF, l'indication d'une consultation. Si à l'issue de la consultation des arguments en faveur d'une origine professionnelle étaient réunis, une démarche de déclaration était proposée au patient. L'analyse des questionnaires par les deux médecins était concordante à 73%. L'AQREP a une sensibilité de 72% et une spécificité de 73%. Ses valeurs prédictives positive et négative sont de 62% et 82% respectivement. Les informations renseignées par 24 patients étaient discordantes entre les questionnaires. Pour deux patients ayant une évaluation discordante de l'indication de consultation (AQREP+/Q-SPLF- ; AQREP-/Q-SPLF+), un Certificat Médical Initial a été rédigé. Le premier a été refusé par l'Assurance Maladie, le second est en cours d'instruction. Une réunion de concertation pour discuter des cas complexes pourrait être envisagée. Le projet s'élargit actuellement à d'autres centres (Lille, Clermont- Ferrand, Marseille, Caen, Institut St. Catherine Avignon) et aux lymphomes.- VERNOTTE Marion. Auto-évaluation des risques professionnels à long terme et des moyens de prévention chez les guides de haute montagne. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 191.
Les guides de haute montagne sont des travailleurs indépendants, ils ne bénéficient donc pas d'un suivi médical par un service de santé au travail, ni de conseils de prévention adaptés. Pourtant, leurs risques professionnels à long terme sont multiples, entraînant un risque d'usure prématurée.
Un questionnaire leur demandant d'auto-évaluer ces risques a été envoyé aux 1600 guides de haute montagne adhérents au syndicat national des guides et les réponses ont été enregistrées de Juillet à Novembre 2015. Ainsi, 164 guides ont été inclus avec une majorité d'hommes, ayant plus de 40 ans (71,9%). 34% souffraient de maladie chronique dont les plus fréquentes étaient représentées par les troubles musculo-squelettiques : l'arthrose (genoux, hanches, épaules) et les tendinites (genoux, épaules, mains et coudes). 66% estimaient que leur maladie chronique était en lien avec leur métier de guide et les causes qui étaient retrouvées le plus souvent étaient : les séquelles de fracture, les chocs répétitifs, le poids des sacs à dos et les longues marches à pied. Les autres risques ressortant majoritairement étaient les cancers cutanés, les pathologies rachidiennes et le stress. Les moyens de prévention de ces différents risques semblent peu connus ou insuffisamment mis en place. Il semble intéressant qu'une information sur les risques professionnels et leurs moyens de prévention soit faite aux guides soit lors de leur cursus de formation soit via les professionnels de santé qu'ils côtoient le plus souvent : les kinésithérapeutes et les ostéopathes.- WANG Victor. Devenir professionnel à long terme, au-delà de 6 ans, après un traumatisme crânien grave : une étude de cohorte rétrospective. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2016 - n° 189 (Accès réservé).
Le retour au travail (RAT) est un objectif majeur de la réadaptation des patients victimes d'un traumatisme crânien grave (TCG). Les répercussions sur l'insertion professionnelle à long terme, au-delà de 5 ans, restent encore peu étudiées dans la littérature française ou internationale.
L'objectif de cette étude étaient d'évaluer le retour au travail en termes de fréquence, de conditions et de délai de reprise, puis de rechercher les facteurs prédictifs du RAT à long terme après TCG.
Une étude de cohorte rétrospective a été reconstituée à partir de patients âgés de 16 à 60 ans, admis dans le centre de rééducation des Hospices Civils de Lyon, Hôpital Henry Gabrielle, après TCG entre 2005 et 2009. Les données médico-professionnelles ont été collectées à partir des dossiers médicaux et d'entretiens téléphoniques systématiques pour évaluer le devenir au moins 6 ans après le TCG. Des analyses univariées et multivariées ont identifié les déterminants du RAT.
Sur 96 patients (moyenne d'âge 28 ans, 80 % d'hommes), 62,5% avaient repris le travail dans un délai moyen de 21,8 mois mais 56,3 % restaient maintenus dans l'emploi au moment de l'enquête. En analyse univariée, les facteurs associés au RAT et au délai de RAT sont : le statut professionnel initial, la durée du coma, les handicaps moteur et cognitif, les indemnisations de la Sécurité Sociale, le statut de travailleur handicapé. Les facteurs indépendants associés au RAT et au délai de RAT en analyse multivariée sont : le niveau d'études et le handicap moteur.
La majorité des patients victimes d'un TCG ont repris le travail et restaient maintenus dans l'emploi. Cette étude confirme que de multiples déterminants sont impliqués dans le RAT et souligne l'importance des facteurs socio-environnementaux.– 2017 –
- ARTAUD Julie. Connaissance et perception du risque cardiovasculaire chez les sapeurs-pompiers professionnels du Rhône. Thèse d'exercice de médecine. Spécialité médecine générale : Lyon 1, 2017 - n° 132.
Introduction : Les Sapeurs-Pompiers Professionnels (SPP) ont un risque cardiovasculaire important en raison des contraintes professionnelles auxquelles ils sont soumis. Les objectifs de cette étude étaient d'évaluer leur connaissance et leur perception du risque cardiovasculaire en regard de leurs propres facteurs de risque et des particularités de leur métier et d'évaluer la perception de leur prise en charge.
Matériel et méthodes : Un questionnaire a été distribué lors de la visite médicale des SPP au service de santé et de secours médical du Rhône pendant 16 semaines. Les critères d'inclusion sont : les Sapeurs-Pompiers Professionnels actifs, de plus de 18 ans. L'étude est quantitative. Les variables étudiées sont qualitatives et indépendantes. Nous avons utilisé un test de comparaison de proportion de type X2 (chi deux).
Résultats : 288 questionnaires ont été remplis et 277 retenus. 86.7% des SPP ont un risque cardiovasculaire global faible, 8.5% modéré et 3.3% élevé. 63,5% estiment correctement leur risque cardiovasculaire, 5.5% le sous-estiment leur risque et 28.4% le surestiment. Les règles d'hygiène de vie restent la principale mesure pour réduire le risque cardiovasculaire selon eux. 81% pensent que leur activité physique les protège sur le plan cardiovasculaire. Selon les SPP, les postes les plus à risque de faire un événement cardiovasculaire sont les interventions sur incendies et le départ en intervention. Les contraintes professionnelles qui participent à l'augmentation du risque cardiovasculaire le réveil brutal nocturne, le manque de sommeil et le stress au travail. 37.4% pensent avoir un risque cardiovasculaire plus élevé que la population générale. Ils justifient par le rythme de travail irrégulier, les conditions de travail et le stress. 14.1% pensent avoir un risque plus faible en raison d'une meilleure condition physique, d'une meilleure hygiène de vie, d'un suivi médical régulier et de protections sur les lieux de travail. La majorité (67.5%) estime devoir être surveillée de manière plus rapprochée que la population générale. Ils estiment avoir un suivi correct mais abordent peu le sujet et ne se sentent pas assez informés. Plus de la moitié des SPP aimerait recevoir plus d'information concernant les FRCV.
Discussion : II est difficile pour les SPP d'estimer correctement leur niveau de risque. Nous avons mis en évidence des freins à une meilleure connaissance du risque cardiovasculaire chez les SPP se traduisant par un ressenti de manque d'éducation et d'information sur le sujet. Le rôle du médecin traitant et du médecin du Service de Santé et de Secours Médical est crucial dans la mise en place d'un plan de prévention adapté.- BASSON Aurélie, épouse CLAIR-BASSON. Pathologies discales lombaires par transmission de vibrations au corps entier chez les conducteurs de bus. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2017 - n° 247.
La conduite d'un bus engendre des vibrations qui sont transmises au corps entier. L'énergie des ondes vibratoires transmises aux structures rachidiennes sous forme de forces de compression et de cisaillement peut accélérer la dégénérescence discale et engendrer des lésions. En France, la radiculalgie par hernie discale lombaire est indemnisée à la suite d'une exposition aux vibrations de moyennes et basses fréquences transmises au corps entier chez les conducteurs de camions poids lourds, contrairement aux conducteurs de bus. Notre travail visait à comparer les situations entre ces deux populations, par l'analyse combinée des connaissances scientifiques internationales et de données locales. Les niveaux d'exposition aux vibrations sont comparables entre les deux populations, et fortement influencés par les paramètres intrinsèques du véhicule et les conditions de conduite. La conduite en milieu urbain, sur chaussée non lisse, peut engendrer des niveaux de vibrations importants, pouvant dépasser les valeurs seuils fixées par la réglementation européenne. Plusieurs études ont montré des prévalences de pathologies lombaires supérieures chez les conducteurs de bus ou de camions poids lourds par rapport à la population générale. La proportion d'affections lombaires dans les deux populations est proche, et celles-ci sont exposées à des niveaux de vibrations comparables. Néanmoins, les conditions d'exercice de chaque profession sont à prendre en compte : situations diverses de conduite, éventuelles activités annexes dont le retentissement n'a pas été évalué ici. La réalisation de travaux complémentaires devrait permettre d'apporter de nouveaux éléments pour la reconnaissance en maladie professionnelle des conducteurs de bus.- BOTOKEKY Eisa. Évaluation du bénéfice du traitement par ventilation en pression positive continue (PPC) sur la qualité du travail chez les patients présentant un Syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) sévère. A propos de 40 cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2017 - n° 254.
Objectif : L'objectif principal de notre étude était d'évaluer le bénéfice du traitement par PPC sur la qualité et la productivité au travail chez les patients présentant un SAHOS sévère.
Matériel et méthodes : Dans notre échantillon, 40 patients présentant un SAHOS sévère diagnostiqué par polysomnographie ou polygraphie avec indication d'appareillage par PPC (index d'apnées hypopnées > 30 événements/heure) ont été inclus en prospectif. Les patients ont été interrogés par auto-questionnaire avant l'appareillage par PPC et après un à six mois de traitement. La somnolence diurne était évaluée par l'échelle d'Epworth, l'état émotionnel était évalué par l'échelle Hospital Anxiety and Dépression scale (HAD), enfin la qualité et la productivité au travail était évaluée par le Work Rôle Functioning Questionnaire (WRFQ).
Résultats : Après traitement le score de l'échelle d'Epworth était amélioré de façon significative (p < 0,0001). Nous avons retrouvé une amélioration significative du score HAD dans les dimensions de l'anxiété (p = 0,0002) et du score global anxio-dépressif (p = 0,0006). Le score WRFQ était amélioré significativement lors du deuxième questionnaire pour les dimensions des exigences liées à l'horaire (p < 0,0001), des exigences liées à la productivité (p < 0,0001), des exigences mentales (p < 0,0001), des exigences sociales (p = 0,003).
Conclusion : Le traitement par PPC a permis d'obtenir une amélioration des symptômes du SAHOS sévère pouvant impacter sur le travail tels que la somnolence excessive diurne, les troubles anxio-dépressifs, l'altération des capacités au travail.- GATELLIER Valérie. Développement d'une boîte à outils au travers de l'exploration d'Internet pour des pratiques managériales favorables à la santé mentale au travail. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2017 - n° 246 (Accès réservé).
Objectifs — Au cours des dernières décennies, les milieux de travail ont connu des changements profonds. L'organisation du travail se caractérise de plus en plus par une intensification de celui-ci, accompagné d'une précarisation des emplois. Ces transformations ont eu un impact sur la santé, générant à la fois des risques physiques et psychologiques. Les risques psychosociaux (RPS) peuvent être définis comme des « Facteurs de risques liés à l'organisation du travail, aux pratiques de gestion (management), aux conditions d'emploi et aux relations sociales pouvant porter atteinte à la santé psychologique ou physique des personnes exposées » (Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ)). L'identification des RPS et les moyens de les prévenir ou de les contrer constituent un défi pour le personnel médical et les directions impliqués dans la prévention.
Méthodes — La réduction des RPS passe par la prévention primaire. Un travail précédent a exploré Internet à la recherche de pratiques managériales favorables à la santé mentale. Et une première liste de sites Internet a pu être réalisée. Il s'agit de sites Internet d'organisations nationales, internationales, d'institutions de recherche ou de sites universitaires. Il existe diverses formes de documents (publications, brochures, vidéos) abordant la prévention primaire sur ces sites. Cependant, la recherche de données spécifiques s'est avérée fastidieuse. Dans le présent travail, nous avons visité complètement tous les sites Internet d'abord identifiés par l'Unité de Santé au Travail de l'INSPQ. Nous avons ensuite construit une boîte à outils qui facilite l'accès à des informations très spécifiques sur chacun des douze indicateurs de RPS (selon une grille d'identification des facteurs de risques psychosociaux au travail). https://www.inspq.qc.ca/expertises/sante-au-travail/organisation-et-conditions-de-travail/promotion-de-la-sante-des-travailleurs/risques-psychosociaux
Résultats — Sur les 50 sites identifiés initialement, 25 ont été retenus pour faire partie de la boîte à outils. Celle-ci a été organisée en deux parties. La première partie, générale, contient la définition des RPS et les différents niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire). Sont aussi détaillées les différentes étapes de mise en place d'un plan de prévention primaire. La deuxième partie fournit une définition pour chaque indicateur de RPS, donne des exemples concrets de pratiques managériales favorables à la santé mentale, et indique les sites où l'on peut trouver directement ces pratiques.
Discussion — Au travers de ce travail, plusieurs notions ressortent (importance de la clarté des rôles, du leadership et de la justice organisationnelle). Ces notions définissent un management qui se veut participatif.
Conclusion — Un nombre croissant d'environnements de travail (notamment dans le secteur de la santé) font face à des situations de détresse psychologique, d'épuisement professionnel, de dépression ou, plus généralement, de stress au travail. Une information des managers permet de prendre des mesures de prévention efficaces et durables. Cette boîte à outils simple, qui indique les sites Internet les plus utiles, est donc une aide précieuse pour tous ceux qui souhaitent mettre en œuvre des campagnes de prévention primaire contre les RPS.- SAUVAJOL Bertrand Emmanuel Sylvain. Dépistage in situ des contaminations internes par des radionucléides de courtes périodes physiques et biologiques en service de médecine nucléaire : une étude transversale. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2017 - n° 248.
Objectif : Evaluer la faisabilité d'un dépistage urinaire de proximité de contamination interne pour des radionucléides de courtes périodes physiques et biologiques dans un service de médecine nucléaire : une étude transversale descriptive.
Méthode : Pour chaque salarié des services sélectionnés, une diurèse des 24 heures est mesurée directement par un spectromètre gamma sur diode germanium (limite de détection à 20 Bq/L), la mesure reste qualitative et non quantitative. Un examen anthroporadiamétrique est réalisé soit le jour de l'examen ou le lendemain par le laboratoire d'analyse mobile de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.
Les résultats de l'analyse d'urines et l'examen anthroporadiamétrique étaient qualitativement comparés pour chaque salarié. Un questionnaire sur le type de radionucléides manipulés sur les 24 dernières heures ainsi que sur les modalités de radioprotection individuelle est en parallèle rempli par les salariés.
Résultat : Vingt et une diurèses des 24 heures ont été analysées en 2016 et 14 en 2017 sur un échantillon de 31 salariés. Le technétium était le radionucléide majoritairement manipulé (42,5% en 2016 et 47,5% en 2017). La présence de technétium a été qualitativement mise en évidence dans un échantillon lors de l'analyse d'urines contre 4 pour les examens anthroporadiamétriques en 2016 et 2017. Le dépistage urinaire a permis de mettre en évidence 2 contaminations internes sur les 3 significatives en anthroporadiamétrie. L'analyse plus fine des questionnaires a permis de soulever différentes hypothèses pouvant expliquer ces contaminations et cet écart entre les deux techniques.
Conclusion : Les calculs de sensibilité et de spécificité sont difficilement exploitables, au vu de la faible taille de l'échantillon. Le dépistage de proximité est plus facile à mettre en œuvre et peut être répété plus régulièrement par rapport à la lourdeur d'une campagne d'anthroporadiamétrie et permet de s'interroger sur le respect des règles de radioprotection. Cependant, ce protocole de mesures reste non validé pour la surveillance de salariés exposés.– 2018 –
- ABDOULMALIK Kouider. Evaluation des Risques PsychoSociaux au sein du Centre Médical des Armées de Lyon Mont-Verdun.
Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 234 (Accès réservé).
Introduction : Les risques psychosociaux apparaissent comme un phénomène médiatique de grande ampleur aux multiples enjeux individuels et de santé publique. Ils ont maintes fois fait l'objet d'évaluations, notamment dans le domaine de la santé. Toutefois, peu d'études se sont attachées à les évaluer chez les soignants militaires. L'objectif principal de cette étude était donc de dresser un état des lieux des risques psychosociaux au sein du Service de Santé des Armées. Les objectifs secondaires étaient d'identifier les risques psychosociaux de manière ciblée, de déterminer les facteurs sociodémographiques les influençant et de rechercher leur impact sur la santé.
Matériel et Méthodes : Nous avons réalisé une étude observationnelle transversale de prévalence entre février et novembre 2017. Etaient inclus tous les personnels du Centre Médical des Armées de Lyon Mont-Verdun en poste depuis plus de 3 mois. Les risques psychosociaux étaient évalués à l'aide du Job Content Questionnaire (mesurant le job strain et l'iso strain) et du RPS-DU. L'impact sur la santé était déterminé par le questionnaire du Club Européen de la santé.
Résultats : 84 personnes ont été inclues dans l'étude. 27,4 % des sujets interrogés étaient en situation de job strain et 23,8 % étaient en iso strain. On ne retrouvait pas d'association avec les différents facteurs sociodémographiques. Toutefois, nos données mettaient en évidence un impact sur la santé des individus en job strain (OR = 1,8, IC 95 % (1,14-2,99)) et en iso strain (OR = 1,99 IC 95 % (1,15-3,46)). L'analyse du RPS-DU permettait de mettre en lumière une exposition de notre population aux contraintes d'intensité et de complexité du travail, d'exigences émotionnelles et d'insécurité de l'emploi et du travail.
Conclusion : Les personnels soignants de notre étude semblaient ainsi plus concernés par les risques psychosociaux que la population générale française. Cette exposition s'inscrit dans un contexte professionnel de profondes restructurations. L'un des rôles du médecin généraliste militaire est ainsi, à travers des actions de prévention, de lutter contre les risques psychosociaux afin d'en prévenir les conséquences socio-économiques et médicales.- BATTAIL Thibault. Sous-déclaration des accidents d'exposition au sang parmi le personnel médical au sein d'un CHU en 2017. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 309.
Objectifs : Chiffrer la survenue et le niveau de déclaration des accidents d'exposition au sang (AES) du personnel médical hospitalo-universitaire et rechercher les facteurs qui conditionnent cette déclaration.
Méthodes : Un auto-questionnaire, transmis par courriel à l'ensemble du personnel médical, juniors et seniors, de quatre centres hospitalo-universitaires d'une même région française, a permis d'étudier la survenue et la déclaration des AES sur l'année 2017.
Résultats : Sur 1228 répondants, 292 ont subi au moins un AES. Plus des deux tiers sont sous- déclarants (70,2%) et plus de la moitié (53,8%) sont non-déclarants. Les tranches d'âge les plus jeunes (20-29 ans : PR=1,7 - IC95% [1,2-2,3] et 30-39 ans : PR=1,6 - IC95% [1,1-2,2], p=0,02), les spécialités chirurgicales (PR=3,6 - IC95% [3,0-4,4], p < 0,0001) et la survenue d'autres accidents du travail (PR=1,5 - IC95% [1,3-1,8], p < 0,0001) sont des facteurs de risque associés aux AES.
Considérer la procédure de déclaration comme trop complexe (PR=1,3 - IC95% [1,1-1,6], p=0,02) est un des facteurs de risque associé à la sous-déclaration. Les circonstances, pouvant moduler la déclaration, les plus associées aux individus sous-déclarants sont les piqûres profondes (PR=1,2 - IC95% [1,0-1,4], p=0,01) et par aiguille pleine (PR=2,6 - IC95% [1,8-3,6], p < 0,0001).
Conclusion : En 2017, la sous-déclaration parmi le personnel médical hospitalier est un phénomène persistant, dans des proportions élevées. Plusieurs facteurs sociodémographiques, professionnels ou encore organisationnels sont retrouvés comme déterminants. Les démarches pour déclarer un AES doivent être révisées.- BLANC épouse JEANTET Marie-Benoiste. Evaluation de l'efficacité à court-terme du programme multidisciplinaire de réadaptation à l'effort et d'éducation thérapeutique RECET sur l'évolution physique, émotionnelle et fonctionnelle des patients lombalgiques chroniques. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 206 (Accès réservé).
Objectif : Cette étude visait à évaluer l'efficacité à court-terme du programme multidisciplinaire d'éducation thérapeutique, de restauration fonctionnelle du rachis et d'insertion professionnelle RECET, sur l'évolution physique, fonctionnelle et émotionnelle de patients lombalgiques chroniques.
Matériels et méthodes : Il s'agissait d'une étude rétrospective, de type « avant/après », sans groupe contrôle. Les patients inclus avaient participé au programme RECET entre juillet 2015 et décembre 2016. Les paramètres physiques comprenaient l'endurance musculaire (test de Sorensen, test de Shirado et test de la chaise sans chaise), la flexibilité du rachis (distance doigt-sol) et l'extensibilité (angle poplité). Les paramètres fonctionnels comprenaient l'auto-évaluation de l'incapacité fonctionnelle (questionnaire d'Oswestry), de l'intensité de la douleur à la mobilisation (EVA) et des peurs et croyances vis-à-vis de la douleur (questionnaire FABQ). Les paramètres émotionnels comprenaient l'évaluation de la symptomatologie anxieuse et dépressive (échelle HAD) et de la pensée catastrophique face à la douleur (échelle PCS). Ces paramètres étaient mesurés à la première semaine et à la quatrième semaine du programme.
Résultats : 54 patients (34 hommes et 20 femmes ; âge moyen de 41 ans) ont été inclus dans les analyses, dont 13 présentaient un antécédent de chirurgie lombaire. A l'inclusion, 12 patients étaient sans activité ou en recherche d'emploi, 9 étaient en activité ou en temps partiel thérapeutique, et 33 étaient en situation d'arrêt de travail (durée moyenne d'arrêt de 15 mois).
Les résultats montraient une amélioration significative de tous les paramètres physiques, fonctionnels et émotionnels à la fin du programme, sauf la sous-échelle travail du questionnaire FABQ. Une amélioration significativement moins importante du score HAD global, du score de l'échelle visuelle analogique de la douleur à la mobilisation a été retrouvée pour les patients du sous-groupe « en situation d'arrêt ». Aucune différence significative n'a été retrouvée pour tous les autres paramètres. Une amélioration significative plus importante du score HAD global et dans la dimension anxiété a été retrouvée quand la durée de l'arrêt était inférieure à 12 mois. Aucune différence significative n'a été retrouvée pour tous les autres paramètres.
Conclusion : Les résultats de cette étude soulignent l'intérêt d'une prise en charge globale et pluridisciplinaire des patients lombalgiques chroniques, associant une approche de restauration fonctionnelle du rachis et d'éducation thérapeutique. Ils incitent à proposer cette prise en charge aux patients lombalgiques chroniques, quelle que soit leur situation professionnelle et leur durée d'arrêt de travail, sous réserve de l'efficacité à moyen et long terme qui reste à évaluer.- BROUSSE Joanna. Représentation de la santé au travail et du service de Médecine et Santé au Travail par les médecins d'un centre hospitalo-universitaire : Enquête qualitative. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 222.
Introduction : L'état de santé des médecins est depuis plus de 20 ans une préoccupation internationale. La population de médecins hospitaliers français se révèle avec ses difficultés. Des particularités sont cependant observées avec un fort plaisir accompagné d'un très bon pourcentage de satisfaction au travail alors que l'on observe parallèlement un désir d'abandon de la profession et un travail jugé en cours de perte de valeurs. Les médecins sont susceptibles de sous-estimer leurs risques professionnels, de ne pas observer les mesures de prévention de ces risques, et d'avoir des comportements défavorables à leur santé. L'objectif principal de cette étude était de documenter les représentations des médecins hospitaliers du Groupement Hospitalier Est (GHE), de leur santé au travail et du service de Médecine et Santé au travail. Matériel et Méthodes : Dans cette étude qualitative, 19 entretiens semi-structurés ont été réalisés auprès d'un échantillon théorique de médecins du GHE d'âge, de sexe, de statut et de spécialité variés. Résultats : Les médecins interrogés semblaient tous intéressés par la médecine du travail, tous connaissaient sa fonction obligatoire pour tout salarié et son rôle principal de prévention et de dépistage. Envers le service du GHE, pour ceux qui avaient eu un contact avec, ils avaient souvent un retour positif mais pour la plupart ils restaient dans l'incompréhension face à leur situation de non convocation en visite médicale. Les médecins reconnaissaient une négligence générale face à leur propre état de santé avec des difficultés à se prendre en charge. Conclusion : Bien que n'étant pas dans une demande d'aide, les médecins interrogés semblaient approuver le principe une visite régulière. Cette étude exploratoire doit être approfondie pour déterminer auprès du plus grand nombre l'intérêt et les possibilités d'application des propositions pratiques d'amélioration identifiées comme une communication ciblée pour les médecins sur les rôles du service de médecine et santé au travail, sur les risques professionnels des médecins, et sur l'aide qui peut leur être proposée en cas de difficultés.- BRUSCHET Alain, BOCQUET Julie. Particularités des arrêts maladie et accidents du travail en fonction du régime de protection sociale du patient : une revue des données réglementaires. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 42.
Contexte. La prescription de repos pour un un arrêt maladie ou un accident du travail est un acte thérapeutique quotidien du médecin généraliste. Son coût pour la société en fait un vrai enjeu de santé publique en France tout comme chez nos voisins européens. Sa réglementation complexe du fait des nombreux régimes de sécurité sociale est source de difficultés pour le médecin et le patient. L'objectif de cette thèse est d'identifier les différences de dispositions à prendre pour un arrêt de travail en fonction du régime de sécurité sociale. L'objectif final est de de réaliser un guide pratique d'aide à la prescription diffusable sur internet.
Méthode. Une revue des données réglementaires a été réalisée uniquement via internet à partir des sources officielles législatives, des sites des caisses de sécurité sociale ou une prospection plus large sur un moteur de recherche. En l'absence de résultats, des entretiens avec les caisses ont été demandés pour compléter les données. Une validation officielle du travail de synthèse effectué a été sollicitée au niveau national pour chaque caisse.
Résultats. Les sept régimes les plus importants en terme de bénéficiaires ont été étudiés. Trois entretiens avec des médecins conseils ont été réalisés. Les données réglementaires ont été résumées sous forme de fiche synthèse. La validation officielle n'a pu être obtenue auprès des caisses. L'outil d'aide à la prescription n'a donc pu être diffusé.
Conclusions. Les droits et démarches du patient en cas d'arrêt maladie ou d'accident du travail varient en fonction du régime d'assurance maladie, même si ces droits tendent à s'harmoniser au fil des années. Ce travail de thèse a permis de mettre en évidence l'opacité et la complexité des différents régimes de sécurité sociale en France. Les fréquents changements de législation rendent difficile la mise à jour des connaissances des médecins et sont source d'obstacle pour accéder à l'information. L'inventaire réalisé dans le cadre de cette pourra constituer la base d'un outil synthétique en ligne d'aide à la prescription.- PAOLI Anne-Cécile. Evaluation de l'impact social et professionnel de la consultation pluridisciplinaire « Epilepsie et Travail ». Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 115.
Notre étude porte sur l'évaluation de l'impact social et professionnel de la consultation pluridisciplinaire "Epilepsie et Travail" au travers de 142 dossiers de personnes souffrant d'épilepsie (PSE) adressées pour une problématique d'aptitude ou d'orientation professionnelle entravant l'insertion ou le maintien dans l'emploi.
Ce travail nous a permis de valider l'organisation de la consultation, d'apprendre que les patients se souvenaient de la consultation, qu'ils en avaient tiré des bénéfices en termes d'orientation professionnelle et de réfléchir aux changements à apporter à la consultation.
Un suivi plus rapproché, davantage de temps dédié aux patients par la suite et la réalisation d'un protocole écrit permettant d'orienter les patients les plus fragiles font partie des voies d'amélioration. De même, des réunions pluridisciplinaires entre médecins et association d'aide et de maintien dans l'emploi en dehors du temps dédié aux consultations seraient bénéfiques.
Cette étude a mis en lumière l'impact du suivi fait par IDEO qui a accompagné les patients dans leurs démarches et le fait qu'une majorité de patients (60 %) ait réussi à se reconvertir sur le plan professionnel prouve que ces efforts sur le long terme ont été fructueux.
Une généralisation de la consultation permettrait à davantage de personnes souffrant d'épilepsie d'être accompagnées pour s'insérer dans le monde du travail. Associé à l'information du grand public vis-à-vis de l'épilepsie, cela permettrait aussi de réduire les fausses croyances, la stigmatisation et la discrimination dont souffrent ces patients afin d'améliorer leur qualité de vie et leur insertion socioprofessionnelle.- PAUL Adèle. CIPATOX-PE : Effets perturbateurs endocriniens des substances actives phytopharmaceutiques de la base CIPA - identification et organes cibles. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 344 (Accès réservé).
L'étude des effets perturbateurs endocriniens (PE) des pesticides s'inscrit dans une démarche de santé publique et dans le but de mieux comprendre les enjeux de ce risque professionnel émergent. Les effets PE pouvant être retardés, l'identification des substances actives phytopharmaceutiques actuellement ou anciennement autorisées et mises en cause dans des effets PE est importante pour évaluer les risques liés à leurs expositions. Plusieurs bases de données issues d'organisations officielles étudiant ces effets ont été mises à disposition depuis les années 2000.
L'objectif de ce travail est d'identifier les effets PE des substances actives phytopharmaceutiques ayant bénéficié d'une autorisation de mise sur le marché depuis 1960, en synthétisant les informations issues de cinq bases de données officielles européennes, américaine et internationale par la construction d'un score reflétant le niveau de preuve de ces effets.
Ce « score PE » a été construit selon un gradient comportant quatre classes : substance PE « avérée », « probable », « possible », « sans effet connu en l'état actuel des connaissances », pour chaque substance active et pour chaque organe cible étudié.
Parmi les 458 substances actives étudiées, 44 ont un effet PE global « avéré », 254 « probable », 40 «possible » et 120 « sans effet connu en l'état actuel des connaissances ». 10 substances classées « PE avéré » et 170 classées « PE potentiel » sont actuellement autorisées en France en 2018. Les fonctions reproductrices, la thyroïde et les glandes surrénales sont les cibles sur lesquelles le plus grand nombre d'effets a été recensé. Les cultures potentiellement les plus exposantes à des substances PE sont le maraîchage, la culture de fruits à pépins et la viticulture. Parmi les 8 substances de biocontrôle (sur 41 homologuées) étudiées dans ce projet, 5 ont un effet PE « avéré » ou « potentiel » et 3 sont « sans effet connu en l'état actuel des connaissances ».
En conclusion, on voit que les travailleurs au contact de produits phytopharmaceutiques peuvent être exposés à des substances PE. L'étude d'un plus grand nombre de substances actives et une évaluation du risque adaptée aux expositions professionnelles et environnementales prenant en compte les mécanismes toxicologiques des effets PE sembleraient désormais intéressantes.- PESCI Agathe. L'interne et sa santé - Etude qualitative auprès d'internes de médecine générale de la subdivision de Lyon. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 89.
Contexte : L'émergence de la souffrance au travail des professionnels de santé interroge sur l'état de santé des internes. Ceux-ci ne consultent pas ou peu leur médecin traitant et étant à la fois agent public et étudiant, ils disposent de ressources comme la médecine du travail ou la médecine préventive universitaire. L'étude s'est intéressée au vécu des internes de médecine générale (IMG) concernant leur santé.
Population étudiée et méthode : Étude qualitative phénoménologique par entretiens semi-dirigés conduite auprès de 20 IMG de la subdivision de Lyon. Les entretiens ont été analysés de façon indépendante par deux chercheurs avec une approche sémio-pragmatique de Peirce.
Résultats : Leur suivi médical était semblable à celui des autres patients. Ils devaient trouver un médecin traitant et pratiquaient l'automédication. Par leur formation médicale, ils étaient experts de leur santé et se sentaient illégitime à consulter. La maladie était représentée comme une altération de la vie personnelle et professionnelle voire une dépendance. Les internes souhaitaient une relation médecin-malade comme les autres tout en demeurant médecin. La rencontre avec le médecin traitant, révélait la symétrie des connaissances entre le médecin-soignant et le médecin-malade. Le début de l'internat était marqué par de grandes responsabilités par rapport au manque d'expérience de l'interne. Certains n'imaginaient pas s'absenter de stage du fait du regard des seniors. Ces facteurs pouvaient entraîner un épuisement professionnel et des troubles psychiques.
Conclusion : Les freins à l'hétéro-gestion de la santé des IMG ont été explorés. La médecine du travail aurait un rôle déterminant : une consultation obligatoire pour tous les internes au début de l'internat avec la réalisation du certificat d'aptitude à l'exercice après un examen physique et psychique systématique. Une sensibilisation à la gestion de leur santé et pour apprendre à être patient pourrait être proposée dès le second cycle.- SAMUEL, Camille. Sous-types histologiques de lymphomes et expositions professionnelles : analyse d'une série de cas. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 370 (Accès réservé).
Les lymphomes sont la première cause d'hémopathie maligne en France. De nombreux facteurs de risque professionnels sont suspectés. Un tableau de maladie professionnel concernant les lymphomes malins non-hodgkiniens et l'exposition aux pesticides a été crée en 2015. Dans ce contexte, notre étude analyse les expositions professionnelles en fonction des sous-types histologiques de lymphomes.
355 sujets ont été inclus dans notre études. Les patients atteints d'un lymphome ont rempli un autoquestionnaire renseignant leur curriculum laboris ainsi que diverses expositions professionnelles. Les patients rapportant une exposition professionnelle aux solvants ou aux pesticides ont été reçu en consultation pour détailler de manière plus précise leurs expositions.
Notre étude retrouve que les métiers qualifiés de l'artisanat et de l'industrie, ainsi que le secteur de l'agriculture, de l'industrie manufacturière et de la construction sont plus représentés chez nos patients que dans la population générale. Certains emplois ou secteur d'activité sont plus représenté pour certains sous-types histologiques. De la même façon nos patients ont été plus exposés aux solvants (chlorés, et trichloroéthylène et perchloroéthylène) et aux pesticides. Cependant, notre étude n'a pas permis d'établir de lien entre des sous-types histologiques et ces expositions professionnelles.- SANDANA Sarah. Exploration des besoins perçus par les médecins du service de médecine statutaire et les assistantes sociales des Hospices Civils de Lyon, pour faciliter le retour au travail et le maintien en emploi, après un cancer du sein : Enquête par méthodes mixtes. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 377 (Accès réservé).
Introduction : L'incidence du cancer du sein en France chez les femmes actives, reste importante, mais il présente un bon pronostic. Lors de la reprise du travail, les difficultés prédominent chez les catégories socio-professionnelles moins (CSP -) par rapport au CSP +. La politique française encourage la diminution de l'impact du cancer sur la vie professionnelle. L'étude actuelle fait partie du projet FASTRACS : FAciliter et Soutenir le retour au Travail après un Cancer du Sein. L'objectif principal était la description de l'expérience et l'évaluation des besoins des médecins statutaires et assistantes sociales des Hospices Civils de Lyon (HCL) dans le retour au travail (RAT) après un cancer du sein.
Méthode : L'étude mixte a été réalisée auprès des médecins du service de médecine statutaire et des assistantes sociales des HCL, pour déterminer les comportements aidants et problématiques. Trois entretiens individuels et deux focus groupes ont été réalisés entre novembre 2016 et février 2017. Ils ont été anonymisés puis analysés grâce au logiciel MAXQDA V12 puis V13.
Résultats : Les principaux comportements problématiques étaient l'expérience limitée des assistantes sociales dans le domaine du retour au travail, l'absence de sollicitation du médecin du travail par crainte ou méconnaissance et le manque de communication entre les différents acteurs intervenant dans le RAT. Les comportements aidant étaient la bonne communication, le soutien de l'entourage personnel et professionnel et l'initiation d'un projet thérapeutique par les médecins statutaires.
Conclusion : Ces résultats sont susceptibles de participer à une intervention en encourageant les comportements aidants et en modifiant les comportements problématiques.
- WHITE Mathilde. Etude NARCOWORK : Parcours scolaire et professionnel des patients atteints de narcolepsie. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2018 - n° 422 (Accès réservé).
Introduction : L'objectif de Narcowork était d'étudier l'impact de la narcolepsie sur le parcours scolaire et professionnel des patients.
Méthodes : Soixante-neuf patients (51 NT1 et 18 NT2; 42,5+/-18,2 ans) et 80 témoins (41,9 +/-16,1 ans) ont été inclus entre octobre 2017 et juillet 2018 au Centre de Médecine du Sommeil adulte de Lyon. Ils ont rempli des questionnaires sur leur parcours scolaire et professionnel, leur maladie (NSS), et des échelles de qualité de vie (EQ-5D), de dépression (BDI) et de somnolence (ESS). Ces données ont été comparées à celles de témoins appariés sur l'âge et le sexe.
Résultats : Les scores de dépression étaient plus élevés (OR dépression sévère=4,4 (1,6-12,6), p=0,02) et la qualité de vie moins bonne (67,3+/-18,4 vs 80,6+/-13,2, p=0,0007) chez les patients que chez les témoins. Aucune différence sur le redoublement ou le dernier diplôme obtenu n'était observée mais les patients avaient plus souvent vécu une réorientation scolaire (28,6% vs 9.9%, p=0,01) et jugeaient leur scolarité plus difficile (45,5% vs 16,9%, p=0,0007). Il n'y avait pas de différence pour la catégorie et le statut professionnel mais les patients étaient significativement moins satisfaits au travail. Un meilleur parcours professionnel était associé à une somnolence moindre (p=0,007), une meilleure qualité de vie (p=0,004 et p=0,002), au surpoids (p=0,004) et une NT2 (vs NT1, p=0,02).
Conclusion : Le parcours scolaire et professionnel des patients narcoleptiques semble objectivement peu différent de celui des témoins mais avec un vécu plus difficile. Cette étude pilote sera suivie par l'étude multicentrique NarcoScol-narcoVitae.
– 2019 –
- COLLETTE Boris. Caractérisation par questionnaire de la population française touchée par l'anxiété de la conduite, identification de la gêne et de ses répercussions socioprofessionnelles. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2019 - n° 310.
Cette étude est, à notre connaissance, la première menée en France sur le phénomène de l’anxiété de la conduite, autrement désignée sous le nom d’amaxophobie. Menée par le biais d’un questionnaire en ligne entre Mars et Juillet 2019, elle réunit les réponses de 304 personnes (dont 79.9% de femmes) d’un âge moyen de 37.6 ans. D’un abord avant tout descriptif, elle permet de montrer qui se sent touché, dans quelle mesure et comment cela peut se traduire sur le plan des situations et sensations appréhendées, des cognitions et sensations en situation de conduite, des conduites d’évitement et aborde quelques éléments de l’histoire du phénomène dans la vie des sujets. Elle interroge en outre les impacts sociaux et professionnels ressentis par les personnes interrogées. Une approche originale distinguant 3 niveaux d’anxiété déclarés : modérément anxieux (cotation de 1 à 5/10), fortement anxieux (de 6 à 8/10) et extrêmement anxieux (9 ou 10/10), montre que respectivement 32%, 45% et 23% des sujets sont concernés et permet d’étudier les différentes variables évoquées selon ces 3 niveaux. Il est montré un impact croissant en fonction du niveau d’intensité déclaré. Le caractère non négligeable de cet impact socioprofessionnel est flagrant au regard des chiffres rapportés par les personnes extrêmement anxieuses. Dans ce groupe, la proportion de personnes déclarant un score supérieur à 8/10 aux différentes échelles de mesure d’impact est de : 49% pour la honte, 44% pour la gêne dans les activités quotidiennes, 43% pour l’impact sur la qualité de vie quotidienne, 19% pour l’impact sur la performance professionnelle et 24% pour l’impact sur la qualité de vie au travail. Les choix de vie sont aussi fortement impactés : 56% de ces personnes ont choisi leur lieu d’habitation et 26% leur orientation professionnelle en fonction de leur anxiété de la conduite. Concernant l’emploi, de par leur anxiété, 59% rapportent un frein à l’accès à l’emploi, 23% au maintien dans l’emploi, 12% des retards au travail et 14% des absences. 43% de ces personnes évitent d’ailleurs totalement la conduite automobile. Comparant également à niveau d’anxiété déclaré égal les hommes et les femmes et des groupes de personnes attribuant le déclenchement de leur anxiété (onset) à différents évènements, cette enquête permet de dégager différents modes de présentation de l’anxiété de la conduite. Elle donne ainsi des arguments pour une prise en compte de ce phénomène et de ses répercussions et ouvre la voie à des travaux interventionnels et préventifs.- DAMBO Darie. Qualité de vie et qualité de sommeil chez des travailleurs postés de l'industrie chimique du bassin Lyonnais. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2019 - n° 330.
Objectifs : Peu d'études ont décrit la qualité de vie et la qualité de sommeil des postés en milieu industriel de la chimie. Notre objectif est d'évaluer la qualité de vie des ouvriers du bassin industriel lyonnais de la chimie travaillant en horaires alternants de type 5x8 ainsi que la prévalence des mauvais dormeurs et de l'hypersomnolence diurne.
Matériel et méthodes : Une étude descriptive prospective a été réalisée à l'aide d'un questionnaire auprès d’un échantillonnage de 50% des salariés masculins travaillant en 5x8 de 3 sites au cours du second semestre de l’année 2018 afin d'évaluer la qualité de vie dans ses différentes dimensions ainsi que la prévalence de mauvais dormeurs et celle de l'hypersomnolence diurne. Elle a permis d'estimer le niveau d’acceptation par les salariés de différents horaires de travail, à évaluer le lien de corrélation entre la qualité de vie et différents facteurs ainsi que le lien entre accident ou quasi-accident de trajet et différents facteurs.
Résultats : 179 questionnaires ont été inclus. La qualité de vie estimée par le score de santé générale est à 74,58/100, la santé sociale à 75,36/100, la santé mentale à 77,88/100 et la santé physique à 70,50/100. 62% sont des mauvais dormeurs avec une durée de sommeil nocturne de 4,12h avant le poste du matin. 24,6% des volontaires avaient une hypersomnolence excessive. La qualité de vie est statistiquement liée à la qualité du sommeil (OR=0,111, [IC95%=0,006 - 0,206], p < 0,001). L'appartenance aux sites 2 - 3 et le score d’Epworth sont significativement liés aux accidents ou quasi-accidents de trajet. 85% étaient satisfaits des horaires actuels, 45,3% étaient totalement opposés au modèle horaire proposé 6h-14h-22h et 38% au modèle horaire proposé 6h-13h-21h.
Discussion – Conclusion : La qualité de vie de nos postés semble inférieure à celle de la population masculine rhônalpine avec une santé physique basse mais une meilleure santé sociale. La dette de sommeil est très sévère sur le poste du matin et la prévalence élevée de mauvais dormeurs justifierait d'envisager un décalage des horaires avec la mise en place du modèle horaire ayant la préférence des salariés.- DESBAS Amélie. Le retour au travail après un cancer du sein. Évaluation d'un programme d'activité physique adaptée : le programme Artémis. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2019 - n° 11.
Notre étude portait sur l'évaluation d'un programme d'activité physique adaptée destiné aux femmes après un cancer du sein: le programme Artémis.
La question posée était de savoir si le programme Artémis avait un impact sur le retour au travail de ces patientes. Pour répondre à cette question une étude rétrospective de type avant-après sans groupe contrôle a été conduite. La collecte des données s'est faite à partir de trois sources différentes : une base de données regroupant les questionnaires SF-36 et Piper avant et après le programme, une analyse des dossiers médicaux et des bilans de kinésithérapie avec extraction de variables mesurées avant et après le programme, un questionnaire postal adressé aux femmes ayant participé au programme sur le centre des Iris de Marcy l'Etoile entre 2012 et 2015.
Les analyses réalisées ont permis de mettre en évidence plusieurs points importants. Tout d'abord, elles confirment que le programme Artémis apporte un bénéfice certain sur la santé physique et mentale des patientes. Les données extraites des bilans de début et fin de programme, ont permis de suivre l'évolution de différents facteurs. A l'issue du programme, une diminution des douleurs était observée. L'asthénie et les troubles du sommeil s'étaient également améliorés. L'interrogatoire retrouvait une amélioration de l'anxiété et du moral des patientes. Leur condition physique s'était également améliorée avec une diminution de la dyspnée d'effort. En termes d'amplitudes articulaires de l'épaule homolatérale au cancer, un gain d'amplitude en fin de programme était constaté.
Malheureusement, les données de l'étude n'ont pas permis de conclure avec certitude quant à l'efficacité du programme sur la reprise du travail après un cancer du sein.
Le dernier point concerne l'appréciation du programme par les patientes. Il ressortait une grande satisfaction des femmes qui ont pu en bénéficier.
Les objectifs du programme Artémis en termes d'accompagnement au retour à la vie quotidienne semblent ainsi atteints. La reprise du travail après un cancer du sein est une étape importante qui peut s'avérer difficile et nécessiter un accompagnement. Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour évaluer l'efficacité des programmes d'activité physique adaptée dans le cadre de la reprise du travail après un cancer du sein.- DUPOYET VANDAME Camille. Recherche collaborative en santé au travail : intérêt, développement et validation d'une charte de partenariat pour favoriser le retour à l'emploi après cancer du sein. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2019 - n° 8.
Introduction : Le champ de cette étude s'inscrit dans la nécessité de développer des outils de recherche collaborative en santé au travail. L'objectif de l'étude était d'élaborer une charte de partenariat entre les différents acteurs de la métropole de Lyon concernés par l'élaboration d'une intervention visant à favoriser la réinsertion professionnelle après un cancer du sein.
Matériel et Méthodes : Cette étude qualitative a été menée dans le cadre de la première étape du projet FASTRACS selon le protocole de l'Intervention Mapping. A partir des Verbatim des parties prenantes réunis au sein d'un Comité Scientifique (COS : patientes et associations, professionnels de santé, institutions, entreprises et chercheurs), une analyse qualitative thématique des données recueillies a permis l'élaboration de propositions, ensuite validées par méthode de consensus e-Delphi.
Résultats : La charte comportait un préambule, 9 valeurs et 4 engagements, signés à titre individuel. Elle a permis d'initier et de structurer le fonctionnement du COS, et d'en fidéliser ses membres. Cette première étape de collaboration a conduit à une première réalisation commune, à la fois concrète et symbolique. Le développement et la validation de cette charte de partenariat a répondu aux besoins des différents acteurs, en termes de connaissance mutuelle, de communication, et de définition des rôles de chacun. Cette charte répond également aux recommandations actuelles de la recherche interventionnelle en santé des populations pour le développement d'interventions complexes. Ces recommandations visent à prévenir les échecs de leur théorie et de leur implantation. Malgré le soin apporté dans l'échantillonnage des participants, il a été constaté une sous-représentation des entreprises, en particulier des petites entreprises aux enjeux très spécifiques.
Conclusions : L'élaboration de la charte a permis d'impliquer activement les membres du COS, de bénéficier de leur participation dès la première phase du projet, et de créer le climat de confiance et de respect nécessaire au partenariat. La définition d'un engagement écrit, ayant vocation à être signé, a ainsi généré une implication concrète, authentique, et dans la durée. Il s'agit d'une innovation dans le domaine du maintien en emploi et de la prévention de la désinsertion professionnelle. Pour autant, les retombées de cette charte restent à démontrer durant les étapes suivantes du protocole de l'lntervention Mapping pour développer, implanter puis évaluer l'intervention du projet FASTRACS. En effet, si la charte de partenariat donne les fondements et la visée du projet, elle ne précise pas comment les appliquer concrètement ni comment concilier les divergences d'intérêts entre acteurs, en particulier entre salarié et entreprise. La question est de savoir si en définissant une représentation partagée de la problématique, il sera possible de générer une intervention efficace et pérenne, malgré la complexité et la nature intersectorielle du problème.- FIQUEMONT Alizée. Exposition aux rayonnements ionisants et syndromes myéloprolifératifs : étude de cas à partir de la base de données du RNV3P. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2019 - n° 217.
Introduction : La thrombocytémie essentielle (TE), la polyglobulie vraie (PV) et la myélofibrose primitive (MFP) sont des syndromes myéloprolifératifs dits classiques (SMPc), pathologies rares, chroniques et de survenue tardive. Ils sont classés dans les hémopathies malignes myéloprolifératives avec la leucémie myéloïde chronique (LMC). Le lien de causalité entre la LMC et les rayonnements ionisants (RI), cancérigènes avérés, est établi. Ce n'est pas le cas pour les SMPc, par ailleurs reconnus en maladie professionnelle (MP) liée au benzène. L'objectif de cette étude est d'analyser une série de cas issue de la base de données du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) sur l'association entre une exposition aux RI et les SMPc.
Méthodes : II s'agit d'une étude rétrospective descriptive multicentrique, réalisée à partir de la base de données du RNV3P alimentée par les Centres de consultations de pathologie professionnelle (CCPP). La requête a permis d'inclure 33 cas vus entre 2001 et 2017. Nous avons analysé leurs caractéristiques, les conditions d'expositions et les conclusions des médecins experts.
Résultats : L'effectif compte 31 hommes et 2 femmes, 19 TE, 8 PV, 4 MFP et 2 syndromes mixtes myéloprolifératifs et myélodysplasiques (SMP/SMD). L'âge médian au diagnostic est de 52 ans [35-74]. 54,5% des cas ont un délai de survenue de la pathologie après exposition inférieur à 20 ans. La durée médiane d'exposition aux RI est de 16 ans [1-36]. Les principaux secteurs concernés sont le domaine militaire et l'industrie nucléaire. 72,7% des expositions sont antérieures à 1996, et la dose reçue est difficile à estimer, mais dans plusieurs cas elle pourrait être significatives. Au moins 2 cas ont eu une contamination interne. Le benzène est retenu en nuisance principale dans 5 cas, dont 3 déclarés en MP liée à cette exposition. De plus, les médecins recommandent une déclaration en MP liée aux RI par la voie des tableaux dans 18,2% et par celle du Comité régional de reconnaissance en maladie professionnelle (CRRMP) dans les mêmes proportions (18,2%). Ils concluent sur des données scientifiques insuffisantes dans 27,3%. Un cas de TE a été reconnu en MP liée aux RI par un CRRMP.
Conclusions : L'âge au diagnostic médian est plus précoce, et les hommes sont très majoritairement représentés par rapport à la population générale, mais ils sont aussi plus exposés aux RI. L'étude des conditions d'exposition relève des doses reçues potentiellement élevées. Les RI sont fréquemment retenus comme facteur de risque possible de SMPc par les médecins experts. Malgré ses limites, ce travail apporte plusieurs arguments en faveur d'une pathologie professionnelle potentiellement émergente. Les résultats ne permettant pas de quantifier ce risque, d'autres études sont nécessaires.- HAHN Jean-Guillaume. Evaluation des risques psychosociaux de la population des personnels de l'université Claude Bernard Lyon 1. Identification de populations à risque. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2019 - n° 119.
La problématique des risques psychosociaux connaît un véritable essor dans le monde du travail depuis les années 2000. Ils deviennent une préoccupation prioritaire pour les structures dont la gestion des anciens risques est généralement bien prise en compte. Cette étude a été réalisée à la demande du CHSCT de l'Université Claude Bernard Lyon 1 dans le cadre de l'évaluation de la prévalence des risques psychosociaux et de leur prévention. Les données ont été recueilles grâce à un questionnaire proposé à l'ensemble des personnels de l'université via une application Internet sécurisée avec accès individuel. Ce questionnaire comprenait des items suggérés par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche en matière d'évaluation des RPS, ainsi que les échelles d'évaluation de Karasek, de Siegrist, et le QSP-9 qui permettait de s'intéresser au champ de la santé mentale. 1031 répondants ont participé, soit 22,4% de l'effectif total de l'université. Les répondeurs de cette enquête présentaient une demande psychologique et une latitude décisionnelle plus importantes que la population française active. Les BIATSS titulaire/CDI de catégorie C étaient les plus exposés au « jobstrain » et au manque de reconnaissance. Les femmes étaient plus exposées au « jobstrain », au manque de reconnaissance et à la violence sur le lieu de travail. Les doctorants, les enseignants titulaires comme les contractuels, les chercheurs et enseignants chercheurs étaient plus touchés que les autres personnels par le surinvestissement. Une prévalence de 10,4% de symptômes d'épisode dépressif majeur et 8,2% d'idées suicidaires a été observée sur l'ensemble de l'effectif. Les doctorants ainsi que la classe des enseignants et chercheurs contractuels présentaient un surrisque. Ce travail a contribué à mieux définir les risques psychosociaux présents à l'université, ce qui permettra de développer un plan de prévention adapté aux situations mises en évidence selon les catégories socioprofessionnelles.
– 2020 –
- BRAHIMI Sara. Insertion professionnelle et conditions de travail des usagers de drogues illicites suivis en Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° 223.
Objectif : Décrire les caractéristiques socioprofessionnelles et les conditions de travail des usagers suivis en Centre de Soins et d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et identifier des facteurs favorisant leur insertion professionnelle.
Matériel et méthodes : Etude épidémiologique transversale réalisée entre décembre 2019 et juin 2020. Un questionnaire standardisé a été administré par une interne de médecine du travail à des usagers de drogues illicites consultant le CSAPA de l’Hôpital Edouard Herriot à Lyon afin de recueillir des données médico-socioprofessionnelles.
Résultats : : Quatre-vingt-huit usagers ont été inclus soit 26% des usagers enregistrés dans la file active du centre. Le principal produit motivant le suivi était un opiacé pour 73 usagers, le cannabis pour 5, la cocaïne pour 5, un médicament psychotrope pour 3 et l’alcool pour 2 d’entre eux initialement. Quarante-deux pour cent des usagers déclaraient avoir une ou plusieurs maladies chroniques ; 52% des usagers avaient un emploi lors de l’entretien. Dix-sept usagers (soit 37% des usagers en emploi) déclaraient bénéficier d’une surveillance médicale renforcée (SMR) en santé au travail. Dix-neuf usagers déclaraient avoir été d’astreinte sur l’année écoulée. Onze usagers étaient titulaires d’une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (dont 3 dans l’emploi et 8 sans emploi) ; 12 usagers (13,6%) étaient en invalidité. Sept usagers (8%) étaient en arrêt maladie en lien avec l’addiction. Vingt-cinq usagers dans l’emploi avaient des enfants (54%) contre 14 des usagers sans emploi (33%) (p<0,05). Aucun des autres facteurs favorisant l’insertion professionnelle identifiés dans la littérature n’était statistiquement significatif.
Conclusions : Les usagers sont moins en emploi que la population active, occupent plus de poste les exposant à des rythmes de travail contraignant, et sont plus exposés à des postes à SMR par rapport aux résultats de l’enquête SUMER issue de la population générale active. Une attention particulière doit leur être portée durant leur activité professionnelle et un suivi post-professionnel soutenu est souhaitable.
Comprendre comment le lien parental, seul déterminant significatif dans notre étude, favorise l’insertion professionnelle serait intéressant. Identifier d’autres facteurs modifiables favorisant cette insertion professionnelle qui influe positivement l’état de santé serait pertinent.- CADIGNAN Laurence. Accidents du travail dans l’Ain : Analyse de données de l’observatoire Rhône-Alpes du traumatisme. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° 167.
Les accidents du travail représentent un problème de santé publique important. En effet, la France est l’un des pays de l’union européenne où l’incidence des accidents du travail est la plus élevée. Dans cette étude nous décrivons dans un premier temps l’ensemble des accidents de travail, puis nous comparons les accidents du travail routiers et les accidents du travail non routier. Notre analyse se base sur les données recueillies par l’ORAT. La collecte des données a eu lieu dans cinq services d’urgences du département de l’Ain de Janvier 2013 à Décembre 2014. Étaient incluses les victimes ayant eu recours à un service d’urgence à la suite d’un accident du travail ou d’un accident de circulation en rapport avec le travail. La méthodologie SEAT a été utilisée pour le codage des accidents. Des données concernant 4 548 victimes d’accident du travail ont été recueillies. 465 (10,2%) ont eu un accident de la route avec la répartition suivante 86,4% (n=247) d’accidents du trajet et 13,6% (n=39) d’accident de mission et 4 083 (89,8%) ont été victimes d’un accident du travail d’un autre type. Les hommes étaient deux fois plus touchés que les femmes en particulier pour les accidents du travail non routier. L’âge moyen était de 32,7 ans (écart-type=11,9 ans) pour les accidents de la route et de 36 ans (écart-type=12,6 ans) pour les autres types d’accidents (p<0,0001).
Les ouvriers étaient les plus touchés par les deux types d’accidents du travail et représentaient 45,1% (n=795) de l’ensemble des victimes. Concernant les causes et circonstances des accidents, pour les accidents de la route on retrouvait majoritairement le heurt ou la collision avec un objet pour le contact, la conduite ou présence à bord d’un moyen de transport pour l’activité physique spécifique et la perte totale ou partielle de contrôle de la machine, du moyen de transport pour la déviation. Tandis que pour les accidents non routiers on retrouvait respectivement le contact avec un agent matériel coupant, pointu, dur ou rugueux, le mouvement et le mouvement du corps sous ou avec contrainte physique. Enfin, pour l’ensemble des accidents, les lésions observées étaient de faible gravité 87,3% (n=393) de lésions mineures pour les accidents de la route et 86,6% (n=3439) pour les autres types d’accidents du travail.
Nos résultats étaient pour la plupart des variables en accord avec les données nationales et internationales. L’usage de la méthodologie SEAT a permis une description fine des circonstances des accidents et permet la comparaison de nos données aux résultats nationaux notamment ceux de la CNAMTS.- COUREAU Elie. Exposition aux isocyanates et asthme professionnel. Est-ce toujours une préoccupation de santé au travail ? Revue de littérature. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° 210.
Introduction : Les isocyanates sont encore aujourd'hui une préoccupation majeure de santé au travail, de par leur large utilisation, la complexité des mécanismes d'action des pathologies induites et la sévérité de leur pronostic. L'asthme est la manifestation la plus fréquente de l'exposition prolongée à ces composés. L'objectif était d'estimer l'évolution au cours du temps de l'incidence des asthmes professionnels aux isocyanates.
Matériel et méthodes : 23 études ont été sélectionnées et analysées dans une revue systématique de la littérature scientifique, par interrogation des bases de données PubMed, Cochrane et Sherlock. Nous nous sommes limités aux études publiées depuis 1990, en anglais ou en français, et s'intéressant au rapport entre l'exposition professionnelle aux isocyanates et l'asthme professionnel.
Résultats : Nous observons depuis 1990 une diminution de plus en plus ralentie de l'incidence des AP secondaires à une exposition aux isocyanates dans les pays industrialisés. Le taux d'incidence était estimé à 0.9% aux Etats-Unis en 2017.
Les stratégies préventives actuelles semblent atteindre leurs limites, puisque malgré leur utilisation désormais généralisée et quasiment optimale, le risque d'AP semble s'orienter vers un plateau.
Conclusions : Les auto-questionnaires, couplés à des EFR, semblent être le moyen de dépistage le plus simple et le moins coûteux à mettre en place, et présentent une bonne sensibilité au risque d'AP. L'éviction professionnelle reste de mise dans les plus brefs délais après apparition des premiers symptômes, le pronostic devenant de plus en plus sévère avec la peristance de l'exposition.
Il semble aujourd'hui nécessaire d'étudier plus précisement la voie de la sensibilisation cutanée aux isocyanates, et de définir quels équipements de protection sont efficaces contre ce mode de contamination.- DES CHAMPS DE BOISHEBERT Ludivine. Les micro-sommeils au cours des tests de maintien de l’éveil : un nouveau marqueur de somnolence ? Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° .
Objectif : La somnolence diurne excessive est un enjeu de santé publique. Elle peut être évaluée objectivement par des tests de maintien de l’éveil (TME). Notre étude avait pour but d’évaluer la prévalence des micro-sommeils (MS) au cours des TME et leur performance pour diagnostiquer la somnolence résiduelle chez des patients souffrant de syndrome d’apnées du sommeil (SAOS) ou d’hypersomnie, traités.
Méthodes : Les TME de 98 patients (89 SAOS, 82.6% d’hommes, 45.3 (+/- 10.8) ans) ont été relus rétrospectivement à la recherche de MS. Les paramètres de la polysomnographie (PSG) réalisée la veille des tests et les données cliniques issues des dossiers médicaux, incluant le score d’Epworth, ont été recueillis.
Résultats : Au moins un MS était observé chez 62.2 % des patients. La latence du premier MS (LMS) était positivement corrélée à la latence d’endormissement (LE) (r=0.68, p<0.0001). Les MS étaient plus nombreux lors des tests avec que sans endormissement (médiane 2 versus 0, p<0.0001) mais dans 23% des tests un MS était enregistré sans endormissement. La LMS n’était corrélée ni à la somnolence subjective ni aux paramètres de la PSG. La performance diagnostique (aire sous la courbe ROC) du TME interprété avec la LE était proche de celle de la LMS (0.66 IC 95% [0.56, 0.77] versus 0.63 IC 95% [0.56, 0.77]) pour évaluer la somnolence subjective.
Conclusions : Les MS sont fréquents au cours des TME et constituent des marqueurs d’endormissement. En situation de conduite, leur association à une baisse de performance a déjà été montrée mais leur impact réel lorsqu’ils sont détectés au cours des TME reste à évaluer.- GALLET Agnès. Exosquelettes professionnels : rôles et besoins des services de santé au travail pour leur intégration en entreprise. Etude qualitative.Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° 337.
L'émergence des exosquelettes dans le milieu professionnel est une problématique récente et très médiatisée. L'image moderne véhiculée par ces dispositifs et l'espoir de diminuer les risques de TMS grâce à ces derniers poussent les entreprises à y avoir recours. Cependant, pour qu'une intégration d'exosquelette dans une entreprise soit un succès, il est nécessaire d'étudier dans leur globalité les postes concernés par des problématiques de TMS. Pour ce faire, un groupe de travail pluridisciplinaire semble indispensable. Les services de santé au travail ont toute leur place dans ce groupe. Ils sont en effet les seuls à avoir accès à la fois aux informations relatives à la santé des salariés et à leur environnement de travail. De plus, le suivi régulier et longitudinal qu'ils réalisent les place au premier plan dans l'observation des effets positifs/négatifs du port d'un exosquelette, en particulier sur le long terme.
L'objectif de cette thèse était d'explorer les connaissances, les ressentis et les interrogations des médecins du travail et des IDEST sur le sujet des exosquelettes pour identifier leurs besoins en matière d'informations sur ce sujet afin de les aider à mieux remplir leur mission. Pour cela, nous avons réalisé une étude qualitative, au cours de laquelle nous avons interrogé 18 MT et IDEST lors d'entretiens semi-directifs.
Les résultats montrent que les professionnels interrogés portent un grant intérêt à la question et se disent prêts à intégrer un groupe de travail. Cependant, leur rôle ne semble pas clair pour les entreprises et les MT et IDEST semblent avoir eux-mêmes des difficultés à se positionner dans un tel projet. De plus, de nombreuses interrogations semblent présenter un obstacle supplémentaire à leur pleine implication.
Pour les aider à adopter un rôle moteur en termes de santé et de sécurité dans l'intégration d'un exosquelette en entreprise, il semble important de bien les éclairer sur le sujet. L'étude a permis d'identifier des pistes qu'il importe de décliner en actions concrètes de formation et d'information afin d'atteindre les objectifs visés.
Ainsi, les MT et IDEST auront la possibilité de se créer un solide socle de connaissances et un esprit critique sur le sujet des exosquelettes, de façon à contribuer au mieux à une démarche d'intégration de ces dispositifs en entreprise et assurer la santé des travailleurs.- LONGEQUEUE Augustin. Le risque chimique dans les TPE-PME de l'industrie mécanique : de l'évaluation sur le terrain au suivi médaical.Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° 13.
Résumé : Le troisième plan santé-travail 2016-2020 plaçait le risque chimique dans les axes de prévention prioritaire. Notre étude avait pour objectif de réaliser un repérage du risque chimique dans les TPE et PME de l'industrie mécanique, secteur varié regroupant des entreprises intervenant dans différentes phases de l'élaboration de dispositifs : mécanique générale, mécanique de précision, traitement des métaux.
A travers le croisement d'une recherche bibliographique et d'un repérage des produits utilisés et émis sur le terrain, il s'agissait d'identifier les principaux postes et leurs expositions. Ainsi, nous retrouvons dans ce secteur : des usineurs, des soudeurs, des sableurs, des opérateurs de traitement de surface, principalement exposés à des fluides de coupes, solvants, abrasifs de sablage, poussières métalliques et fumées de soudage. Les pathologies potentielles sont d'ordre irritatif, allergique, de surcharge ou cancéreux intéressant essentiellement les poumons et la peau. L'étude de terrain réalisée entre Mai et Novembre 2018 dans un bassin industriel de la région Lyonnaise a confirmé une forte présence d'ACD et de produits classés CMR que les employeurs n'avaient pas identifiés, majoritairement en traitement de surface et de revêtement mais également en usinage et dégraissage, en lien avec la présence de solvants organiques. De nombreuses substances irritantes pour les voies respiratoires ont été retrouvées (polyacryliques), sensibilisantes (métaux, biocides, isocyanates), et perturbatrices endocriniennes. Les études de postes complémentaires ont retrouvé de façon globale des lacunes dans les équipements de protections sur le plan collectif (ventilation) et individuel (gants, lunettes, masques). Il existait une problématique de poly-exposition des travailleurs aux agents chimiques et de coactivité qui nous interroge sur une majoration du risque de survenue de pathologies. La surveillance des expositions par métrologie atmosphérique était inesxistante. Le risque chimique.
Le risque chimique semble donc important dans le secteur de l'industrie mécanique, et très insuffisamment pris en compte par les entreprises concernées et les salariés. Des actions globales ont été réalisées auprès de ces entrprises : accompagnements dans la réalisation d'EvRC et la substitution d'agents CMR, sensibilisations adaptées aux spécificités des entreprises utilisatrices d'ACD. Le suivi individuel doit ainsi être renforcé pour tous les salariés d'atelier du fait de la polyvalence de ceux-ci, de la coactivité et de poly-expositions à des ACD ou CMR. La surveillance des expositions doit être une priorité d'action, pour l'employeur par la réalisation de métrologies atmosphériques, et pour le médecin par des surveillances cliniques et paracliniques.- PONSIN Alexandre. Accidents de trajet parmi le personnel non médecin d’un grand centre hospitalier universitaire de 2012 à 2016: étude cas-témoins. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° .
Position du problème : Le risque routier (accidents de trajet et de mission), est responsable de 44 % des décès par accident du travail reconnus par le régime général de la sécurité sociale en 2012 et représente encore 37% en 2018. Notre objectif était d'évaluer les facteurs de risque d'accidents de trajet parmi le personnel non médecin d'un CHU.
Méthode : Etude cas-témoins des accidents de trajet de 2012 à 2016. Les témoins ont été tirés au sort à partir du fichier du personnel (appariement sur l’année de l’accident du cas, le sexe et l’âge). Une analyse en régression logistique conditionnelle a permis d’identifier les facteurs de risque d’accidents de trajet.
Résultats : Un risque accru a été observé pour les rythmes de travail en 2x8 heures, OR=1,40 (IC95%=1,05-1,86) par rapport aux horaires de jour, mais non confirmé dans le modèle multivarié. La catégorie des agents de service et le fait de ne pas travailler la veille de l’accident sont associés à un sur-risque d’accident, respectivement OR=1.9, IC95%=[1.1-3.3] et OR=1.5, IC95%=[1.1-2.1]. Il en est de même pour les distances domicile-travail avec un OR=2.2, IC95%=[1.4-3.4] pour une distance de ]3.6 à 9 km], de 2.6, IC95%=[1.7-4.0] pour une distance de ]9 km à 19 km], de 4.2, IC95%=[2.8-6.2] pour une distance supérieure à 19 km comparativement à ceux qui parcourent moins de 3.6 km.
Conclusions : La distance de résidence, l’inactivité la veille de l’accident et l’appartenance à certaines catégories de personnels sont des facteurs de risques d’accidents.- WEI Kévin. Chauffeurs de bus urbains : analyse et comparaison de données épidémiologiques avec d'autres conducteurs de véhicules lourds.Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2020 - n° .
Résumé : Le métier de chauffeur de bus urbain est peu attractif et bénéficie parfois difficilement d'une reconnaissance en maladie professionnelle de troubles potentiellement en lien avec le travail. Notre objectif était de décrire les conditions de travail et d'état de santé des chauffeurs de bus urbains en les comparant à d'autres catégories de conducteurs de véhicules lourds.
Méthodes : Etude épidémiologique descriptive sur des données EVREST (2008 à 2017) et les résultats SUMER 2010 et 2017 pour quatre catégories différentes de conducteurs de véhicules lourds Résultats : Une prévalence supérieure d'atteintes du rachis cervical ainsi que de troubles d'ordre psychologique est mise en évidence chez les chauffeurs de bus urbains comparativement aux trois autres métiers de la conduite étudiés. Aucune différence n'est retrouvée en termes de lombalgies avec les chauffeurs poids lourds qui peuvent bénéficier d'une reconnaissance en maladie professionnelle des radiculalgies sur hernies discales lombaires. Le métier de chauffeur de bus urbains n'offre qu'une très faible latitude décisionnelle associée à une pression psychologique importante en lien avec les impératifs horaires et le contact avec le public. Ces constatations pourraient expliquer les atteintes à l'état de santé des chauffeurs de bus urbains retrouvées dans cette étude.
Conclusions : Il est nécessaire d'approfondir nos connaissances sur les conditions de travail des chauffeurs de bus ubains par la réalisation d'études ciblées afin d'identifier les facteurs de risque d'altération de la santé et d'améliorer la prévention.
– 2021 –
- AHALLI Saloua. Evaluation de l'état de santé et des conditions de travail des doctorants de première année, en sciences, de l'Université Claude Bernard Lyon 1. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2021 - n° 35.
Les doctorants, chercheurs en formation et agents salariés de l’université, ont été identifiés comme une population à risque psychosocial lors d’une évaluation des risques psycho-sociaux (RPS) réalisée parmi les personnels de l’Université Claude Bernard Lyon 1(UCBL) en 2018. Cependant, cette étude avait recruté moins de 10 % de l’ensemble des doctorants de l’université.
L’objectif de notre étude était d’évaluer l’état de santé et les conditions de travail des doctorants salariés de l’UCBL.
Dans le cadre du suivi en santé au travail, les doctorants ont été convoqués pour une première visite au cours de laquelle ils ont complété un auto-questionnaire, puis bénéficié d’une visite médicale suivant un guide d’entretien. Les données étudiées portaient sur les contraintes psychosociales (questionnaires SUMER, Karasek, Siegrist, MBI), le mode de vie (IPAQ), le niveau socio-économique (EPICES), la relation à l’encadrant (AWAI-S) et la santé mentale (GAD7, QSP9).
Au total, 161 doctorants ont été vus en visite médicale et ont accepté que leurs données soient utilisées ultérieurement pour cette étude, soit un taux de participation de 98%. Une majorité des doctorants présentait une demande psychologique forte, une latitude décisionnelle forte, un soutien social élevé et de bonnes relations professionnelles avec leur encadrant. Une proportion importante de doctorants présentait des signes dépressifs mêmes légers (34%) et/ou des signes d’anxiété (16%). A l’issue de cette première visite, 20% des doctorants ont été orientés vers une prise en charge psychologique ou psychiatrique. L’analyse bivariée a montré que cette santé mentale fragilisée était à la fois liée à des facteurs individuels tels que des antécédents psychiatriques qui préexistaient pour 15 % des doctorants mais aussi à des facteurs professionnels tels que les relations à l’encadrant, l’enseignement et les conditions de travail.
Cette étude a permis de mettre en évidence une certaine vulnérabilité des doctorants sur le plan de la santé mentale, et ce dès la première année de doctorat. Nous suggérons d’insister lors du suivi médical de cette population sur la recherche d’une symptomatologie anxio-dépressive, d’idées suicidaires, d’une précarité sociale et l’évaluation de la relation avec l’encadrant.
- CROSSON DU CORMIER Yves. Fonction respiratoire et aptitude physique du personnel des Hospices Civils de Lyon présentant un COVID long ; effets d’un programme de réhabilitation à l’effort : Lyon 1, 2021 - n°499.
INTRODUCTION : La pandémie de COVID-19 a fortement impacté le personnel hospitalier. Aux Hospices Civils de Lyon (HCL), un programme de réhabilitation à l’effort a été proposé à des personnels hospitaliers présentant des symptômes évocateurs de COVID long, après une évaluation physiologique. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact physiologique d’une infection au SARS-COV-2 chez des salariés les HCL présentant des symptômes de COVID long, et les effets d’un programme de réhabilitation à l’effort.
METHODES : Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective incluant 29 salariés ayant consulté pour symptômes de COVID long. L’évaluation physiologique (EFR, test de marche de 6 minutes [TM6], épreuves d’efforts) permettait de mesurer l’impact de la COVID-19 sur la fonction respiratoire et l’aptitude physique de ces salariés. Un programme de réhabilitation était ensuite proposé. A la fin du programme, les TM6 et épreuves d’effort étaient renouvelés afin d’évaluer les effets du programme sur le niveau d’aptitude physique. Un questionnaire de ressenti subjectif à distance du programme était proposé aux participants.
RESULTATS : La fonction respiratoire était préservée chez les participants avec des EFR normales. Le niveau d’aptitude physique était abaissé avec un TM6 dans les limites inférieures de la normale, ainsi qu’une puissance maximale et un VO2 max abaissées. Le programme de réhabilitation à l’effort montrait une amélioration significative du TM6 et de la puissance maximale à l’épreuve d’effort, suggérant une progression sur le conditionnement musculaire des participants. La perception des effets du programme par le questionnaire était positive.
CONCLUSION : Le suivi du personnel hospitalier présentant des formes de COVID long doit attirer l’attention des médecins du travail sur l’importance d’une orientation vers une évaluation physiologique, conduisant éventuellement à inclure dans un programme de réhabilitation à l’effort. Cette prise en charge est susceptible d’améliorer les capacités de travail, et de favoriser le maintien dans l’emploi.
- GAUDEL Jérémy . L’impact du confinement sur la santé mentale des doctorants. Thèse d'exercice de médecine : Lyon 1, 2021 - n°66 .
Introduction : Peu d’études sont publiées sur l’état de santé des doctorants. Cette situation à la frontière entre les études universitaires et une activité professionnelle présente pourtant des facteurs de stress propres à ce statut. Par ailleurs, les confinements instaurés à travers le monde pour lutter contre l’épidémie de covid-19 sont des facteurs de stress supplémentaires.
Matériels et méthodes : Dans le cadre d’une évaluation des risques psycho-sociaux du personnel de l’université Claude Bernard Lyon 1, la population des doctorants semblait être plus à risque que les autres personnels. Un suivi médical systématique avait donc été mis en place par le service de santé au travail de l’UCBL1. Au cours de cette visite, des données sur l’état de santé et les conditions de travail avaient été recueillies. Quelques mois plus tard, dans le cadre du confinement au cours de l’épidémie de covid-19, un entretien téléphonique a été proposé aux doctorants de l’UCBL1 afin d’évaluer l’impact du confinement sur les conditions de travail et la santé et d’apporter une aide éventuelle. Les données de santé des deux visites ont été comparées en tenant compte des données répétées pour chaque sujet.
Résultats : Parmi les 161 étudiants vus une première fois en visite médicale, 149 ont bénéficié d’un deuxième entretien. Une augmentation statistiquement significative des symptômes dépressifs a été constatée chez 15,5% des doctorants étudiés. Une association statistiquement significative a été mise en évidence entre l’augmentation des symptômes dépressifs et le fait d’être confiné en zone urbaine, de présenter des difficultés financières, l’arrêt ou la diminution de la consommation de tabac, la consultation d’un professionnel de santé ou une dégradation du sommeil. L’augmentation des troubles anxieux était associée à l’absence d’accès extérieur privatif, à la prise de poids, à l’augmentation de la prise alimentaire, de la consommation de café et une dégradation de la qualité du sommeil. Un moins bon état de santé ressenti était associé à un changement de sujet de thèse pendant le confinement, la consultation d’un professionnel de santé et des troubles de l’alimentation. La présence d’antécédents psychiatriques avant le confinement était associée au risque de développer un syndrome dépressif au cours du confinement.
Discussion : Quelques études ont été publiées sur l’impact du confinement sur la santé mentale, mais aucune ne s’intéresse spécifiquement aux doctorants et aucune n’a de caractère prospectif. Leurs résultats sont donc difficilement comparables avec les nôtres. L’impact du confinement sur la santé mentale des doctorants mis en évidence dans notre étude, justifie donc un suivi adapté de cette population, notamment en présence d’antécédents psychiatriques.
- GUO Cédric. Le vécu professionnel des agents du Centre Hospitalier le Vinatier durant la pandémie de Covid-19 : une étude qualitative. Thèse Médecine et Santé au Travail : Lyon 2021 ; n°312.
Introduction : La pandémie de Covid-19 a mis à rude épreuve notre système de santé en particulier les hôpitaux qui ont été les premiers à s’organiser et à faire front contre l'afflux de malades. Dans cette étude, nous avons voulu étudier le vécu professionnel des agents d’un centre hospitalier psychiatrique dans le but de comprendre les impacts de la pandémie sur leur vie professionnelle.
Méthode : Une étude qualitative a été réalisée, basée sur des entretiens individuels semi-dirigées à l’aide d’un canevas d’entretien pré-établie, auprès des agents du Centre Hospitalier le Vinatier ayant participé à la gestion de la crise de Covid-19.
Résultats : Les agents ont vécu un changement brutal au travail. Dans l’urgence, les services ont été réorganisés et de nouvelles organisations adaptées à la crise ont été mises en place. De plus, ils ont travaillé dans un environnement de travail dégradé avec la rationalisation de matériel de protection et le manque de personnel pour soigner des patients psychiatriques, pas toujours coopérants, avec des consignes sanitaires strictes. Ils ont travaillé dans un contexte anxiogène, en ayant en plus leurs propres contraintes personnelles. Leurs conditions de travail ont été difficiles. Toutefois, les entretiens ont montré un aspect bénéfique. Il apparaît que des changements rapides ont été possibles, que certains projets institutionnels ont pu être mis en place plus rapidement, comme le projet LIVE. Il apparaît également que les agents ont vécu une période compliquée mais enrichissante, ils y ont trouvé de l’épanouissement professionnel. Il y a eu de l’apprentissage continue, leur permettant une meilleure connaissance de leurs collègues, de leur environnement de travail, voire même parfois une meilleure connaissance d’eux-mêmes. Conclusion : Cette étude inédite rappelle les aspects négatifs de la pandémie mais souligne aussi les aspects positifs en lien avec la mobilisation collective face à la crise sanitaire. Notre étude peut servir à mettre en place des mesures spécifiques de prévention en période de crise sanitaire pour l’ensemble des agents d’un hôpital psychiatrique.- FANAURA Michel. Incidence des PCR positives à SARS-CoV2 chez le personnel des Hospices Civils de Lyon lors des deux premières vagues épidémiques. Thèse de Médecine: Lyon 2021; n° 434.
Introduction :
La pandémie COVID 19 a été marquée par la très forte contagiosité du virus SARS-CoV-2,amenant un afflux rapide de patients infectés au sein des structures de soins. Les professionnels du secteur de la santé étaient particulièrement exposés mais tous à des degrés différents selon le lieu d’exercice ou l’activité réalisée.
Objectif : Définir les professionnels et services les plus à risque d’infection à SARS-COV2 lors des deux premières vagues épidémiques survenues aux Hospices Civils de Lyon.
Méthodes : Nous avons recueilli dans la base de données des HCL, tous les prélèvements PCR, réalisés chez le personnel lors des deux premières vagues à SARS Cov2.
Résultats : L’étude retrouve une incidence élevée lors de la 1ère vague pour les filières de la rééducation (5 038 cas pour 100 000 salariés), des soignants non médicaux (3 348 cas pour 100 000 salariés), des soignants médicaux (1 835 cas pour 100 000 salariés). Cette tendance s’est confirmée lors de la 2ème vague avec des écarts moins importants : Rééducation (5 598 cas pour 100 000 salariés), soignants non médicaux (5 143 cas pour 100 000 salariés), soignants médicaux (4 012 cas pour 100 000 salariés).
A l’inverse, l’étude retrouve une incidence faible sur la 1ère vague puis une forte hausse sur la 2ème vague, pour les personnels administratifs (passant de 617 à 2 005 cas pour 100 000 salariés), les « techniciens et ouvriers » de (542 à 3 103 cas pour 100 000 salariés) et les étudiants (de 599 à 4 052 cas pour 100 000 salariés).Au niveau des services, l’incidence est dominée par le personnel de gériatrie (10 797 cas pour 100 000 salariés), suivie des services de médecine (4 067 cas pour 100 000 salariés) et des urgences (3 286 cas pour 100 000 salariés). Lors de la 2ème vague, l’ensemble des spécialités avaient des incidences comprises entre 4 500 et 6 500 cas pour 100 000 salariés.
Conclusion : Le personnel de gériatrie était largement le plus à risque d’une infection à SARS-Cov2 lors de la première vague. Des disparités moindres entre les différents services ont été observées lors de la seconde vague. Les kinésithérapeutes avec la filière de la rééducation étaient les plus à risque avec des écarts moins importants entre catégories de personnels lors de la seconde vague.-BELKHIRI Nassime. Les brûlures chimiques : évaluation de la Diphotérine® et filière d'orientation au CHU de Lyon. Thèse de Médecine et Santé au Travail : Lyon 2021 ; n°413.
Les brulures chimiques sont rares mais potentiellement graves. La conduite à tenir immédiate, en cas de projection d’un agent chimique, est la décontamination de la région atteinte. Des solutions de décontamination sont présentées comme étant plus efficaces que l’eau, mais leur niveau de preuve reste imprécis. La prise en charge du patient victime d’une projection chimique peut mettre en jeu différents acteurs notamment hospitaliers, avec leurs rôles et compétences propres, impliquant une coordination entre ceux-ci afin d’être optimale. Nous avons cherché, d’une part à évaluer le niveau de preuve clinique d’une solution de décontamination, la Diphotérine®, pour la décontamination des projections oculaires/cutanées par une revue systématique de la littérature ; et d’autre part à formaliser une coordination entre les différents acteurs d’un groupement hospitalier impliqués dans la prise en charge des projections chimiques, via l’élaboration d’un logigramme après réalisation d’une enquête locale. Le niveau de preuve de la Diphotérine® s’est révélé être faible après analyse de la validité interne des études répertoriées, du fait d’un risque élevé de biais et d’inflation du risque alpha. L’enquête locale a permis de clarifier les fonctions des différents acteurs hospitaliers et d’aboutir à un premier logigramme de coordination.
- LAMOUROUX Céline. Eczéma de contact aux gants en médecine du travail. Proposition du test ouvert d’application répétée (ROAT) pour le diagnostic rapide d’allergie de contact. Thèse Médecine et santé au travail : Lyon 2021 ; n°477.
L’eczéma des mains représente une part importante des consultations des médecins du travail et des allergologues. Majoritairement exogène, c'est-à-dire causé par le contact avec des molécules de l’environnement professionnel, il est le plus souvent irritatif (80%) mais peut-être allergique (20%). Le diagnostic étiologique repose sur les patch tests réalisés par un allergologue ou un dermatologue. En cas de résultats douteux, ils peuvent être complétés par des tests “ROAT” (test ouvert d’application répétée). Le ROAT présente l’avantage d’être simple, peu coûteux et non invasif. Il permet de tester facilement les produits tels qu’ils sont habituellement utilisés par les patients. Les gants sont les premiers équipements de protection individuelle (EPI) pourvoyeurs de dermatose. Ils sont donc fréquemment testés. Nous avons ici étudié l’eczéma des mains lié au port de gants dans le monde professionnel. Ce travail avait pour objectif de proposer un parcours de soins personnalisé afin d’améliorer la prise en charge des patients. A cette fin, notre but était double : 1) nous avons tout d’abord étudié les pratiques des médecins du travail dans l’eczéma des mains ainsi que leur intérêt pour le développement du ROAT en pratique courante. Nous avons adressé un questionnaire à 249 médecins du travail de la région lyonnaise. 2) nous avons analysé en parallèle la place des ROAT aux gants dans le diagnostic étiologique des eczémas des mains, en étudiant les dossiers des patients porteurs d’eczéma des mains et ayant réalisé un ROAT avec leurs gants dans le service d’allergologie du centre hospitalier Lyon sud au cours des 2 dernières années Quarante-et-uns médecins du travail ont répondu au questionnaire. Les résultats montrent qu’ils possèdent des connaissances théoriques sur l'eczéma de contact mais qu’ils sont en pratique confrontés à des difficultés de diagnostic et de prise en charge. Ils ont le réflexe de travailler en pluridisciplinarité avec leurs confrères dermatologues et allergologues. Ils sont très majoritairement intéressés par le développement du ROAT aux gants en pratique courante. Les ROAT avec les gants semblent pertinents dans le diagnostic de l’allergie aux gants. Leurs résultats sont semblables à ceux des tests semi-ouverts réalisés avec ces mêmes gants. Au total, ce travail a mis en évidence que les médecins du travail ont des connaissances dans l’eczéma de contact qui pourraient être approfondies au cours de leur formation initiale et continue. Leur intérêt pour le ROAT aux gants est moteur pour le développement de ce test. Les données que nous avons étudiées concernant ce test montrent qu’il semble pertinent dans le diagnostic étiologique de l’eczéma des mains, bien que des études complémentaires à plus grande échelle sont nécessaires pour le confirmer. Par la suite, il serait intéressant d’élargir le ROAT pour vérifier la causalité des différents produits auxquels est exposé le salarié atteint d’eczéma de contact.
-NAILI Maëlle. Evaluation des conditions de travail et de l’état de santé des travailleurs en entrepôts et plateformes logistiques.Thèse de Médecine du travail : Lyon 2021
Résumé : Le secteur de la logistique est en plein essor mais est soumis à une forte sinistralité et à des difficultés de recrutement au regard d’un manque de remise en question des conditions de travail des salariés. Notre objectif était de décrire les conditions de travail et l’état de santé des travailleurs en logistique en les comparant avec les salariés des autres secteurs professionnels ainsi qu’au travers de deux périodes distinctes.
Méthodes : Etude épidémiologique descriptive des données SUMER 2010 et 2017 et de l’observatoire EVREST (2008-2012 et 2013-2017)
Résultats : Les métiers de la logistique comportent une charge physique omniprésente incluant plus de manutention manuelle de charge et de contraintes articulaires que dans les autres secteurs professionnels. Additionnés à un travail en ambiance froide et soumis aux vibrations des engins de manutention, une prévalence importante d’atteinte du rachis et des membres supérieurs est mise en évidence chez les salariés de la logistique. Le bruit des entrepôts et l’utilisation de la commande vocale sont source de fatigue auditive. D’autre part, ils présentent une faible latitude décisionnelle découlant d’une organisation de travail rigide avec une préparation des commandes à flux tendu et des délais stricts à respecter pour répondre aux exigences croissantes des clients. Pourtant, en partie grâce à une excellente ambiance relationnelle, leur santé mentale reste conservée. Enfin, il n’a pas été retrouvé plus d'arrêts ou d'accidents du travail que dans les autres secteurs.
Conclusion : Afin d’approfondir nos connaissances sur le secteur de la logistique, il conviendrait de développer un suivi longitudinal des salariés, ciblé par métier et intégrant les salariés intérimaires, pour préciser les risques psychosociaux et leur conséquence sur la survenue de troubles musculo-squelettiques et sur la sinistralité du secteur.
- CATALA Florent. Typologie des victimes de violences volontaires au travail prises en charge à l’Unité Médico Judiciaire de l’Hôpital Edouard Herriot de janvier 2017 à décembre 2019. Thèse médecine et santé au travail: Lyon 2021; n°559Introduction : Les travailleurs sont exposés à un risque croissant de violences au travail, qu’elles soient internes ou externes. Ces violences ont des conséquences médico-légales importantes sur les victimes, tant sur leur vie personnelle que professionnelle. Le médecin généraliste occupe une place prépondérante dans la prise en charge de ces victimes. La mise en place d’actions efficaces de prévention des violences au travail ainsi que le dépistage de ces actes en consultation de médecine générale nécessitent d’en cerner la typologie. L’amélioration de la qualité de vie au travail et la réduction des risques psycho-sociaux sont des facteurs primordiaux en termes de santé publique.
Objectif : Étudier les caractéristiques socio-professionnelles des victimes de violences au travail. Étudier le contexte de ces agressions, et leurs conséquences. Étudier les facteurs influant sur la gravité des violences au travail.
Méthodes : Étude rétrospective descriptive monocentrique sur les données extraites des certificats médicaux établis à l’Unité Médico Judiciaire de Lyon, sur réquisition judiciaire des victimes de violences volontaires au travail sur la période de janvier 2017 à décembre 2019.
Résultats : Une série de 281 victimes de violences au travail est décrite. La population était majoritairement masculine (63,7%), avec un âge moyen de 38 ans. Les actes de violences survenaient plus fréquemment en semaine (86%), les après-midi (43%), au sein des locaux de l’entreprise (70%). L’agresseur agissait majoritairement seul (79%). Dans le cas de violences externes (70%), l’agresseur était un usager de l’entreprise (91%). Dans le cas de violences internes (30%), l’agresseur était un pair (64%). Les victimes étaient, selon la classification PCS-ESE-2017, des employés (50%), des ouvriers (22%) et des professions intermédiaires (19%). Les secteurs d’activités les plus concernés, selon la classification NAF-2008, étaient le transport et l’entreposage (17%), le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles (15%), l’admiration publique (12%) et l’hébergement et restauration (9.3%). Enfin, les violences étaient plus fréquemment physiques (80%), commises lors d’un fait unique (89%). 92,5 % des victimes ont nécessité une prise en charge médicale, 73% ont été placées en arrêt de travail, 7,5% des victimes été hospitalisées. Nous retrouvons une association entre la gravité des violences volontaires au travail et leur survenue nocturne (OR=1,9 [1,0 ;3,4] p=0,038).
Conclusion: Cette étude nous engage à renforcer les mesures de prévention de la violence au travail, notamment pour les travailleurs de nuit. Il serait intéressant de compléter ce travail par une étude sur les déclarations de ces violences au travail en accident de travail, et sur les issues de reconnaissance comme tel par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie.
- CATALA Ségolène. Repérage des expositions professionnelles chez des patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2021; n°183
Introduction : Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) rassemblent un groupe hétérogène de pathologies, caractérisées par des lésions infiltrantes et diffuses de l’interstitium pulmonaire. Le processus du diagnostic étiologique des PID est complexe et résulte d’une approche multidisciplinaire. Dans la conduite du diagnostic, il est essentiel de connaître les expositions professionnelles et environnementales du patient. Il persiste beaucoup d’inconnues sur ces pathologies, notamment sur les liens entre celles-ci et les expositions professionnelles.
Objectif : Etudier la répartition des expositions professionnelles en fonction des types de PID. Estimer la part des PID liées à une origine professionnelle. Evaluer l’apport d’une consultation professionnelle spécialisée dans le parcours de soins d’un patient atteint de PID.
Méthodes : Une consultation professionnelle spécialisée a été systématiquement proposée à tous les patients atteints de PID dont le dossier était discuté de manière multidisciplinaire au sein du Centre de Référence des Maladies Pulmonaires Rares de l’Hôpital Louis Pradel de Bron. La consultation était réalisée par le Centre Régional de Pathologies Professionnelles et Environnementales de l’Hôpital Lyon Sud. Les données des patients dont le dossier avait été discuté de mai à décembre 2020 ont été analysées.
Résultats : Une série de 141 patients atteints de PID est décrite. Une exposition professionnelle ou environnementale significative a été retenue pour 106 cas (75,2%). Une participation de l’exposition professionnelle à la genèse de la pathologie interstitielle a été considérée comme une hypothèse crédible pour 41 sujets (29,1%). Pour les patients ayant reçu un diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique, 12 cas (38,7%) présentaient une exposition professionnelle à l’amiante, 13 cas (41,9%) une exposition professionnelle aux poussières métalliques, et 11 cas (35,5%) une exposition professionnelle à la silice. Pour les fibroses inclassables, il s’agissait respectivement de 9 patients (50,0%), de 10 patients (55,6 %) et de 9 patients (50,0%). Quant aux PID associées à une pathologie dysimmunitaire, 15 sujets (30,0%) présentaient une exposition, de quelque nature, à la silice. 22 cas (15,6%) se sont vus, grâce à la consultation, proposer ou suggérer une démarche d’indemnisation en maladie professionnelle. La consultation a débouché pour 18 cas (12,8%) sur la proposition d’un diagnostic étiologique différent de celui initialement proposé en discussion multidisciplinaire.
Conclusion : Nous retrouvons au sein de notre série une forte prévalence d’exposition professionnelle, avec un lien potentiel de causalité. L’apport majeur d’une consultation spécialisée professionnelle est mis en exergue
- DARLY Wladimir . Évaluation de l'exposition et de la manipulation des cytotoxiques en milieu de soins. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2021; n°461
Ce travail a pour but l’évaluation de l’exposition et de la manipulation des cytotoxiques auprès des professionnels administrant fréquemment ces molécules.
Pour cela, des visites de poste ont été réalisées dans des services d’oncologie afin d’observer le circuit des médicaments anticancéreux et d’analyser leur manipulation. En parallèle, des prélèvements surfaciques ont permis d’identifier d’éventuelles contaminations environnementales auxquelles le personnel serait exposé. Les pratiques des soignants ont été recueillies grâce à un questionnaire. Sur les 36 prélèvements surfaciques réalisés, 9 ont été contaminés par une molécule cytotoxique. Sur l’ensemble du personnel, aucun ne porte constamment les équipements de protection individuelle recommandés lors de la manipulation des cytotoxiques.
Ce travail révèle que des contaminations environnementales aux cytotoxiques persistent en milieu de soins, entrainant une possible exposition des professionnels de santé. Le respect des bonnes pratiques, le port des équipements de protection individuelle, la sensibilisation des professionnels de santé au risque d’exposition aux cytotoxiques restent donc indispensables.
– 2022 –
- GONTIER Anne-Laure . Impact du « télétravail de crise » sur la santé des salariées : une étude sur 28 télésecrétaires pour un télétravail durable. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2022; n°31
Introduction: Dans les circonstances exceptionnelles de la pandémie COVID-19, l’instauration massive et brutale du télétravail a été rendue nécessaire pour permettre la continuité économique des entreprises et garantir la protection des salariés.
Méthodes: Un diagnostic santé-travail a été réalisé sur une cohorte de 28 télésecrétaires déjà interrogée en 2018 pour évaluer les liens entre santé et « télétravail de crise ». Des entretiens individuels ont permis le recueil de verbatim, illustrant ainsi l’analyse quantitative des résultats issus du questionnaire EVREST par des situations caractéristiques de télétravail vécues lors du confinement, de mars 2020 à janvier 2021.
Résultats: Le « télétravail de crise », vécu en mode dégradé, est à bien distinguer du « télétravail ordinaire », basé sur volontariat et accord d’entreprise. Les résultats ont montré une dégradation de la santé des salariées avec de multiples facteurs causaux liés au contexte de crise sanitaire, à savoir : des difficultés matérielles, techniques et organisationnelles de travail, une double contrainte familiale et professionnelle à gérer, un vécu d’isolement social, une majoration de la pression psychologique, etc. Le télétravail à temps plein serait plus délétère à la santé que s’il est pratiqué à temps partiel. Un délitement du collectif de travail est à craindre sur le long terme. Suite à cette analyse, des préconisations pour un télétravail durable ont été proposées aux partenaires sociaux de l’entreprise dans un objectif de prévention en santé au travail
Conclusion: La mise en oeuvre du télétravail en entreprise doit être encadrée et assurée collectivement entre managers, collaborateurs et employeurs avec des objectifs clairs, partagés et une communication interne efficace et efficiente. Les travaux de recherches ont également montré une modification du rapport de travail du fait de la crise sanitaire, phénomène sociétal qu'il serait intéressant d'approfondir
- REYDELLET Antoine . Étude de l'impact de la mise en place d'un transport actif sur la qualité de vie des salariés de la métropole du Grand Lyon. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2022; n°51
L’étude n’a pas retrouvé de différence significative pour l’ensemble des rubriques du score SATIN (annexe 1 et 2) avant et après le changement de mobilité pour se rendre sur leur lieu de travail. Néanmoins, le contexte de mise en place de cette étude nous permet de nuancer ces résultats. En effet, l’étude a commencé au début de la première phase du premier déconfinement en France le 11 mai 2020. De fait, du début à la fin de l’étude se sont alternées périodes de confinements, périodes de couvre-feu et enfin une majoration importante du télétravail. Santé Publique France dans l’étude CovidPrev 2020 montre en comparant les pratiques des répondants avant et après le confinement, que 47% déclarent avoir diminué leur activité physique et 61% avoir augmenté leur temps quotidien passé assis [17]. L’académie nationale de médecine dans un communiqué du 30 mars 2020 estime qu’une situation de confinement de 4 à 6 semaines est une cause d’amyotrophie et de déconditionnement musculaire délétères pour la santé {l8_}. Ce constat a été fait dans de nombreux pays. L’étude internationale COVISTRESS (67 pays et 10121 participants) sur l'impact du Coronavirus montre une baisse du niveau d'activité physique (p < 0.001), de la sédentarité (p < 0.001) ainsi que toutes les autres mesures sur les sentiments émotionnels tel que la colère/apaisement, la tristesse/joie, l’excitation ou l’état d’occupation [19,20]. De même, COVISTRESS a identifié que la principale conséquence du confinement est une augmentation de 1’indice de masse corporel (IMC). Pour les jeunes et les jeunes adultes (18-35 ans), l'activité physique a diminué de 31,25 %, pour les adultes (36-65 ans) de 26,05% et pour les personnes âgées (plus de 65 ans) de 30,27 % [20]. Cette augmentation importante de la sédentarité durant la période de l’étude introduit un biais important. La population générale française et internationale a augmenté sa sédentarité durant la période d’étude [17,20]. De plus, 1’étude s’est poursuivie durant la période d’été pour laquelle grand nombre de salariés prennent de plus longues vacances et donc diminuent les trajets domicile-travail de fait. Malgré cela nous observons un maintien des différentes rubriques du score SATIN durant cette période exceptionnelle de Covid. La santé physique perçue et la santé psychique perçue au début et en fin d’étude ne sont pas significativement différentes. Aucun des scores du questionnaire SATIN ne s’est dégradé entre le début et la fin de l’étude. Dans ce contexte social exceptionnel, un maintien de la santé au travail semble appuyer l’hypothèse d’une amélioration de la santé au travail par un changement de mobilité.
Même si cela arrive fréquemment dans les études sur l’activité physique, il semble important de souligner que nous avons perdu de vue 18 patients, soit 34 % des patients inclus introduisant un biais de sélection, effectivement les 34 patients analysés étaient certainement les plus motivés et engagés dans le maintien d’une activité physique.
Concernant l’analyse des 2 sous-groupe (« fréquence d’activité physique » et « distance parcouru ») et la modélisation par ANOVA sur mesures répétées, le score de santé globale perçue a significativement diminué entre les groupes avant’ et ‘après’ l’intervention pour les deux cas de sous-groupe. Ces résultats poussent à penser qu’il existe un impact conséquent du contexte de vie de cette période. Le changement de mobilité pour aller au travail n’a pas impacté la tendance globale de dégradation constatée dans d’autres études [17,19].
La santé psychique perçue est elle aussi significativement dégradée au cours du temps dans les 2 cas de sous- groupes alors que les symptômes psychosomatiques perçus se sont significativement améliorés au cours du temps dans les groupes ayant réalisé plus de 52 km et plus de 5 activités physique de 20 min par semaine.
Le contexte épidémique durant l’étude permet d’expliquer ce résultat et le changement de mobilité au travail n’a pas permis d’inverser la tendance.
Concernant les symptômes psychosomatiques perçus, la perception de ces symptômes a significativement diminué au cours du temps pour les deux sous-groupes faisant plus d’activité physique alors que leur perception globale de leur santé psychique a diminué indépendamment de leur activité physique.
- ARMENI Marc-Antoine . Étude des valeurs norminatives aux Tests de Maintien d'Eveil dans une population de patients traités pour un syndrome d'apnées obstrutives du sommeil. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2022; n°
Objectif : La somnolence diurne excessive est un enjeu de santé publique. Elle peut être évaluée objectivement par des tests de maintien de l’éveil (TME) dont les valeurs normatives restent discutées. Notre étude avait pour but de définir des valeurs normatives aux TME dans une population de patients traités pour un syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
Méthodes: Les TME de 142 patients atteints de SAOS ont été étudiés. Les paramètres de la polysomnographie (PSG) réalisée la veille des tests et les données cliniques issues des dossiers médicaux et des différents questionnaires ont été recueillis. Les patients ont été classés en 4 groupes selon leur niveau de somnolence évaluée par l’échelle d’Epworth (ESS≥ ou <11) et selon la persistance ou non d’un syndrome d’apnées du sommeil, évalué par l’index d’apnées-hypopnées (IAH) résiduel sous traitement (IAH ≥ ou <15/h). La latence moyenne d’endormissement aux TME a été comparé entre ces 4 groupes avec le test de Kruskal-Wallis et corrlée à l’IAH et à l’ESS avec le test de Spearman.
Résultats: La latence d’endormissement moyenne différait significativement entre les 4 groupes (p=0.01). La latence d’endormissement moyenne ± déviation standard (DS) était de 38.7 ± 3.5 minutes dans le groupe de patients « bien traités non somnolents » permettant de définir une valeur limite basse (moyenne – 2DS) de la normale à 31.7 minutes. Notre travail a également montré que la somnolence subjective était davantage corrélée à la latence d’endormissement que l’IAH résiduel ( r = -0.27, p = 0.01 pour l’ESS et r = -0.17, p = 0.04 pour l’IAH résiduel).Conclusions : Notre travail suggère que la valeur normative de 32 minutes semble plus pertinente que celle de 19 minutes actuellement utilisée (seuil médico-légal) , puisqu’elle repose sur les valeurs observées chez des patients bien traités non somnolents et qu’elle est corrélée à la somnolence subjective et au bon contrôle du SAOS. De plus, elle est proche de la valeur associée à des performances de conduite normale dans d’autres études (33 minutes). Cependant, seule une évaluation prospective du risque accidentel en fonction de la latence moyenne aux TME permettrait de valider définitivement ce seuil.
ROGER Cloé. Indicateur PE pour l’identification des effets perturbateurs endocriniens et de leurs organes cibles des substances actives phytopharmaceutiques utilisées en agriculture en France : Mise à jour de la base de données CIPATOX-PE. Thèse Médecine et santé au travail : Lyon 2022; n° 95.
Les effets perturbateurs endocriniens (PE) des pesticides sur la santé humaine sont une préoccupation de santé publique. La base de données CIPATOX-PE, créée en 2018, identifie les Substances Actives Phytopharmaceutiques (SAP) autorisées en France entre 1961 et 2014 présentant des effets PE pour l’Homme. Elle propose un indicateur d'effet PE permettant de faire la synthèse des niveaux de preuves d’effets identifiés par des organismes internationaux officiels. Depuis, la réglementation européenne PE a évolué, des initiatives récentes d’identification de PE ont été mises à disposition et de nouvelles SAP ont été homologuées. Une mise à jour de CIPATOX-PE était nécessaire. Cinq initiatives internationales d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux ont été analysées, pour dix-huit organes cibles endocriniens. La synthèse des effets identifiés ainsi que leur niveau de preuve a permis d’affecter un niveau de préoccupation PE pour 242 SAP autorisées en France entre 1961 et 2021 : 45 SAP (18,6 %) ont un effet global classé comme « fortement préoccupant », 133 SAP (55,0 %) « préoccupant », et 64 SAP (26,4%) « non connues PE » en l’état actuel des connaissances. L’indicateur PE proposé, qui n’est pas une classification réglementaire, peut être utilisé comme outil épidémiologique des risques professionnels, en aidant les médecins du travail à détecter les SAP les plus préoccupantes et renforcer la prévention des risques.
- BOCQUILLON Max . Suivi de l'état de santé des personnels des Hospices Civils de Lyon ayant eu une PCR SARS-CoV-2 positive entre le 8 mars et le 31 mai 2020. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2022; n°373
Introduction: La pandémie de Covid-19 en France a durement éprouvé le système de santé du fait d’un afflux massif de patients menacant de dépasser ses capacités en soins critiques.Le personnel de santé était particulièrement exposé au virus lors de la 1ère vague.
OBJECTIFS : Décrire l’évolution sur 3 mois de l’état de santé des personnels des HCL ayant contracté la Covid-19 et analyser la temporalité du retour au travail à la suite de leur infection.
METHODES : Nous avons procédé à une étude descriptive longitudinale incluant l'ensemble des personnels des HCL ayant eu une PCR SARS-Cov-2 positive entre le 8 mars et le 31 mai 2020. On recueillait les caractéristiques socio-professionnelles à partir de leurs dossiers médicaux de médecine du travail. Au cours de 4 entretiens téléphoniques à 14 jours, 1 mois, 2 mois puis 3 mois de leur infection, on procédait au recensement de 17 symptômes et on les interrogait sur la reprise du travail.
RESULTATS : Avec 494 répondants différents, le taux de participation à l’étude était de 79,4%. La majorité des sujets étaient des femmes (80,2% ; n = 396) et la moyenne d’âge de la population de l’étude était de 40,5 ans. La classe d'âge la plus représentée était les moins de 35 ans (36,4% ; n=180). Les catégories de personnels les plus représentées étaient les IDE (36,6% ; n=181) et les aides-soignantes (28,1% ; n=139). Seuls 24 agents ont fait l’objet d’une hospitalisation au cours de l’étude et aucun décès n’a été recensé. L’asthénie, initialement présente chez deux tiers (63,9%) des agents lors du premier suivi à 14 jours de la PCR SARS-CoV-2 positive reste présente chez un tier (36,5%) d'entre eux à 3 mois. La dyspnée, présente chez près d’un tier des agents lors du premier suivi (31,5%) reste rapportée par encore un quart d'entre eux (23,9%) à la fin du suivi. L’anosmie et l’agueusie, rapportées par respectivement 57,3% et 49,6% des agents lors du premier suivi restaient présentes chez près d’un tier (31,6%) et un quart (23,1%) d’entre eux à 3 mois. Les signes neuropsychiques avec l’anxiété et les cauchemars au sujet de l’infection restaient présents chez 28,9% et 14,1% des agents en fin de suivi.
CONCLUSIONS : La prévalence de l’ensemble des symptômes décroissait au cours du temps. L’essentiel des reprises du travail avaient lieux entre 15 jours et 2 mois suivant l’infection. Le fait d’être un personnel non médical augmentait le risque d’absence de reprise. Une visite de pré-reprise à la médecine du travail devrait être systématiquement organisée pour les personnels n’ayant pas repris le travail à 2 mois de l’infection afin qu’ils bénéficient d’un examen médical attentif ainsi qu’un bilan respiratoire afin de les orienter vers un programme de réhabilitation à l’effort et/ou de soutien psychologique si leur état de santé le justifiait.
- GABRIEL Kenny. Les expositions professionnelles dans les cancers rares: mise à jour d'une revue critique de la littérature. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2022; n°207
Alors que les cancers rares représentent 22% de tous les cancers diagnostiqués annuellement en Europe, la contribution des expositions professionnelles à ces cancers rares, reste insuffisamment et inégalement prise en compte. La notion de cancer rare concerne des tumeurs rares ou des formes rares de certains cancers plus fréquents (1). De nombreuses expositions professionnelles sont bien reconnues comme étant à l’origine de certains cancers rares. C’est le cas notamment de l’angiosarcome hépatique reconnu en maladie professionnelle par le tableau n°52 du régime général en cas d’exposition au chlorure de vinyle monomère. Nous avons réalisé une mise à jour d’une revue de la littérature concernant les facteurs de risque professionnels de 14 cancers rares (incidence annuelle <6/100 000). Ce travail porte sur les cancers de la tête et du cou ainsi que les cancers gastro-intestinaux. Un examen des articles pertinents dans PubMed (2013-2021) et des monographies du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a révélé que 10 sites de cancer, tels que le cancer du nez, du larynx, du foie, et les tumeurs de l’œsophage, étaient liés à des facteurs professionnels. Les principales expositions étaient l'amiante, la poussière de bois, le formaldéhyde, et le chlorure de vinyle monomère. Nous n'avons pas identifié de données pertinentes ou de preuves suffisantes pour 4 cancers rares.
- SCHERER Mathilde . Issue de la démarche de reconnaissance en maladie professionnelle initiée au centre régional de pathologies professionnelles et environnementales. Thèse de Médecine du travail: Lyon 2022; n°260
Introduction : Les Centres Régionaux de Pathologies Professionnelles et Environnementales (CRPPE) ont pour mission, entre autres, de fournir un dispositif spécialisé de conseil et d’aide à la recherche de l’origine et de la cause professionnelle de pathologies constatées. Ainsi, lorsqu’une maladie est susceptible d’être d’origine professionnelle, un Certificat Médical Initial (CMI) est remis au patient afin de lui permettre d’engager une démarche de reconnaissance en maladie professionnelle (MP) auprès de son organisme d’assurance maladie.
Objectif : Étudier l’issue des démarches de reconnaissance en maladie professionnelle chez des patients ayant reçu un CMI au CRPPE.
Méthodes : Un entretien téléphonique a été réalisé de manière systématique à tous les patients venus en consultation au CRPPE de l'hôpital de Lyon Sud pour une demande de reconnaissance en MP entre début juillet 2020 et fin juin 2021. L’entretien téléphonique était conduit à l’aide d’un questionnaire préétabli, rempli par un médecin et intégré au dossier médical du patient. Les données recueillies ont été analysées de manière descriptive puis analytique.
Résultats : Une population de 98 patients a été étudiée. Une démarche de reconnaissance en MP a été engagée par 86 patients, soit 87,8%. Parmi eux, 56 patients, soit 65,1%, se sont fait aider par un tiers pour réaliser leur démarche. Au moment de l’étude, l’issue de cette démarche a été favorable pour 60 patients (69,8%) qui bénéficient ainsi d’une reconnaissance en MP auprès de leur organisme d’assurance maladie. Par ailleurs, 18 patients (18,4%) auraient souhaité bénéficier d’une aide supplémentaire par le CRPPE afin de les accompagner dans leurs démarches. Dans ce sens, 9 patients ont demandé la tenue d’une nouvelle consultation à l’issue de l’entretien téléphonique.
Conclusion : Au sein de notre population d’étude, une majorité de patients a effectivement réalisé les démarches en vue de faire reconnaître leur pathologie en MP. Parmi eux, nous retrouvons une majorité d’acceptation de leur pathologie en MP par leur organisme d’assurance maladie. Ces résultats favorables montrent le bénéfice évident d’une consultation tenue par des médecins spécialistes en pathologies professionnelles. Toutefois, on remarque qu’il persiste des difficultés à engager ou mener à terme ces démarches. Dans ce cadre, le suivi systématique des patients vus en consultation pour MP au CRPPE montre tout son intérêt. Aussi, la possibilité de proposer un accompagnement pour la réalisation de leur démarche, dont les modalités restent à être définies, semble nécessaire.
- POULIQUEN Guillaume, Marie. Etude épidémiologique rétrospective descriptive des cas d'accidents de travail mortels dans la région Lyonnaise de 2000 à 2020, aspects généraux et toxicologiques. Thèse de Médecine au travail: Lyon 2022; n°342
Avec 733 victimes en 2019, les accidents de travail mortels en France représentent un nombre toujours trop important de décès chaque année. Dans un contexte de consommation importante de substances psycho-actives de tout type dans la population Française, de l’alcool aux benzodiazépines en passant par le cannabis. Peu de données sont actuellement disponibles sur les liens entre ces deux états de fait, en France comme dans la littérature internationale.
Cette étude a consisté en une étude descriptive des cas d’accidents de travail mortels dans la région Lyonnaise de 2000 à 2020, avec un regard particulier sur la présence de substances psychoactives dans les prélèvements au moment du décès, à partir des données d’autopsie de l’Institut Médico-Légal de Lyon.
Les caractéristiques générales des victimes, les causes de décès et les résultats toxicologiques ont été analysés en fonction de la catégorie socio-professionnelles et du secteur d’activité, 476 cas ont été rapportés, très majoritairement masculins, avec des décès principalement d’origine cardio-vasculaire (44%), suivi des accidents physiques (34%) notamment des chutes, puis des suicides (18%). 55 % étaient des ouvriers, avec comme secteurs majoritaires le BTP (23%) et le transport/entreposage (20%). 130 cas avaient des toxiques positifs, dont 75 à l’alcool, 33 au cannabis, 43 aux anxiolytiques sédatifs. La répartition des toxiques était différente en fonction des causes de la mort, mais aussi entre les différentes catégories socio-professionnelles et secteurs d’activité.
Les questions de la prévention des dommages liés aux consommations de psychoactifs au travail sont d’autant plus d’actualité et d’importance dans un contexte d’évolutions législatives dans les pays occidentaux concernant le cannabis. La réduction de la mortalité au travail est un objectif de premier plan, et qui va nécessiter à l’avenir une recherche toujours plus exhaustive et précise afin de permettre des contre-mesures ciblées efficaces.
- PARMENTIER Marie-Ange. Acceptation de la vaccination contre la Covid-19 en milieu professionnel: intérêt de la mise en place d'une communication ciblée au sein du service de santé au travail. Etude de la population des agents de la fonction publique de la métropole de Lyon. Thèse de médecine du travail: Lyon 2022; n°255
L’épidémie de coronavirus 19 et sa vaccination sont des préoccupations majeures en santé au travail. La Métropole de Lyon a mis en place une campagne de prévention, d’information et d’action afin de préserver la santé de ses agents, et de leur permettre d’accéder et d’adhérer au mieux à la vaccination. L’objectif de notre étude était d’évaluer les facteurs d’acceptation de la vaccination contre le COVID 19 des agents, et d’évaluer l’impact de la campagne réalisée. Les agents se présentant en consultation médicale au sein du service de santé au travail ont complété un auto-questionnaire. Les données étudiées étaient entre autres les caractéristiques socio démographiques, les facteurs d’acceptation de la vaccination, et la perception de la qualité de la campagne réalisée. Au total, 700 agents de la Métropole de Lyon ont été inclus, soit un taux de participation de 95,5%. Si la grande majorité des agents de la Métropole était vaccinée (82%), il apparaissait plusieurs facteurs influençant l’acceptation vaccinale. Tout d’abord le sexe, le grade, la délégation d’appartenance. Mais également d’autres facteurs tels que la perception du risque d’infection, le fait d’effectuer le vaccin antigrippal, les connaissances sur le vaccin, et enfin les inquiétudes vis-à-vis de ce dernier. La campagne était jugée claire et pertinente pour 71% des agents. Parmi ces derniers, 67% ont estimé que cette campagne a eu un impact sur leur choix vis-à-vis de la vaccination. Ici aussi, il apparaissait des disparités socio-économiques, principalement sur la délégation d’appartenance Le fait de posséder suffisamment de connaissances sur le vaccin, et de ne pas présenter d’inquiétudes vis-à-vis de ce dernier étaient également corrélés à une meilleure satisfaction. Ces données montrent l’importance d’une communication ciblée, par son contenu, mais également l’importance d’une communication diversifiée de par ses moyens d’accès En perspectives, nous suggérons de réaliser une enquête plus approfondie intégrant d’autres variables d’acceptation telles que l’influence des médias ou encore du gouvernement. Nous suggérons également de réaliser une étude avec le remplissage d’un hétéro questionnaire, afin de pouvoir également inclure les personnes maitrisant mal la lecture ou l’écriture de la langue française, qui sont des agents d’autant plus exclus des différentes campagnes de prévention et d’information.
– 2024 –
- POINTET Perrine. Spécificités de genre dans la violence au travail à l'encontre du personnel hospitalier. Une revue systématique de la littérature. Thèse de médecine et Santé au travail: Lyon; n°42
Introduction : La violence subie par le personnel hospitalier est un phénomène mondial, fréquent, qui peut toucher tous les agents hospitaliers. Nous avons recherché la prévalence selon le genre de la violence et des différentes violences subies par le personnel hospitalier.
Méthodes : Une revue systématique de la littérature selon la méthode PRISMA a été a faite entre le 1/01/2012 et le 1/10/2022 sur les trois bases de données Medline (via Pubmed), Web of Sciences et Embase. Nous avons inclus toutes les professions hospitalières et tous les pays et nous avons exclu les évènements violents survenus en dehors de l’hôpital. Nous avons soumis notre protocole PROSPERO le 16/01/2022. Nous avons fait une sélection en double aveugle sur titre et résumé pour la sélection des références éligibles puis nous avons fait une simple lecture pour l’étape de sélection des articles avec la grille d’extraction et la grille d’évaluation du Joanna Briggs Institute pour structurer l’analyse.
Résultats : Sur 3415 références retrouvées avec notre équation de recherche nous avons inclus 30 références dans cette étude. Parmi ces références, 22 ont étudié la violence physique, 18 la violence verbale, 4 la violence sexuelle et 10 le harcèlement. On a retrouvé des prévalences plus élevées pour la violence verbale, qui a concerné en moyenne 70 à 80% des participants des études voire jusqu’à 95,9% retrouvé dans une étude. Concernant la violence physique, elle a concerné jusqu’à 61,3% des participants. Concernant les violences sexuelles et le harcèlement, les prévalences retrouvées étaient très variables d’une référence à l’autre. Les médecins et les infirmières sont les professions les plus souvent étudiées. Les violences verbales étaient plus élevées chez les femmes dans 5 références, plus élevées chez les hommes dans 1 référence, et sans différence significative entre femmes et hommes dans 12 références. Les violences physiques étaient plus élevées chez les hommes dans 10 références, plus élevées chez les femmes dans 2 références, et sans différence significative entre femmes et hommes dans 10 références. Les violences sexuelles étaient plus élevées chez les femmes dans 2 références, et sans différence significative entre femmes et hommes dans 2 références. Le harcèlement était plus élevé chez les femmes dans 8 références, plus élevé chez les hommes dans 1 référence, et sans différence significative entre femmes et hommes dans 8 références.
Conclusion : Ces résultats concordent avec ce qui a pu être observé dans la littérature, c’est-à-dire que le risque de survenue de violence physique soit accru pour les hommes et que la survenue des autres types de violence soit accrue pour les femmes. L’originalité de cette étude est d’être centrée sur le personnel hospitalier et sur la violence selon le genre. Concernant les points forts de l’étude, nous avons utilisé une méthodologie robuste. La limite principale est le biais de mesure par non-déclaration des évènements violents. Notre étude permet d’améliorer les connaissances concernant les violences subies par le personnel hospitalier. Cela pourrait permettre de mieux prévenir cette violence et d’améliorer leurs prises en charge.
- GAM Kamal. Revue de la littérature sur le risque d'incidence et de mortalité par cancer chez le personnel du secteur de la santé. Thèse de médecine et Santé au travail: Lyon; n°
Le personnel travaillant dans le secteur de la santé peut être exposé à une variété de risques professionnels, qu'ils soient physiques, chimiques ou psychosociaux. Il s'agit notamment des conditions de travail organisationnelles telles que les horaires prolongés, le travail de nuit ou posté, les risques biologiques associés aux virus, des risques physiques, tels que l'exposition aux rayonnements ionisants, ainsi que l'utilisation d'agents chimiques comme les agents antinéoplasiques, le formaldéhyde et l'éthylène oxyde. Ainsi, cette revue de la littérature vise à examiner l’ensemble des données disponibles concernant l'incidence et la mortalité par cancer chez le personnel du secteur de la santé.
Les études ont été incluses si elles respectaient ces critères : 1 - Étude épidémiologique portant sur le risque d'incidence et/ou la mortalité par cancer chez le personnel du secteur de la santé ; Le personnel du secteur de la santé est défini comme le personnel médical, paramédical, éducatif, social, administratif, logistique, technique ou autres. 2 - Le groupe de comparaison, défini comme la population générale. La revue a été réalisée sur PubMed par un seul investigateur, selon la méthode Prisma. Parmi les 1 094 articles initialement identifiés, 35 ont été jugés pertinents suite à une évaluation des titres et des résumés. Après lecture du texte intégral, 19 respectaient les critères de sélection établis et ont été retenus pour l’analyse.
Cette étude constitue, selon nos connaissances, la première revue systématique de la littérature sur l’incidence et la mortalité par cancer chez les professionnels de santé.
Ces résultats suggèrent une diminution de l'incidence et de la mortalité globale par cancer et pour les sites du poumon et de la vessie chez le personnel du secteur de la santé comparativement à la population générale, mais une augmentation de l'incidence et de la mortalité pour le cancer du sein, de la prostate, les hémopathies malignes, la peau, le colorectal et le système nerveux.
Bien que de nombreuses études aient mis en lumière une variabilité en termes d'incidence et de mortalité selon les populations examinées, un ensemble de tendances cohérentes a été observé. Cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Tout d'abord, cette analyse repose sur un nombre important d'études, toutes comparant leurs résultats à ceux de la population générale, assurant ainsi une comparabilité des données entre les différentes études. De plus, la plupart des études ont évalué l'incidence et la mortalité au sein de populations comparables en termes d'exposition et de risques.
Ces constatations soulignent l'importance cruciale de poursuivre les études pour mieux comprendre et évaluer l’association des facteurs de risque professionnels et extra-professionnels spécifiques à différents types de cancer chez les travailleurs du secteur de la santé, ainsi que les pratiques de dépistage au sein de cette population. Une meilleure compréhension de ces facteurs pourrait conduire à la mise en œuvre de mesures de prévention et de protection adaptées pour réduire les risques pour la santé des professionnels de la santé exposés à des substances ou conditions potentiellement nocives dans leur environnement de travail, à une meilleure surveillance des cancers associés à ces expositions, et à leur reconnaissance en maladie professionnelle.
- LEHOUX Charlotte. Étude de l'impact de la pandémie sur l'évolution de la couverture vaccinale antigrippale au GHN des HCL et perspectives d'optimisation. Thèse de médecine et Santé au travail: Lyon; n°
La grippe saisonnière est un fléau de santé publique, faisant chaque année des milliers de décès en France. Les souches circulantes varient chaque année, imposant alors une vaccination annuelle car celle-ci reste à ce jour la meilleure protection avec les gestes barrières.
Nous nous sommes donc intéressés à la couverture vaccinale antigrippale des professionnels de santé du Groupement Hospitalier Nord (GHN) des Hospices Civils de Lyon (HCL) de façon rétrospective sur les 8 dernières saisons épidémiques.
L’objectif principal est d’étudier les variations de taux de vaccination, d’évaluer l’impact qu’a eu la pandémie de COVID-19 et de décrire les différences entre les catégories professionnelles.
L’objectif secondaire est de réaliser une évaluation médico-économique d’une campagne de vaccination antigrippale à travers une étude coût-bénéfice.
Les résultats montrent une amélioration de la couverture vaccinale de notre population jusqu’à la pandémie de COVID-19 et depuis, un effondrement du taux de vaccination des professionnels du GHN des HCL.
L’étude coût-bénéfice a permis de mettre en avant que le coût d’une campagne de vaccination est nettement inférieur aux économies qui pourraient être réalisées en vaccinant l’ensemble du personnel.
Il est donc primordial d’améliorer les campagnes de vaccination antigrippale tant dans la communication que dans la disponibilité des équipes de vaccinateurs.
Si les améliorations proposées s’avèrent efficaces, elles pourraient être appliquées à l’ensemble des HCL ainsi qu’au niveau national pour améliorer la couverture vaccinale antigrippale.
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mise à jour : octobre 2024